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544
Il l’invite à collaborer aux travaux sur la substitution de médicaments indigènes aux exotiques, mesure d’économie publique : « nous
travaillons tous à l’envi à soulager à peu de frais, la classe indigente et laborieuse, et à épargner à l’état l’émission de plus de 12 millions
de numéraire à l’étranger […]. Chargé par le ministre de donner un cours de ma doctrine botanico-médicale comparée, je suis bien aise
de réunir de plus en plus de preuves à l’appui de ma théorie et des armes victorieuses contre l’insouciance, contre l’esprit de routine,
l’ignorance et même l’obstination »… Bodard apprécie le mémoire de son confrère, et le prie de ne pas perdre de vue « les naturalisations
dont vous croirez susceptibles quelques végétaux exotiques », citant en particulier le
Laurus Sassafras
, l’opium thébaïque, l’huile de
ricin, le
Sophora heptaphylla
, « émule du séné du Levant »…
544.
Paul BROCA
(1824-1880) chirurgien et anthropologiste. 19 L.A.S., Sainte-Foy, Paris 1853-1880, à son confrère le Dr
Eugène
A
zam
, à Bordeaux ; 56 pages in-8 ou in-12, la plupart à son chiffre (qqs deuils).
700/800
I
ntéressante correspondance au chirurgien
bordelais
É
tienne
E
ugène
A
zam
(1822-1899) où il est question de leurs travaux respectifs,
notamment sur l’hypnotisme (adressés soit à la Société de Médecine de Bordeaux soit à l’Académie des Sciences), de congrès et de
communications, ainsi que de la création d’une nouvelle faculté à Bordeaux.
Broca encourage à plusieurs reprises son ami et confrère : « vous pouvez faire la nique aux cagots et autres gens bienveillants ». En
janvier 1860, il le félicite pour sa nomination et lui suggère de prendre le temps de préparer son travail sur l’hypnotisme, ne voulant
lui-même rien publier avant d’avoir des résultats complets : « Maintenant que le ballon est lancé, rien ne presse » [en 1859, Broca et
Azam avaient rendu compte devant l’Académie des sciences d’une intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie hypnotique].
25
septembre 1866
: « La plus jolie fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a, l’académie n’a aucun droit sur ses
bulletins
pas plus
que sur ses
mémoires
[…] il n’y a pas grand-chose à attendre de ces harpagons »..
.
13 février 1871
: Broca, médecin chef de l’ambulance
militaire du Jardin des Plantes qui doit être prochainement évacuée, recommande le Dr
C
laveri
qui part pour Bordeaux se mettre à
disposition du ministère de la Guerre. En 1872, il est question d’une plaque de marbre déposée à Bordeaux et des frais de publication
d’un volume, subventionné en partie par la ville. Et en décembre 1874, Broca ironise sur l’enjeu politique des nominations des
professeurs de facultés : « Il faut attendre des temps moins troublés où l’existence du ministère ne dépendra pas de quelques voix de
mauvaise humeur »... Trois lettres datées de 1878 et 1879, sur papier deuil, sont relatives à l’achat et à l’expédition de vins de Bordeaux.
Quelques noms de médecins et de savants émaillent ces lettres : Hippolyte Blot, Jules Béclard, François Follin, Aristide Verneuil, etc.