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503.
Eugénie de GUÉRIN
(1805-1848) femme de lettres, diariste et épistolière, sœur de Maurice de Guérin.
Lettre autographe, [Paris] 6 novembre [1838], à la baronne Almaury de M
AISTRE
au château des Coques (Nièvre) ;
7 pages et demie in-8, adresse.
1 000/1 200
B
ELLE
ET
LONGUE
LETTRE
AVANT
LE
MARIAGE
DE
SON
FRÈRE
M
AURICE
,
ET
SUR
SA
SANTÉ
RONGÉE
PAR
LA
TUBERCULOSE
; elle n’a pas été
publiée par Trébutien.
« J’ai beaucoup écrit ce matin et je veux écrire encore. La main n’est jamais fatiguée quand c’est le cœur qui la pousse ». Après
avoir raconté au Cayla sa vie à Paris, elle veut dire son affection pour son amie, à défaut de lui décrire longuement ses courses et
ses visites, car le temps passe si vite !... « la reconnaissance et l’affection ne font qu’un. Ces deux sentimens sont si bien fondus,
si bien mêlés, si bien
un
que je ne puis les séparer et que vous les recevrez, ma bien chère, avec votre amie dans vos bras ». Elle
tente de calmer ses inquiétudes en attendant de la voir et de la connaître… « Paris est toujours pour moi la grande ville, rien de
plus, j’y voudrais trouver plus de surprise, plus d’étonnement ». Maurice lui a promis un concert : « si cela ne m’émeut pas, c’est
fait de moi, je suis de marbre. Je n’ai jamais entendu de musique et n’ai pu en pressentir les effets. Tout ce que je connais à cela
est aux églises ». Elle prend soin de la santé de Maurice, ne voulant pas qu’il sorte dans le froid et la pluie ; il va mieux qu’à son
arrivée. Il refuse l’homéopathie proposée : « le malade ne veut rien faire que prendre quelques tasses de tisannes. Je crois au reste
qu’avec des ménagemens sa santé reviendra seule. Après l’hiver nous l’emmènerons au Cayla. L’air est doux et meilleur que celui
de Paris. Mr d’A
UREVILLY
, un ami de Maurice, m’en veut de cette petite rancune contre Paris, et aussi de ce qu’un soir qu’il me
fesait remarquer le beau coup d’œuil de l’éclairage, je répondis que c’était brillant, mais que j’aimais autant nos vers luisans que
des réverbères »… Son frère aîné vient d’arriver… Elle est heureuse de se trouver à la noce en famille, grâce à la généreuse tante
de Marie… « Le mariage est fixé au 15. Quelques jours après je partirai, je viendrai partager avec charme vos journées et soirées
d’hiver ». Quant au mariage, il a été « pour Maurice l’occasion d’un retour à Dieu, à la prière, d’une conduite enfin si longtemps
et ardamment attendue »…
504.
Eugénie de GUÉRIN
(1805-1848) femme de lettres, diariste et épistolière, sœur de Maurice de Guérin.
Lettre autographe signée « Eugénie de Guérin », [Paris] 26 novembre [1838, à Mme Louis de S
AINTE
-M
ARIE
] ; 4 pages
in-8 (qqs mots biffés mais lisibles).
600/800
À
LA MÈRE
DE
LA
BARONNE
DE
M
AISTRE
.
Elle la prie de rester aux Coques jusqu’à son arrivée : « Je vous le demande en grâce, de me laisser vous connaître, vous trouver
aux Coques, de ne point mettre de lacune entre votre fille et moi. Le bonheur sera si doux pour moi de la recevoir de vos mains,
de vous en remercier, de lui remplacer sa
mère !
Je me réjouis de cette belle charge, de cette mission maternelle que Dieu et vous
me confiez, et dont je vous promets de m’acquitter de mon mieux, malgré mon âge. Il n’en est point pour le cœur, pour l’amitié :
elle est mère, elle est sœur, elle est tout ce qu’il y a de tendre et d’aimant. J’espère le prouver à ma chère Henriette, et toujours et
bientôt ». Elle va partir dans quelques jours : « Une fois chez mon amie, je serai à elle, et pour elle, et demeurerai avec elle. Quelque
bonheur qui m’attende auprès de nos chers parisiens, il sera remplacé par un autre semblable, amis pour amis, sœur pour sœur.
C’est ainsi que j’appelle votre si bonne et aimable Henriette, le nom qu’elle s’est fait en moi par sa cordiale et bien rare affection »...
505.
Flora TRISTAN
(1803-1844) femme de lettres, socialiste et féministe ; elle est la grand-mère de Gauguin.
Lettre autographe signée « Flora Tristan », Paris 31 janvier [1839], au baron Auguste de S
CHONEN
, pair de France ;
2 pages in-8 à son chiffre, adresse (« Monsieur Schoen »).
1 000/1 200
R
ARE
LETTRE
AU
SUJET
DE
SA
PÉTITION
POUR
L
’
ABOLITION
DE
LA
PEINE
DE MORT
.
Elle aurait aimé lui remettre en main propre la pétition et parler avec lui de ce sujet « qui, je le sais, a toutes vos sympathies.
Votre portier m’a dit qu’on ne vous trouvoit que de 8 à 9 et comme ma santé ne me permet guere de me lever aussi matin, j’oserai
vous prier, Monsieur, de m’assigner un jour où je puisse vous voir à une heure plus commode pour moi. J’espère beaucoup dans
votre toute puissante coopération, ainsi que sur l’influence dont vous jouissez à la chambre des pairs, pour le succès de la cause
que nous avons embrassée »…
506.
Marie de F
LAVIGNY
, comtesse d’AGOULT
(1805-1876) femme de lettres, elle fut la maîtresse de Franz Liszt et la
mère de ses enfants.
Lettre autographe signée « Marie d’Agoult », mardi soir [avril 1841] ; 1 page in-8 à son chiffre couronné. 200/300
E
N
FAVEUR
D
’
UN
PETIT
PRODIGE
. « Vous savez bien ce petit mathématicien de génie qu’on appèle M
ONDEUX
et qui est né dans ma
belle Touraine ? Eh bien il est très pauvre, il a besoin d’aide. Ne laissons pas le génie mourir de faim ! Il viendra samedi résoudre
quelques problèmes. [...] J’ai ouvert une souscription pour lui »…
507.
Céleste B
UISSON DE
L
AVIGNE
, vicomtesse de CHATEAUBRIAND
(1774-1847) femme (1792) de François-René de
Chateaubriand, elle fonda l’Infirmerie Marie-Thérèse.
2 lettres autographes signées « La V
tesse
de Chateaubriand », 2 septembre et 3 novembre 1842, à une comtesse et à
l’abbé D
UPANLOUP
; 1 page in-8 chaque.
250/300
À propos d’une démarche auprès de la marquise de C
ONTADES
, et d’une commission dont elle-même a été chargée : « La réponse
a été celle d’un entêté, de son entêtement et de celui
d’un autre
. Le refus du reste, a été motivé sur un fait assez curieux »...
Elle recommande le petit-neveu du vénérable doyen des ecclésiastiques de Paris.