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[PascalPaoli ]. - Lenchères, [Jean Leroy] Chevalier de, maréchal

des camps et armées du roi (1731 -1780)].

- Journal de la campagne

de 1769 en Corse par…

48 feuillets in-

folio

imprimés recto, paginés 1 à

48 puis 61à 72 (une note en marge indique qu’il manque le 5e cahier)

puis 85 à 94 (une note en marge indique qu’il manque le 7e cahier).

Suivent, dans un format légèrement plus petit 109 p. imprimées recto

verso, intitulées

1769

, divisés en 8 chapitres, qui constituent un récit

romanesque de la période paoliste

. L’ensemble a été placé dans une

reliure amateur de tissu vert, traces de lacets.

D’après l’écriture et le papier, nous pouvons situer ce manuscrit du

début du XIXe siècle. La dernière partie présente des ratures, ou des

surcharges. Ce Journal de campagne constitue une source essentielle

pour les événements qui précèdent la bataille de Ponte Novu. Il a été

publié dans le BSSHNC, Nos 103-106, 1889. Ce manuscrit est réper-

torié au Service Historique de la Défense. Département des archives

définitives. Vincennes, Val-de-Marne, dans les Mémoires historiques,

sous le titre « Journal des campagnes de 1768 et 1769 en Corse, par le

chevalier de Lenchères », avec une lettre d’envoi de l’auteur à M. de

Vault, directeur du Dépôt de la guerre, en date de Lille, le 24 mai 1775,

88 et 2 pages. Il s’agirait des minutes du mémoire du même auteur. Le

chevalier de Lenchères semble être arrivé en Corse avec les troupes

du marquis d Cursay en 1748 en qualité de jeune lieutenant, puis major

du régiment de cavalerie légère en Corse en 1757, puis départ pour

les rives du Rhin, promu aide-maréchal général de logis (1761), revient

combattre aux côtés de Marbeuf, commandant à Ajaccio puis à Corte.

Maréchal de camp.

Sources : Voir également : Legrand, Paul (1855 – 1915). Le Chevalier

de Lenchères, maréchal des camps et armées du roi (1731 – 1780), par

l’abbé. … Angoulême : L. Coquenard, 1890. 19 p. In-8°, portait en front.

Rare relation militaire très documentée, du côté français, de la cam-

pagne de 1769.

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Maurois (André).

- Libération de la Corse.

Manuscrit autographe

signé, avec ratures et corrections, dont une page dactylographiée avec

annotations autographes.

Sans lieu, 3 novembre 1943.

28 pp. in-4 (25,3

x 20,1 cm ou 27,9 x 21,5 cm) sur des feuillets numérotés de 1 à 30 (sans

manque de texte) ; en feuilles. Transcription dactylographiée jointe.

Récit de la libération de la Corse en septembre et octobre 1943.

Il est divisé en cinq chapitres : le premier relate l’occupation de l’île

par les troupes italiennes et allemandes à partir du 11 novembre 1942,

les arrestations opérées par la police d’État italienne (Ovra), l’arme-

ment des patriotes corses dans le courant de l’année 1943 par le Com-

mandement français d’Afrique du Nord, le rôle joué par le sous-marin

Casabianca

qui achemina des hommes et du matériel sur les plages de

Corse, l’unification de la résistance par le capitaine Colonna d’Istria et

l’attente du débarquement allié.

Le second chapitre, intitulé «La décision», commence au moment

de l’armistice entre l’Italie et les Alliés, le 3 septembre 1943 : marche

sur la préfecture d’Ajaccio, remplacement du maire de la ville, arri-

vée de soldats allemands provenant de Sardaigne, conflit entre Italiens

et Allemands, prise de Bastia par les Allemands qui en chassèrent les

Italiens, neutralité de l’armée italienne sauf pour les Chemises Noires

qui restèrent avec les Allemands, attaque d’un convoi allemand à Lévie

près de Sartène puis au col de Baccino, décision du général Giraud

d’envoyer en Corse une troupe d’élite, le Bataillon de Choc, ainsi que

des goumiers marocains, attaques de convois et de dépôts allemands.

Vient ensuite le troisième chapitre, qui porte comme titre «Mise en

place». Il débute le 24 septembre, alors que les Allemands ont pris la

décision d’évacuer l’île, et relate le débarquement des troupes fran-

çaises et l’aide apportée par l’armée italienne qui prêta des véhicules

de transport, de l’artillerie et des soldats du génie pour rétablir les

ponts coupés par les Allemands. Il est aussi question de la prise du col

de San Stefano, de l’attaque des transports aériens ou maritimes des

Allemands et des difficultés de ravitaillement des troupes.

Le chapitre suivant, intitulé «La bataille pour Bastia», décrit les com-

bats du col de Teghime qui commande Bastia et qui est défendu par les

Allemands : destruction du pont de Poggio, descente des blessés vers

la mer qui sont transportés par des barques de pêcheurs jusqu’à Saint-

Florent, soutien de la population, coopération de l’armée italienne,

jonction des goumiers et des tirailleurs, puis prise du col de Teghime.

Enfin, le cinquième chapitre, titré «Après la victoire», décrit l’arrivée

des troupes françaises à Bastia et des scènes de liesse qui suivirent;

il est aussi question des destructions, de l’évacuation de l’armée ita-

lienne et du bilan de l’opération : «

Tout un département français a été

reconquis avec des pertes infimes. Nous y avons employé moins de 4000

hommes alors que les Italiens étaient 75000 et les Allemands 20000. Ces

derniers […] ont laissé derrière eux 300 camions, la valeur d’un régiment

d’artillerie, des chars et de grands dépôts de vivres et d’essence. Notre

aviation a nettement dominé la leur. La première opération combinée

des forces françaises de terre, de mer et de l’air a réussi…

» (p. 30).

Romancier, biographe, conteur et essayiste, André Maurois fut élu, en

1938, à l’Académie française. En 1943, il aida le général Béthouart à

obtenir des Américains du matériel pour l’armée française, et prit part

aux campagnes de Tunisie, de Corse et d’Italie (source :

André Maurois

1885-1967,

catalogue de l’exposition à la Bibliothèque de l’Institut de

France, 23 octobre 2017 - 9 février 2018, pp. 10 à 12).

Provenance : dédicace manuscrite en dernière page, après la signature :

«

Pour son ami Pierard, 3 Nov. 1943

».

Le présent manuscrit semble inédit. Par la suite, André Maurois publia

une version abrégée sous le titre «Comment fut libérée la Corse», dans

Miroir de l’Histoire

n° 48 (1er janvier 1954).

Intéressante et précieuse relation, écrite par un témoin oculaire.

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Libération de la Corse en 1943