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les collections aristophil
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LEMNIUS Levinus
(1505-1568).
Occulta Naturæ Miracula
. Libri IIII
([Amsterdam], Abraham Commellin,
[1651]).
Fort in-12 (12,3 x 6,3 cm), veau brun,
dos à nerfs orné, tranches marbrées
(
reliure de l’époque
).
300 / 400 €
Nouvelle édition de cet ouvrage, paru en
1569, sur les prodiges et secrets de la nature,
les phénomènes occultes et les croyances
populaires.
Quelques rousseurs, ors effacés.
Provenance
F. CANAT (ex-libris au pochoir) ; René
ALLEAU (ex-libris gravé).
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LE ROY Jean-Baptiste
(1720-1800)
géomètre et physicien.
3 L.A.S. « Jean Le Roy », Paris
août-novembre 1749, au comte de
TRESSAN ; 16 pages in-4 (légères
mouillures et taches).
500 /600 €
Intéressante correspondance sur son projet
d’électromètre, avec une lettre de Gowin
Knight.
28 août
. Il le félicite « pour le noble courage
que vous avez de cultiver la Philosophie
dans un pays où une personne de votre
rang est obligée d’être savante incognito. Il
semble que parmi le grand monde, il ne soit
encore permis qu’aux femmes de se mêler
de Physique publiquement, apparemment
que l’indulgence que l’on a pour le beau sexe
fait qu’on leur passe ce travers ; car c’en est
un dans ce pays que de vouloir savoir des
choses que le vulgaire ignore »… à propos
du mémoire et des dessins qu’il lui a fait
parvenir sur son électromètre : « Je ne doute
pas que vous n’entendiez parfaitement la
nature de notre instrument ». Il aurait aimé
qu’il contienne davantage de choses, mais
étant destiné à être lu en séance publique,
il a préféré n’exposer que quelques expé-
riences parlantes, sur l’attraction des corps
électriques, et la conséquence de l’aug-
mentation de leur masse… Puis, à propos de
l’importante découverte du Dr KNIGHT sur
le magnétisme, les phénomènes d’attraction
et de répulsion : « J’ai une très grande impa-
tience d’être au fait de toutes les découvertes
de ce grand homme »… Il ne partage son avis
sur M. de RIVA « le valaisien », que Tressan,
comme beaucoup d’autres, soupçonne de
charlatanisme : « On ne peut disconvenir que
ce ne soit un très habile homme, qui entend
très bien l’horlogerie, et beaucoup de phy-
sique, et de mathématiques ; […] une personne
qui a trouvé les longitudes, qui a découvert
un agent dans la nature inconnu à tous les
Physiciens »…
29 septembre
. « Nous nous
flattons que ce que vous marquez au sujet
de l’électromètre n’est point un compliment
et que nous pouvons nous livrer au plaisir
de voir que le mémoire et le dessin nous ont
confirmé dans la bonne opinion que vous en
aviez déjà conçue ». Il le prie de bien vouloir
lui transmettre ses remarques sur son appa-
reil et sur son mémoire. « Nous ne doutons
plus que l’attraction des corps électriques
ne soit comme les surfaces, et non comme
les masses, depuis que nous vous avons
gagné à notre opinion. Votre remarque est
très juste au sujet des étincelles que l’on tire
d’une grosse barre de fer, et d’un fil d’archal.
Mais si vous voulez bien faire attention, que
leurs surfaces sont très différentes ; vous
verrez que cela ne détruit pas ce que nous
avançons. […] Quant aux barres magnétiques
du Dr KNIGHT il se peut faire qu’étant d’acier
trempé, les étincelles que l’on en tire soient
plus vives ou d’une autre nature que celles
que l’on tire d’une barre de fer ordinaire ; car
il est très vraisemblable que ces étincelles
varient selon la nature du corps, d’où elles
partent, et qu’il ne nous manque des moyens
pour nous apercevoir de ces variétés. Votre
expérience sur les étincelles, dont l’intensité
augmente à mesure que l’on approche de la
partie supérieure d’un corps est fort curieuse.
[...] La conséquence que vous en tirez, que
le feu tend toujours à s’élever, paroit assez
naturelle ; quant à celle qui vous fait penser
que le feu qui a perdu son mouvement de
projectile, gravite vers le Soleil […], il est vrai
[…] qu’en regardant la terre comme élastique,
et le feu comme le fluide électrique il pourroit
être regardé comme l’atmosphère de la terre
qui s’en éloigneroit toujours par la répulsion.
[…] On avait bien déjà pensé que l’Électricité
pouvait être l’agent universel ou la cause qui
retient les Planètes dans leur orbite »…
Paris
5 novembre 1743.
Il s’inquiète de la chute de
Tressan : « Si cette vilaine attraction fait tant
de bien dans la nature elle y fait aussi bien
des maux »... Il le félicite pour son nouveau
commandement en Lorraine : « il y a long-
tems que je sais Monsieur que la Reine prend
soin de votre fortune, on peut dire que c’est
une princesse qui a le cœur excellent ». Le
Roi STANISLAS doit également se réjouir
de « pareille acquisition »… Diminué par une
fièvre, il ne perd pas de vue le mémoire sur
son électromètre…
On joint une L.A.S. de Gowin KNIGHT
(1713-1772, physicien anglais, inventeur d’un
procédé pour magnétiser l’acier, et fabri-
cant de boussoles), 4 décembre 1749, au
comte de Tressan (2 p. in-4), annonçant qu’il
a retardé son envoi de bars et de terrellas,
pour Tressan et pour le duc d’Orléans, car
de nouvelles épreuves ont entretemps donné
des résultats.