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JEAN COCTEAU
B
. «
Manuscrit de
Bacchus
».
Manuscrit complet de la pièce
, à
partir duquel Cocteau a dicté son œuvre à une dactylographe. Il
comprend 170 pages in fol. et in-4, les actes I et II sur feuillets in-fol.
(35 x 27 cm) arrachés d’un cahier de dessin.
Le manuscrit de la pièce est précédé de 4 feuillets. * Page de titre,
portant une double dédicace
: «
à Francine. À bord de l’Orphée II
»
(le yacht de Francine Weisweiller), et «
à Francine, qui pense avec
son cœur Jean * Noël 1951
»
; et les titres des actes
: «
1. L’idiot. 2.
L’innocent. 3. [Le martyr
biffé
]. Le pieux mensonge
». * «
Note
du 3
avril 1951
» (1
p. in-4) concernant la proximité du sujet de
Bacchus
avec
Le Diable et le Bon Dieu
de Sartre. * Liste des
Personnages
. *
Note sur le décor.
Acte I. 16 pages in-fol. à l’encre bleue, chiffrées 1-16, correspondant
aux scènes I et II. – 42
pages in-fol. au stylo-bille rouge, chiffrées
1-42, correspondant à fin de l’acte (scènes III à VIII). * Acte II. 56 pages
in-fol. pour la plupart (6
p. in-4), au stylo-bille rouge et à l’encre
bleue
; numérotation discontinue, recommençant à 1 à certains
changements de scènes. * Acte III. 48 pages in-4 (26,5 x 20,5 cm), au
stylo-bille rouge et à l’encre bleue, sur autant de feuillets de papier
vélin filigrané
Paris Renage
.
Abondamment corrigé, ce manuscrit présente d’innombrables variantes
de détail avec la version imprimée, mais aussi plusieurs variantes
intéressantes. À l’acte I, par exemple, on trouve cet anachronisme que
Cocteau a finalement décidé de supprimer
: « Hélas, les événements
ne sont pas si simples. Les revendications ouvrières deviennent
inadmissibles.
» Acte II, scène 6, un long échange entre Hans et le
cardinal, sur le bonheur, la chasteté et la guerre, a disparu dans la
version imprimée, remplacée par cette simple annotation
: « Court
silence
»
; dans la même scène, une autre réplique de Hans a
disparu dans l’édition
: «
Il a fallu longtemps pour que le roi des
Juifs devienne celui des antisémites
». Acte III, scène 5, Cocteau a
atténué l’anticléricalisme de la pièce, biffant une partie de la phrase
:
«
la cause de hommes libres finira peut-être par vaincre le Diable,
qui se déguise en bon Dieu, en pape ou en moine rebelle » pour ne
garder que «
en moine rebelle
».
La toute dernière scène, après la mort de Hans, est particulièrement
retravaillée
; entre autres répliques supprimées, à l’évêque qui menaçait
Christine
: « Nous avons les couvents pour apaiser les vierges folles
»,
elle répliquait
: «
Je ne suis ni vierge ni folle
».
Provenance
: Francine, puis Carole WEISWEILLER.