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SCIENCES
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LAËNNEC René-Théophile-Hyacinthe
(1781-1826)
médecin, inventeur du stéthoscope.
L.A.S. « R Th Laennec », Paris 4 germinal (25 mars) 1803, à
son père, Théophile LAËNNEC, juge suppléant au tribunal
d’appel, à Rennes ; 2 pages et demie in-4, adresse avec
cachet de cire rouge (brisé ; petite déchirure par bris du
cachet).
1 000 / 1 200 €
Belle lettre de l’étudiant en médecine, évoquant un de ses premiers
travaux scientifiques.
Il expose la situation pénible dans laquelle il se trouve, depuis que
son frère Michaud est parti pour devenir secrétaire de M. Belder-
busch, préfet de l’Oise : endetté, « poussé de tous côtés », il a pu
emprunter trois louis à un jeune homme « pour parer au plus urgent,
le logement et le délogement », mais le jeune homme a besoin de
cet argent sous 15 jours. « Je suis si accablé d’occupations de tout
genre que je n’ai pas un moment pour m’entretenir avec vous et vous
donner quelques développements sur ma situation, mes études &c.
Demandez, s’il vous plaît à maman, si dans un cas de presse comme
celle-ci je ne pourrais pas mettre son diamant en gage. Je n’ai pas
voulu le faire sans sa permission : mais en vérité si le jeune homme
n’eut pu me prêter je ne savais où donner de la tête. […] Aussitôt que
je saurai bien précisément l’endroit où vous êtes, je vous enverrai
un mémoire que je viens de faire sur de nouvelles membranes et
entr’autres sur une membrane que j’ai trouvée dans le foie. Ces
occupations ne sont pas aussi riantes que les lettres, mais elles sont
susceptibles d’exciter autant d’enthousiasme. J’ai fait presque tout
ce mémoire en 2 veillées et je vous assure que jamais je ne me suis
senti aussi fortement échauffé qu’en le rédigeant. J’en ai été agité
pendant 3 jours »…
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LAËNNEC René-Théophile
(1781-1826) médecin, inventeur
du stéthoscope.
L.A.S. « Laennec DM », Paris 2 août 1805, à son père,
Théophile LAENNEC, avocat à Quimper ; 2 pages in-4,
adresse (petite déchirure au cachet, et légère mouillure,
avec perte de quelques lettres).
1 000 / 1 200 €
Belle et rare lettre du jeune médecin
, âgé de 26 ans et installé
depuis quatre ans à Paris avec son frère Michaud.
Il explique à son père ce qu’il compte faire de la somme qu’il a pu
toucher sur sa rente, qu’il propose d’affecter à un voyage : « Mon
frère est ici actuellement et par conséquent je n’ai plus besoin de
l’aller voir à Beauvais d’ici à quelque temps ». Fatigué de son travail de
l’année et désireux de se reposer à la campagne, il compte se rendre
chez Mme de Laubrière où il verra Mme de Pompery. Il regrette
que Michaud ne puisse l’y accompagner, cela aurait été sans doute
très utile à sa santé : « Sa santé exige de grands ménagements, un
régime continuel, et beaucoup de soin à éviter toute espèce d’excès,
mais j’espère cependant que son hémoptysie n’aura pas de suites
facheuses ». Laënnec signale à son père qu’il aura ensuite besoin
d’acheter « une bonne montre Vous sentez que c’est un meuble dont
je ne puis me passer et je crois vous avoir mandé qu’en un moment
de gêne, j’avois été obligé de me défaire de la mienne, qui d’ailleurs
ne valoit plus rien »… Il aimerait recevoir une mèche de cheveux de sa
mère (décédée alors que Laënnec n’avait que six ans). Enfin il donne
des nouvelles de la carrière juridique de son frère qui a décidé pour
le moment de rester à la préfecture encore quelques années : « d’ici
ce temps là j’aurai peut-être quelques amis puissants à Paris »…