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102

[…] Ma plus grande peinture murale plairait probablement à

D

ubuffet

mais elle ne plaît pas non plus à ma femme,

elle trouve, que c’est trop grossier et d’une exécution pas assez soignée. J’ai peint cette année un petit tableau qui

est assez sobre comme couleurs et dont le fond est en peinture étirée. Mes tableaux d’empreintes de cassures de

verres, de poteries et de vaisselles se rapprochent des œuvres de

P

icasso

tandis que celle d’empreintes d’épluchures

se rapprochent des œuvres de Dubuffet. Ma meilleure gouache représentant à la fois des empreintes d’épluchures de

courges et un portrait en pied est faite au dos d’une peinture à l’huile que j’avais faite d’après un dessin de Maurice

Charriau, c’est un portrait et il paraît qu’il ressemble à un bocain. Peut-être avez-vous lu dans

Samedi-soir

que je peints

avec des empreintes de pelures d’oranges. C’est archi-faux et je ne dispose ni d’oranges ni même de pelures d’oranges

et qui sait si on n’a pas écrits ces bobards pour laisser croire qu’on me recouvre d’une montagne d’oranges pour me

protéger des gelées. Peut-être peindrais-je un jour des tableaux représentant à la fois des empreintes d’épluchures de

betteraves à sucre et des portraits en pied »...

281.

Jules CHÉRET

(1836-1932) peintre et affichiste. 2 L.A.S., Paris 1890-1912 ; 1 page in-8 (deuil) et 4 pages

in-12 (portrait joint).

150/200

3 avril 1890

, remerciant pour « le bel article paru sur moi dans votre estimable journal »...

9 juin 1912

, à Georges

N

ormandy

. Il lui doit des pages exquises : « j’en suis presque confus mais aussi combien touché car j’y sens en outre

des choses si flatteuses que vous savez si bien dire et dont je suis fier, une toute franche sympathie que de tout cœur

je partage ». Il lui offre le dessin reproduit dans son article : « la petite femme battant des mains que je serai enchanté

de savoir en votre demeure amie »...

O

n

joint

une L.A.S. de Pierre

C

arrier

-B

elleuse

, cosignée par Auguste

G

orguet

(1915).

282.

Henri-Edmond Delacroix dit Henri-Edmond CROSS

(1856-1910). 12 feuillets autographes dont 8 avec

dessins

 ; 18 pages in-12 ou in-16 au crayon, 4 portant le cachet d’atelier.

1 000/1 200

N

otes

et

esquisses

. Comptes, liste de livres, notes pour un voyage à Milan et Vérone, horaires de trains, liste d’œuvres

exposées chez

V

ollard

en 1901 (

Le Bal villageois

,

La Lavandière

,

Vue de Menton

, etc.), liste de tableaux à voir au

Musée de Lyon avec dessin de

Bethsabée au bain

de Véronèse ; réflexions : « Rien en effet dans la Nature n’a de valeur

en soi ; le monde de la réalité est une matière indifférente qui n’a d’autre intérêt que celui que nous lui donnons » ;

« Faire de rien une chose énorme, sublime. Une simple figure, un arbre, etc. Tous les grands ont ainsi conçu. J’ai

toujours cherché le compliqué. » Dessin d’une arcade avec ces explications : « La colonne a dans le rapport de son

diamètre les proportions de l’ordre dorique. Ce rapport est celui de 1 à 6, et de 1 à 7. La hauteur égale à la largeur

de l’arcade conformément au principe de Vitruve et de Pline ». Il dessine une femme assise de dos en plein air, avec

ces indications : « chapeau paille bise ruban et ceinture écharpe rose – robe mousseline blanche. Cheveux frisés en

tire-bouchons ». Au-dessous de deux visages joufflus d’enfants, il écrit : « Rien n’est plat dans la Nature ; il n’y a que

la pensée de l’homme qui soit plate ». Il ébauche des silhouettes féminines debout, et un homme et un chien de dos.

283.

Louis-Jacques-Mandé DAGUERRE

(1787-1851) peintre, inventeur du daguerréotype. L.A.S.,

Paris

21 août

1826, à Balthazar

S

auvan

; 2 pages in-4 à en-tête du

Diorama

, adresse.

800/1 000

B

elle

et

rare

lettre

sur

un

nouveau

tableau

de

son

D

iorama

.

Il cite un article de Charles Maurice sur le « nouveau chef-d’œuvre empreint du cachet de son génie », qu’il va

présenter au public : un tableau représentant une partie de village suisse, « qui laisse à découvert une magnifique

vallée, de superbes montagnes voisines de ces singulières constructions. On devine quel parti a dû tirer de ces détails

le talent si vrai, sur pur, et si touchant de M. Daguerre le rival de la nature ! »… Daguerre souligne que « la grande

difficulté des extérieurs est de mettre la finesse de ton qui existe dans la nature qui est détruite par le passage de la

lumière à travers les vitraux, le ton coloré qui en résulte est donc la pierre d’achoppement ; ce qui fait que les extérieurs

n’ont jamais fait autant d’illusion que les intérieurs. Je crois avoir vaincu cette difficulté […] Je désire aussi que vous

fassiez valoir le choix de la vue qui est tel qu’il peut donner une idée si parfaite de la Suisse qu’il semblerait d’après

l’exactitude des détails que j’ai passé ma vie dans ce pays tant ils sont rendus avec précision. […] je puis vous dire

encore que je regarde qu’il peut aller de pair avec l’intérieur de Roslyn » [

Intérieur de Rosslyn Chapel

, célèbre diorama

d’après sa toile de 1824]…

284.

Honoré DAUMIER

(1808-1879). L.A.S., Mercredi, au peintre Jules

D

upré

 ; ¾ page in-8 (encadrée avec

portrait).

800/1 000

« Mon cher Dupré vous pouvez dire à Cléophas que son tableau est fait. Amitiés et à bientôt »…

[

C

léophas

était le pseudonyme de l’acteur Vincent-Alfred

B

aron

(1820-1892), également sculpteur et collectionneur ;

le dessin

Le Collectionneur

(Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam) lui est dédié.]