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P
RÉCIEUX MANUSCRIT
SIGNÉ DES
M
ÉMOIRES D
’
OUTRE
-
TOMBE
91. CHATEAUBRIAND
(François-René de). Manuscrit signé en deux endroits «
Revu, Chateaubriand
»,
intitulé «
Mémoires
». Pages au recto de feuillets de papier fort, numérotées de 1 à 3514 (voir
collation ci-dessous). Le tout relié en 10 volumes, demi-chagrin vert sombre à coins, dos à nerfs,
double let doré en lisière de cuir sur les plats, mors frottés avec parfois de petites épidermures,
accrocs à quelques coiffes dont une avec manque restauré, le feuillet 3293 ter relié avant le feuillet
3293, mouillures sur les 7 derniers feuillets du volume IX (
reliure de la seconde moitié du XIX
e
siècle
).
400 000 / 500 000
U
N CHEF D
’
ŒUVRE ABSOLU
.
Écrits sur plus de trente ans, les
Mémoires d’outre-tombe
mêlent à l’autobiographie une contemplation
grandiose de l’Histoire en marche. Bilan d’une vie, épopée d’un temps, entrelacs d’analyses les plus
diverses et les plus subtiles, ce livre capital s’avère aussi une vaste méditation sur le Temps et s’achève par
des ré exions prophétiques sur l’avenir du monde :
«
On dirait que l’ancien monde nit et que le nouveau commence. Je vois les re ets d’une aurore dont je ne verrai pas
se lever le soleil. Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse, après quoi, je descendrai hardiment, le cruci x à la
main dans l’éternité
» (p. 3514 du présent manuscrit).
Par sa monumentalité et son génie visionnaire, ce texte éblouissant se distingue encore, ne l’oublions pas,
pour la magni cence de sa langue.
«
L
A
SEULE
COPIE
INTÉGRALE
DES
M
ÉMOIRES
QUE
L
’
ON
POSSÈDE
AUJOURD
’
HUI
» (Maurice Levaillant, introduction,
p. xxv).
Comme le requérait le contrat d’édition signé en 1836, Chateaubriand laissait à sa mort le 4 juillet 1848 trois
copies intégrales des quarante-deux livres de ses
Mémoires d’outre-tombe
, dont aucune n’était autographe :
– La copie demeurée chez lui, qui devait servir à l’édition. Cette copie n’est plus connue actuellement qu’à
l’état de fragments, c’est-à-dire sept livres seulement (sur quarante-deux) conservés à la BnF.
– Une première copie témoin, remise à Adolphe Sala, d’abord associé à Henri-Louis Delloye qui se retira
par la suite de l’affaire. Elle n’a jamais été retrouvée.
– Une seconde copie témoin, remise au notaire parisien de Delloye, maître Cahouët. Il s’agit du présent
manuscrit, « établi par plusieurs copistes de profession » (Maurice Levaillant,
ibid.
) : il conserve les
indications de révisions de la copie de Chateaubriand, datées de juin et décembre 1846, ainsi, apparemment,
que la numérotation d’origine des feuillets de celle-ci – d’où certaines pages ici non entièrement remplies,
ou, à l’inverse, des numéros bis témoignant que des pages de l’exemplaire de Chateaubriand ont été ici
copiées sur plus d’une page.
n° 91