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6

R

ENÉ

-J

EAN

CLOT

(1913-1996), peintre écrivain, prix Renaudot (1987). Ensemble de 58 lettres autographes signées (dont carte postale)

adressées à René Huyghe. Paris, Alger, juillet 1936 – novembre 1987. Environ 120 pp. in-4 ou in-8. Petites déchirures et taches et rousseurs.

Riche et importante correspondance littéraire et artistique entre René-Jean Clot et René Huyghe.

Clot expose longuement et avec passion ses travaux d’écriture et de peinture, ses espoirs, ses voyages, Paris, Alger, ses doutes et projets, ses poèmes,

sa solitude, sa femme, ses deux enfants, son service militaire douloureux durant lequel il peint dans la cave de la caserne, ses processus de création,

son amitié sans borne pour Huyghe qu’il explique avec pudeur et force, les fonctions au Louvre de son ami, l’exil pendant l’occupation, des revues

ou ouvrages de Huyghe (

Quadriges, La Peinture actuelle

, etc. ), les attaques contre ce dernier, etc.

Il évoque également ses ventes, ses collectionneurs et galeristes (Berhneim, M

me

Castel, etc.), ses expositions (Petit Palais en avril 1939, etc.), les prix

obtenus pour ses travaux (Prix Paul-Guillaume en peinture, 1935, etc.). Il relate la création de ses ouvrages :

L’Annonciation de la Licorne

(1936),

Les Gages charnels de l’art français

(1941),

L’Exil français

(1944),

Paysages africains, Tchad, Tibesti, Fezzan, Borkou

(1945) et

Le Mât de cocagne

(1945). Ses innombrables tableaux et eaux-fortes (La grande nature morte à la Langouste, La Tentation de Saint-Antoine, etc.).

«

Je travaille dans la joie. Très bientôt, vous aimerez ce que je fais

» (26/10/36). « Je vous écris du journal où je travaille. Les machines frappent

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chose étrange. Mauriac qui parle de l’absence de présence dans les yeux des arabes, indous, découvrirait ici de plus navrants désistements. Il n’y

aurait que Péguy pour s’agenouiller devant tout cela […] » (16/09/1937). « Je dois retourner à Alger car je n’ai plus les moyens de vivre à Paris »

(8/11/1937). «

J’ai fais plusieurs grands tableaux résolument solides, je voudrais m’acheminer vers un réalisme voyant ou plutôt ce sont mes

mains et mon cœur qui m’y acheminent

» (18/08/38).

«

Les allemands m’ont acheté à Vichy un tableau pour un musée allemand. L’État rien

. Pas un mot, pas un mot. Et pourtant la France n’est-elle

pas ce qui nous met des larmes aux yeux, c’est à dire l’ineffable. Celle que n’ont pu prostituer ni les Daladier ni les Maurras ni les Gringoire.

L’essentiel

c’est la lumière de Claude Lorrain

. » 2/04/1942.

On joint :

- 2 L.A.S. de Clot adressées à « Madame », l’une expliquant pourquoi sa femme et lui ne pourront venir à Montauban. 9 et 23 octobre 1942. 2 pp. in-4.

- le dactylogramme de la réponse de Huyghe adressé à Clot. 3 novembre 1942. 1 p. in-4. Replié à Montauban, il regrette que Clot ne puisse le rejoindre.

1 000 / 1 200 €

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COLETTE.

2 L.A.S. à René Huyghe. 1 p. ¼ in-4 et 2 pp. in-8. 1945 (l’une du 21 avril). Encre noire sur papier bleu. Enveloppe autographe.

Au sujet de la revue

Quadrige

, fondée et dirigée par Huyghe : « […] quand pourrai-je parler avec vous de ce beau premier numéro ? Tout de suite

après le Goncourt n’est-ce pas ? C’est le 2 juillet. Jusque-là je suis un peu chargée. Que j’aime voir Hélène à une place d’honneur ! […] » [Colette venait

d’être élue à l’Académie Goncourt]. Elle demande un numéro de

Quadrige

pour M

lle

Dumare. Par la seconde lettre, elle accuse réception du chèque

de Quadrige « qui mettrait le comble à la gentillesse s’il me rendait les deux photographies d’Hélène Picard, car je tiens autant à l’une qu’à l’autre ».

200 / 300 €

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