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Histoire

La liasse n° 1 comprend

2 grands feuillets dépliants

(env. 95 cm) de

profils de fortifications, le premier entièrement annoté par Napoléon,

et 4 autres feuillets de figures avec des calculs de Napoléon. Suivent

les dictées des 21 avril 1819 (

Fortif. de campagne

. « On employe pour

fortifier une position ou un camp de la terre avec laquelle on fait des

coffres et où on creuse des fossés »…), 23 avril (2

e

partie.

Des Profils

,

avec 2 ff. de profils et calculs), 25 avril (avec quelques notes et calculs

de Napoléon) et 28 octobre (

Fortif. de campagne

. II. « Les fortif. de

camp. sont de 2 espèces »…).

La liasse n° 4 comprend les dictées des 29 novembre (3

e

dictée.

Fortif.

de camp

. III. « Les ouvrages de campagne sont faibles parce qu’ils

ne peuvent pas être revêtus ; parce qu’ils ont peu de relief »…), 1

er

décembre (

Fortif. de camp

. 4

e

Dictée. « Si l’arm. veut renv. le comb.

d. son camp elle s’y trouve avantag. placée »…), 25 et 27 octobre (sur

les profils) ; puis la rédaction non datée d’un

Mém. sur la fortification

de campagne

(« Vauban a donné 6 profils »…, 4 ff.) ; 25 novembre

(

Des fortifications de campagne

. I

ère

« Les fortifications de campagne

sont elles bon à quelquech doit-on les employer pour fortifier les

camps ? »…, 11 ff.) ; suivent diverses notes et observations sur les

profils, dont des

Observations sur les profils de Vauban

et des calculs

au dos de notes sur l’

Expédition du Portugal

. À la fin de ce dossier,

on trouve des « suites » des chapitres II, III et V, dictées à Marchand,

avec de nombreuses corrections et notes de la main de Napoléon,

notamment deux longues additions dans les marges sur la prépara-

tion du camp et le travail des terrassiers : « Ces 156 ttt [toises cubes]

constituent le premier état du camp. Si au lever du soleil le camp est

attaqué, les redoutes seront en état. Un sistème de 5 rangs de feux,

un bon fossé, un épaulement de 4 p. [pieds] d’épaisseur à l’abri des

petites armes, un fossé perdu, des trous de loup, un abattis couvert

par un avant-fossé » etc.

La liasse n° 5 a été commencée le 27 juillet 1819, avec le chap. 2

(

Des ouvr. de camp. Profils de Vauban

. « L’objet des ouvrages de

campagne est de mettre l’armée à couvert des feux des batteries

ennemies et de placer avantageusement l’artillerie, 3° de créer des

obstacles qui retardent la marche de colonnes assaillantes, les retient

sous un feu meurtrier, les rompent et les obligent à renoncer à leur

attaque et cela sans obstruer le champ de bataille »…) puis le chap. 3

(

De la défense des ouvrages de campagne

. « On a beauc. varié sur

la man. de défendre les retr. de camp. »…) ; à la suite de ces 19 ff., une

dizaine de feuillets de notes et problèmes, notamment de discussion

des hypothèses et réflexions de Bertrand, et à la fin une longue note

autographe avec des calculs de Napoléon.

La liasse n° 6 s’ouvre sur le plan de l’

Essay sur la fortif. de camp.

en

7 chapitres, et la rédaction des chap. 1 (sur les fortifications de cam-

pagne de Vauban) et 2 (

Système de fausse braye

) ; au f. 9, une page

au crayon de la main de Napoléon esquissant le plan de l’ouvrage,

et rédigeant le début du chapitre sur Vauban ; suivent le chapitre sur

le

Camp d’un régiment

, et les dictées des 3 septembre (« Une place

étant supposée inscrite dans un cercle de 1600 t. de diamètre les

lignes de contreval se placent selon Vauban »…), 5 septembre (« Une

armée qui veut assiéger une place forte a à combattre 1° l’armée de

secours 2° la garnison de la place forte 3 les fortificat. de la place »…),

30 septembre (

Fortif. 5000

h.

), 2 octobre (

Profils de Vauban

), 22

octobre (« Les profils que j’adapte sont le n° 2 n° 6 et la Barbette »…),

24 octobre (

Ligne de circonvallation

), des notes sur les

Ouvrages

de campagne

(« On a souvent besoin d’abattre des forêts soit pour

découvrir le front d’un camp ou d’une position »…) et le

Petit profil

(dictée du 9 août 1819, avec deux profils dessinés par Napoléon

accompagnés de calculs de sa main), et une dictée du 20 juillet

1818 (« Si on se résout à baisser le prof. de la 3

e

R. de 9 pouces, la

banquette sera »…). Viennent ensuite une série de réflexions intitulées

Retraite

, sur la retraite de Russie ; puis des notes diverses sur les

fortifications, notamment les fausses braies.

Cette « dictée »

Retraite

, aux feuillets 63 à 69 de cette 6

e

liasse, est

d’un grand intérêt : Napoléon y répond aux critiques sur la cam-

pagne de Russie formulées par le général Joseph ROGNIAT dans

ses

Considérations sur l’art de la guerre

(1816). L’Empereur donne

ici des précisions sur l’organisation de la logistique (hôpitaux, com-

munications, etc.), l’état d’esprit de la population russe, la prise de

Smolensk, la marche sur Moscou et son incendie, la bataille de

Maloïaroslawetz, et il désigne l’hiver russe comme son seul vainqueur,

affirmant que la campagne aurait pris un tour différent si elle s’était

déroulée trois mois plus tôt. C’est la première version de la 13

e

des

18 notes sur l’ouvrage de Rogniat publiées dans les

Mémoires pour

servir à l’histoire de France, sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène

(1823, t. II, pp. 96-120), puis dans la

Correspondance

(t. XXXI, 1869,

pp. 455-469). Nous ne pouvons en donner ici que quelque extraits

(en développant les abréviations) : « Il y avait des hôpitaux sur toute

la ligne, il y en avait pour 5000 personnes à Smolensk, un autre à

Dorogobuj, un autre à Gjat, un autre à Mojaïsk, de très considérables

à Moscou. Pas un malade, pas un homme isolé, pas une estafette,

pas une communication, pas un convoi n’ont été pendant la cam-

pagne enlevés depuis Smolensk jusqu’à Mayence. On n’a pas été un

jour sans recevoir de nouvelles de France. On a tiré à la bataille de

Smolensk plus de 60 mille coups de canon, le double à la bataille

de la Moskowa. Les consommations étaient considérables tous les

jours, [...] en partant de Moskou chaque pièce était approvisionnée

à près de 400 coups. On eut une telle surabondance de munitions

et de caissons qu’on en brûla 500 dans le Kremlin, on détruisit plu-

sieurs centaines de milliers de poudre et plus de 60 mille fusils. Les

munitions ne manquèrent donc jamais. […] C’est bien mal connaître la

Russie que de supposer que les habitants prennent part à la guerre.

Les habitants sont esclaves. Les seigneurs qui avaient des terres dans

l’intérieur craignant la révolte, conduisirent leurs paysans dans leurs

autres terres de l’intérieur de l’Empire. [...] La marche de Smolensk à

Moskou était fondée sur le principe que l’empereur, pour sauver cette

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