Binoche & Giquello / Sotheby's - BIBLIOTHÈQUE R. ET B. L. - page 146

118. LARBAUD (Valery). Lettre autographe signée à Eugène Montfort, datée Séchilienne,
6 août 1908
;
3 pages sur un double feuillet in-12, sous chemise demi-maroquin moderne.
800 / 1 200
À
PROPOS DE SON PREMIER OUVRAGE
« Monsieur,
Je vous ai envoyé à Naples un exemplaire d’un livre que j’ai publié récemment : “Barnabooth”. C’est
Ch. L. Philippe qui m’a donné votre adresse.
J’espère que cet exemplaire vous est parvenu et que vous avez bien voulu jeter un coup d’œil dans mon livre.
Je vous serais très obligé de vouloir bien me dire votre opinion sur cet ouvrage. Je suis loin d’en être satisfait mais,
comme j’ai une “seconde partie” toute prête, l’avis d’un artiste tel que vous me sera extrêmement précieux…”.
Début 1908, un groupe d’écrivains, dont Charles Louis Philippe, Eugène Montfort et Henri Ghéon, décide de
créer une nouvelle revue littéraire mensuelle. Ils seront rejoints par André Gide, Jacques Copeau et Jean
Schlumberger et le 15 novembre 1908 paraît le premier numéro de la « Nouvelle Revue Française ». A la suite
d’une mésentente entre Gide et Montfort, le second numéro de la revue paraîtra le 1
er
février 1909, sans
Montfort cette fois. Valery Larbaud y publiera de nombreux textes.
119. LARBAUD (Valery). A M. V
ALERY
L
ARBAUD
.
Poème autographe, s.d. [1922], signé
A. O. Barnabooth,
une page in-4 écrite au recto, à l’encre noire, sur papier à en-tête 71, rue Cardinal Lemoine, V
e
,
barré, sous chemise demi-maroquin moderne.
1 500 / 2 000
T
RÈS INTÉRESSANT MANUSCRIT D
'
UN POÈME DE
B
ARNABOOTH QUI NE FUT PUBLIÉ QU
'
EN
1922.
En 1908, Larbaud avait publié les
Poèmes par un Riche Amateur
, où apparaissait la figure, très originale, de
Archibald Olson Barnabooth, jeune milliardaire sud-américain, voyageur cosmopolite et poète. En 1913, il
reprendra ce personnage, pour en faire le héros du
Journal de A. O. Barnabooth.
Son cosmopolitisme ironique
et son amour de la poésie se retrouvent bien ici dans ce poème plus tardif, à la fois familier et noble, et qui,
autre ironie, est dédié à
M. Valery Larbaud :
Tout ça, mon vieux Valerio, c'est très joli,
Surtout l'immobilité palpitante sous les longs passages de cieux,
Et ce voyage d'été à l'ombre de la fumée du navire…
Ou bien, ces matins de soleil et de janvier dans la salle du premier étage du Casino,
Dans la ville en porcelaine avec son chemin-de-table de palmiers au bord de la mer bien réveillée…
Et l'esprit de Barnabooth inspire aussi la pirouette finale, souvenir autobiographique de Larbaud :
- Comme ces poissons rouges de Valbois, par les journées chaudes
Hors de ce que cet homme, chez ta mère, appelait :
L'Arauquarium ?
Ce poème fut publié dans le n° spécial consacré à Valery Larbaud de la revue
Intentions
(nov. 1922, p. 57).
Il sera recueilli en volume dans l'édition clandestine de
Dévotions particulières
(Stols, 1941). Il montre
combien le personnage et l'esprit de Barnabooth avaient continué à hanter Larbaud.
Texte conforme à l'imprimé (
Œuvres
, Pléiade, p. 1109).
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