Previous Page  131 / 180 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 131 / 180 Next Page
Page Background

621

620

129

SCIENCES

620

LAËNNEC René-Théophile-Hyacinthe

(1781-1826)

médecin, inventeur du stéthoscope.

L.A.S. « R Th Laennec », Paris 4 germinal (25 mars) 1803, à

son père, Théophile LAËNNEC, juge suppléant au tribunal

d’appel, à Rennes ; 2 pages et demie in-4, adresse avec

cachet de cire rouge (brisé ; petite déchirure par bris du

cachet).

1 000 / 1 200 €

Belle lettre de l’étudiant en médecine, évoquant un de ses premiers

travaux scientifiques.

Il expose la situation pénible dans laquelle il se trouve, depuis que

son frère Michaud est parti pour devenir secrétaire de M. Belder-

busch, préfet de l’Oise : endetté, « poussé de tous côtés », il a pu

emprunter trois louis à un jeune homme « pour parer au plus urgent,

le logement et le délogement », mais le jeune homme a besoin de

cet argent sous 15 jours. « Je suis si accablé d’occupations de tout

genre que je n’ai pas un moment pour m’entretenir avec vous et vous

donner quelques développements sur ma situation, mes études &c.

Demandez, s’il vous plaît à maman, si dans un cas de presse comme

celle-ci je ne pourrais pas mettre son diamant en gage. Je n’ai pas

voulu le faire sans sa permission : mais en vérité si le jeune homme

n’eut pu me prêter je ne savais où donner de la tête. […] Aussitôt que

je saurai bien précisément l’endroit où vous êtes, je vous enverrai

un mémoire que je viens de faire sur de nouvelles membranes et

entr’autres sur une membrane que j’ai trouvée dans le foie. Ces

occupations ne sont pas aussi riantes que les lettres, mais elles sont

susceptibles d’exciter autant d’enthousiasme. J’ai fait presque tout

ce mémoire en 2 veillées et je vous assure que jamais je ne me suis

senti aussi fortement échauffé qu’en le rédigeant. J’en ai été agité

pendant 3 jours »…

621

LAËNNEC René-Théophile

(1781-1826) médecin, inventeur

du stéthoscope.

L.A.S. « Laennec DM », Paris 2 août 1805, à son père,

Théophile LAENNEC, avocat à Quimper ; 2 pages in-4,

adresse (petite déchirure au cachet, et légère mouillure,

avec perte de quelques lettres).

1 000 / 1 200 €

Belle et rare lettre du jeune médecin

, âgé de 26 ans et installé

depuis quatre ans à Paris avec son frère Michaud.

Il explique à son père ce qu’il compte faire de la somme qu’il a pu

toucher sur sa rente, qu’il propose d’affecter à un voyage : « Mon

frère est ici actuellement et par conséquent je n’ai plus besoin de

l’aller voir à Beauvais d’ici à quelque temps ». Fatigué de son travail de

l’année et désireux de se reposer à la campagne, il compte se rendre

chez Mme de Laubrière où il verra Mme de Pompery. Il regrette

que Michaud ne puisse l’y accompagner, cela aurait été sans doute

très utile à sa santé : « Sa santé exige de grands ménagements, un

régime continuel, et beaucoup de soin à éviter toute espèce d’excès,

mais j’espère cependant que son hémoptysie n’aura pas de suites

facheuses ». Laënnec signale à son père qu’il aura ensuite besoin

d’acheter « une bonne montre Vous sentez que c’est un meuble dont

je ne puis me passer et je crois vous avoir mandé qu’en un moment

de gêne, j’avois été obligé de me défaire de la mienne, qui d’ailleurs

ne valoit plus rien »… Il aimerait recevoir une mèche de cheveux de sa

mère (décédée alors que Laënnec n’avait que six ans). Enfin il donne

des nouvelles de la carrière juridique de son frère qui a décidé pour

le moment de rester à la préfecture encore quelques années : « d’ici

ce temps là j’aurai peut-être quelques amis puissants à Paris »…