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137
les collections aristophil
LITTÉRATURE
136
533
PONGE (Francis)
Manuscrit autographe et
dactylogrammes de
Tentative orale.
33 ff. in-4 (27 x 21 cm), encre noire. 50
ff. dactylographiés.
1 500 / 2 000 €
Précieux manuscrit de la première
conférence donnée par Francis Ponge le
16 janvier 1947 au Club des Alliés.
Le manuscrit, de 33 ff., qui se signale par
de nombreuses corrections, présente
quelques lacunes par rapport au texte
imprimé, Ponge ayant laissé certains points
en attente de futurs développements.
Le texte finalement prononcé est un peu
plus policé que la version manuscrite
primitive. Ainsi la première phrase a été
abandonnée :
« Je crois qu’il est de bon
ton de faire le joli cœur. »
De même « une
certaine envie qui me prend, je l’avoue, de
céder la place », était à l’origine :
« malgré,
il faut que je l’avoue une furieuse envie
qui me prend de m’en aller ou de céder à
quelqu’un d’autre le fauteuil ».
Le manuscrit est assorti de 2 versions
dactylographiées très corrigées :
- Une dactylographie de 20 ff. sur papier
pelure.
- Une dactylographie partielle très corrigée,
avec page de titre autographe, qui a servi
à l’édition du texte : 30 p., chap. 16-45 (2
ff. sur papier fin et 28 ff. sur papier pelure).
On joint :
- Un ensemble de lettres autographes : 2
lettres de Jean Paulhan, une lettre de Franz
Hellens à F. Ponge au format in-12 et 3 lettres à
« Jean » (Paulhan ?) (in-16 et in-4) mentionnant
notamment « Conolly » (Cyril Connolly ?).
Ajoutons encore un télégramme de René
Micha à Francis Ponge et la copie autographe
d’une lettre à René Micha.
- Le dactylogramme d’une allocution de
François Guillot de Rode au Club Maintenant
le 16 janvier 1947, précédant la conférence de
Ponge. 4 p.
- Un petit dossier concernant la conférence :
2 affiches in-4 annonçant la conférence au
« Club des Alliés » et 2 « papillons » pour cette
même conférence. Il faut y ajouter une « Note
des éditeurs » de la main de Francis Ponge,
-Unechemisecartonnéeavec titreautographe
( ?) au premier plat :
Tentative orale
. 4 p.
Traces de rouille laissées par des trombones.
Pour une des dactylographies, traces de
perforation en marge pour insertion dans un
classeur. Plusieurs feuillets de la deuxième
dactylographie sur papier pelure froissés et
effrangés.
535
PROUST (Marcel)
Lettre autographe à Fernand Gregh.
[1905].
8 p. sur 2 bifeuillets, papier de deuil.
2 000 / 3 000 €
Précieuse lettre autographe signée de
Marcel Proust à Fernand Gregh
. Tous
deux s’étaient connus dans le salon de
Mme Armand de Caillavet. Il le remercie
pour son admirable livre qu’il a lu et relu
sans pouvoir le quitter… Il le félicite pour
le
« “tête à tête sombre et limpide” avec
Victor Hugo »
. Superbe lettre littéraire
sur le livre de Fernand Gregh,
Études sur
Victor Hugo. Suivie de pages sur Verlaine,
L’Humanisme, Schumann, Massenet,
Claude Debussy, Maurice Maeterlinck,
etc…
Petites déchirures en marge, bande d’in-
solation médiane, traces de pliures, une
petite tache.
536
PROUST (Marcel)
Dessins autographes.
[c. 1903-1906].
4 p. in-12 (17,8 x 11,8 cm), papier de
deuil.
5 000 / 8 000 €
Très belle lettre illustrée de dessins
originaux à la plume avec légendes
autographes. Des indices internes
permettent de conclure que l’ensemble a
été adressé à Reynaldo Hahn
.
Elle est illustrée de dessins à sujet
médiéval, inspirés de sculptures de Notre-
Dame de Paris et de vitraux de Chartres.
Proust a trouvé ses modèles dans
L’Art
religieux du XIII
e
siècle en France
d’Émile
Mâle (édition de 1902). Le texte est écrit
dans cette langue drôle et codée qu’utilisait
Proust pour écrire à son ami « Binibuls ».
