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les collections aristophil
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NAPOLÉON I
er
(1769-1821) Empereur.
MANUSCRIT autographe ; 4 pages in-4 d’un bifeuillet
in-fol. découpé (papier anglais filigrané
C. Cripps 1811
et la
« Britannia »), dont une page de la main de Louis Marchand.
15 000 / 20 000 €
Remarquable récit de la bataille d’Arcole de la main de Napoléon
.
Cette fameuse bataille du pont d’ARCOLE (15-17 novembre 1796),
opposant les 19.000 Français de l’Armée d’Italie menés par Bonaparte
aux 24.000 hommes des troupes autrichiennes menées par le général
Alvinczy, lors de la première Campagne d’Italie, a été immortalisée
par Gros.
Ces cinq séquences narratives donnent une version primitive des
parties VII à IX du chapitre VIII,
Bataille d’Arcole
, des
Campagnes
d’Italie (1796-1797)
rédigées par Napoléon pour ses Mémoires, et
publiées au tome XXIX de la
Correspondance
(1869, pp. 189-194),
d’après un manuscrit communiqué par Napoléon III.
Napoléon part d’une dictée faite à son fidèle Louis MARCHAND (1791-
1876, valet de chambre et secrétaire de Napoléon I
er
à Sainte-Hélène),
qui a noté, au-dessus de sept lignes dictées : « L’Emp
r
m’avait déjà
dicté trois fois ce chapitre. Je le lui lisais pour la troisième fois. Arrivé
à ce passage il me le fit répéter, resta pensif un moment puis dit
“Allons il faut tout dire” et il me dicta la correction suivante. Il hésitait
sans doute parce que c’était parler de lui ». Napoléon prend la plume
pour rédiger lui-même, d’une écriture fébrile, cinq développements
(certains notés a, b, c).
Bonaparte « avoit pris le drapeau, la colonne de N[apoléon] déjà
arrivée au milieu du pont 1
er
les soldats pris de flanc par fusillade ni
avancer ni reculer sans le g
al
, par les cheveux et les bras, l’entraînent
dans la retraite au milieu de la fumée on saute dans la vase le G
al
jusqu’au milieu du corps. Aussitôt les troupes n’appercevant le
général en chef arrivent […] repoussent l’ennemi au-delà du pont, et
vinrent retirer le G
al
en chef ».
Un autre passage concerne l’avancée vers Arcole : « Cependant
Alvinzi malgré ses pertes était instruit que le g
al
françois avoit repassé
l’Adige, se fiant au mouvement de son armée du Tyrol, et débouchoit
d’Arcole en grande force. Lorsqu’il vit les Français s’en approcher,
il rapella les 75 régiments et menaçoit d’anéantir notre pont, mais le
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fut mis en ambuscade dans un bois de saules ventre à terre, il se
releva et après une décharge donna à la bayonnette et jetta dans le
marais 3000 Croates qui l’avoit dépassé. Ils y périrent tous. Après-
midi, Napoléon jugeant que les pertes de l’ennemi devoient avoir
rétabli l’égalité, jetta un pont sur l’Alpon et entra en plaine, s’empara
d’Arcole, y appuia sa gauche »...