Previous Page  149 / 174 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 149 / 174 Next Page
Page Background

147

259. REVERDY (Pierre). L

E

V

OLEUR DE

T

ALAN

. M

ANUSCRIT AUTOGRAPHE

, [avant 1917], 47 pages in-4 (270 x 210 mm)

à l’encre noire, montées sur onglets, reliées en un volume in-4, demi-maroquin noir à coins, dos lisse, tête dorée,

étui (

Alix

).

8 000 / 10 000 €

L

E

V

OLEUR

DE

T

ALAN

:

PRÉCIEUX

ÉTAT

INTERMÉDIAIRE

,

LE

MANUSCRIT

QUI

A

SERVI

À

L

IMPRESSION AYANT DISPARU

.

Paru en septembre 1917, “chez l’auteur” et aux

frais de celui-ci,

Le Voleur de Talan

fut composé

au Logis de Sainte-Anne, hameau près de

Sorgues (Vaucluse), où les Reverdy séjournent

durant l’été 1917 dans le voisinage des Braque.

Par lui je m’étais débarrassé d’une hantise

, dira

Reverdy

— écrire un roman sans détails, une

quadrature.

La rédaction de ce “roman poétique”

passa par divers états manuscrits, dont ceux-ci

sont parmi les plus anciens.

Comme l’indique une note manuscrite de

Maurice Saillet sur un feuillet en tête, nous avons

ici les pages 1 à 48 de ce premier état, auxquelles

manquent les pages 21, 22, 23 et 29.

M

ANUSCRIT

DE

TRAVAIL

,

DE

PREMIER

JET

,

COMPORTANT RATURES ET CORRECTIONS

: les pages

1 à 46 sont biffées d’une grande croix, au crayon

bleu avec indication des pages au crayon à papier.

Des fragments de ce premier état ont été publiés

par Maurice Saillet, qui en a souligné tout

l’intérêt, en appendice à sa réédition du

Voleur de

Talan

(Flammarion, 1967).

“Le manuscrit est-il incomplet de sa fin ou a-t-il

été en réalité interrompu ? Dans sa notice

Maurice Saillet remarquait avec justesse que la

disposition du texte se faisait de plus en plus libre

au fil des feuillets. D’où l’hypothèse que Reverdy

aurait renoncé à achever la copie et aurait écrit

l’ensemble pour aboutir au manuscrit — disparu

— qu’il allait remettre à l’imprimeur d’Avignon”

(E.-A. Hubert dans

Œuvres Complètes.

,

t. I,

p. 1244). La comparaison avec le texte imprimé

montre en effet que certaines pages de ce

manuscrit sont soit inédites, soit réécrites de telle

sorte qu’on ne les reconnaît plus.

Toujours sur le feuillet rose en tête, cette note de Maurice Saillet indique qu’il s’agit des pages 32, 33, 34, 36 et 45 de ce manuscrit.

Citons comme exemple les pages 32 et 33

: J’étais enfant et je ne rêvais pas. Cette nuit par milliers sont tombées des étoiles filantes.

Et maintenant il n’y a plus que des nuages que poursuit le vent. Des bouches affamées s’ouvraient sous des yeux dont l’éclat

dominait le monde. C’est une force qui n’existe pas. Des hommes grimpaient si haut qu’on ne distinguait plus leur tête. Mais d’ici

on ne voyait plus la tour Eiffel qui là-bas soutient le ciel comme une tente. Et l’eau qui venait baigner mes pieds était plus claire.

Tous les matins on pouvait voir plus loin et quelque autre chose s’éveillait. De l’autre côté du port il devait y avoir une jolie comédie

qui se jouait dans la quiétude des herbes séchées au soleil.

R

ELIÉS À LA SUITE

: 3 feuillets non chiffrés, sur un papier plus fin et de plus petite taille, comportant ratures et corrections au crayon bleu

ou à papier : “Comme s’ils possédaient une autonomie, les textes occupent seulement la moitié supérieure de chaque feuillet et deux

d’entre eux sont clos par le tiret habituel à la main de Reverdy pour marquer la fin d’un poème en prose. Reste que les deux premiers

morceaux correspondent à des passages du roman” (E.-A. Hubert,

Œuvres Complètes

, t. I, p. 1274).

Œuvres complètes

, Flammarion, 2010, t. I, p. 365-452 et 1237-1275. — É.-A. Hubert,

Bibliographie des écrits de Pierre Reverdy

, n° 30.

Nous remercions Monsieur Étienne-Alain Hubert pour son aide précieuse et sa relecture attentive.

259