Sur la première page, est dessinée la
personnification de la Colère (Ira), un
ange tenant une épée :
« Ira. Colère très
faschée de Binibuls quand lui propose
aller chez Radziwillch. Veut me tuer avec
grand kousteau » ;
elle est entourée de
deux gargouilles (« Gargouilch »). Sur la
seconde page, Proust a reproduit un bas-
relief représentant
« St Pierre et St Jean
534
PROUST (Marcel)
Lettre autographe à Albert Flament.
19 mars 1919.
7 p. sur 2 bifeuillets in-8, enveloppe
conservée.
4 000 / 6 000 €
Belle lettre autographe signée « Marcel »
adressée à Albert Flament (1877-1956),
chroniqueur mondain de la Belle Époque.
Ami intime de Lucien Daudet, Flament
est surtout connu aujourd’hui pour des
textes illustrés par Georges Barbier tels les
fameux
Personnages de comédie
.
Il s’agit d’une lettre écrite alors que Proust
lutte contre la maladie qui allait l’emporter
trois ans plus tard.
Ces pages témoignent de la délicatesse de
l’écrivain envers ses intimes, et notamment
son vieil ami Albert Flament, auquel il
s’adresse ici :
« Cher Albert, votre nouvelle
gentillesse me touche à un point que je ne
peux vous dire, que je ne peux pas vous dire
non pas parce que je suis trop touché (tout
ce qu’on ressent peut s’exprimer), mais votre
lettrem’arriveàunmoment où, alorsqu’àdes
accidents de santé très préoccupants pour
lesquels mon médecin me recommande une
tranquillité déjà difficile à elle-même, vient
s’ajouter que mon propriétaire a vendu la
maison où j’habite à un banquier »
. En effet,
la décision a été prise de vendre la maison
du boulevard Haussmann. Il poursuit :
« Ce
banquier en veut faire une banque, il expulse
au Tombeau. Apparition de N. S. (N. D.
de Paris) ».
En troisième page, il a dessiné
une magnifique vierge, avec cette légende :
« Rodin gothique N. D. de Paris. La Vierge
du Trpt [transept] Nord ».
Enfin, sur la
dernière page, Proust a dessiné un vitrail,
entouré de deux perroquets gothiques,
dont un d’après Villard de Honnecourt. Le
médaillon de vitrail est ainsi commenté :
« Admirez le petit genstil sur le Luon.
Très peur. Fragment de la légende de St
Eustache Chartres. La Terre le ciel l’eau les
arbres. À noter le torticolis éminemment
moyenâgeux »
. Les dessins ont été
reproduits dans l’article de V. Greene et
C. Szylowicz (1997). Il est à noter que les
dessins de Proust sont rares et que c’est
Reynaldo Hahn qui en est généralement
gratifié.
Bel ensemble.
donc tous ses locataires, et il me faut sans
pouvoir bouger trouver un logis à Paris, en
Italie, en Espagne, je ne sais trop où. […] »
Il
tient à remercier son destinataire pour son
« délicieux petit mot »
concernant la préface
faite à Blanche pour
Propos de peintres
,
paru le 10 mars 1919. Il mentionne au passage
son ami américain Walter Berry. Il termine sa
lettre sur l’évocation de leur vieille amitié qui
remonte à 1890 :
« Cher Albert, quel bonheur
d’avoir gardé depuis la 20e année cette
amitié pour vous en suspens ; je ne veux
pas dire que je n’aurais pas aimé la cultiver,
mais quelle chance qu’elle n’ait pas été
gelée comme les graines qui ne peuvent plus
germer »
. Cette même année 1919, Proust lui
adressa un exemplaire de ses
Pastiches et
mélanges
parus à la Nrf, pourvu d’un long
envoi.
Provenance :
Vente Paris, Beaussant-Lefèvre, 15 avril
1999, n ° 300.
Large tache en pied du premier feuillet,
marques d’insolation, traces de pliures.
Provenance :
Vente Paris, Piasa, 3 décembre 2002, n° 117.
Bibliographie :
V. Greene et C. Szylowicz, « Le miroir
des images : étude de quelques
dessins médiévaux de Proust »,
Bulletin
d’informations proustiennes
, 1997, p. 7-29.
Infimes rousseurs.