10
17.
Henri MATISSE
. L.A.S., Nice [fin 1940, à Henry de
M
ontherlant
] ; 2 pages in-4 (petite fente réparée au papier
gommé).
1 000/1 200
La pénurie d’essence se fait sentir : « c’est vous, cher ami, qui êtes dans Sirius puisque vous ignorez que les pauvres possesseurs
d’autos n’ont droit à la plus petite mesure d’essence et sont obligés de prendre l’antique tram de Cimiez »... Il a attrapé « deux jours
de lit. Tout de même ce matin, c’est fini : j’ai la tête libre et je me remets au travail ». Il propose d’aller manger « un bon poisson »,
s’il aime ça : à ce propos il tient à lui raconter « l’histoire de
C
orot
au sujet du ris de veau [...] : Corot au sortir de la boutique de
rouennerie du père, est rencontré par des amis qui l’invitent à dîner un jour prochain ; ils lui ont fait un ris de veau pour lui faire
plaisir et ils le lui disent – L’aimez-vous ? – Je l’adore ! – Il le détestait, cependant par gentillesse, il le mange, ainsi que chaque
fois que ces bons amis lui offrent à dîner. Mais c’était Corot – je n’en ferais pas autant [...] Nous mangerons donc un bon poisson
vendredi à la Coquille ».... Il lui renvoie
Courrier Sud
(de Saint-Exupéry) qu’il a enfin retrouvé...
18.
Henri MATISSE
. L.A.S., Vence 12 décembre 1945, [à Henry de
M
ontherlant
] ; 2 pages in-8.
800/1 000
Il envie son ami d’avoir réussi à prendre de bonnes vacances : « Moi j’ai été pris par l’activité de Paris, par des choses indispensables
toutefois – et après 4 mois de séjour je me suis aperçu que j’avais été une fois au Louvre, 3 fois au Ciné, une fois au Bois de
Boulogne et c’est tout. Aussi avec quel plaisir j’ai retrouvé la tranquillité de Vence, son soleil et ma promenade quotidienne. Je
trouve que la Gloire ne peut se supporter que de très loin. Vive la liberté ! »... Il envoie ses meilleurs vœux « pour la réussite de
l’œuvre actuelle. Vous avez aussi une belle destiné, je suis rassuré sur votre avenir »... Il retournera à Paris au printemps. Il ajoute,
en marge, malicieusement : « À la fin de ce mois j’ai 76 années, heureusement mon avenir est assuré... »
19.
Henri MATISSE
. L.A.S., Paris 21 novembre 1946, [à Henry de
M
ontherlant
] ; 2 pages oblong in-8.
800/1 000
Il le remercie de ses scrupules « au sujet de ce que je vous ai dit de mon infirmière secrétaire [Lydia Delectectorskaya] – et qui se
trouve dans vos notes de 1938. Vous avez senti à ma place – merci – enlevez le »... Il a lâché l’Argus depuis 25 ans et n’avait donc
pas eu connaissance l’article paru en 1938, qu’il aimerait bien lire si Montherlant l’a encore... « J’espère que tout va bien pour
vous et que vous travaillez encore beaucoup ». Il va rejoindre Vence dans quelques jours, et ajoute : «
Pasiphaé
se porte de mieux
en mieux ».
*
20.
Claude MONET
(1840-1926). L.A.S., Giverny par Vernon (Eure), à un ami [Camille
P
issarro
] ; 2 pages in-8
(encadrées avec une photographie).
4 000/5 000
« Deux mots pour vous prier de nous informer s’il est encore possible d’avoir du cidre. Je serai bien aise d’en avoir deux pièces.
Si oui priez M
r
Delafin de me les expédier le plus tôt possible toujours en gare de Gasny et contre remboursement »... Il ajoute en
post-scriptum : « Quel fichu temps pour travailler et quelle sales nouvelles pour faire aller les affaires ».
21.
Félix Tournachon, dit NADAR
(1820-1910) photographe et dessinateur. L.A.S., [à son ami René de
S
emallé
] ;
1 page et demie in-4, à ses chiffre et devise
Quand même !
200/300
Il rêve à ses « quatre choses d’Alger, si navrantes, et je voudrais que ce cri arrivât jusqu’aux quatre coins du monde civilisé. J’ai
reçu une lettre de M
r
Marc qui me dit son intention d’essai et son peu d’espoir ; mais ça ne suffit pas, quand même il n’y aurait
pas de veto censorial ». Il demande de faire « envoyer du photographe de Constantine 12 séries de ces 4 épreuves : nous les lui
paierons, à nous deux, si vous voulez et je me charge de les faire raconter, dans toute leur horreur,
de visu
, par 12 journaux de
France et d’étranger que nous choisirons. – Je vois d’ici, sans parler de
ceux de mon côté
, ce que
V
euillot
va en dire, et de lui, je
me charge »... Dans l’intérêt de la
cause
qu’ils ont à cœur, ce sera mieux « même que la publication des images dans un journal »…
*
22.
Camille PISSARRO
(1831-1903). L.A.S., Paris 204 rue de Rivoli 1
er
mai 1899, à ami Jules
R
ousseau
(coutelier à
Gisors)
; 1 page in-8 (encadrée avec une photographie).
2 000/2 500
S
ur
son
fils
G
eorges
(1871-1961, dit Manzana-Pissarro), qui était gravement malade. « Je suis très heureux de vous annoncer
que Georges que nous avons ramené ici est beaucoup mieux et bientôt pourra sortir quand il se sentira un peu plus ferme sur
ses jambes. Nous ne tarderons pas à quitter Paris, j’ai encore une quinzaine de jours de travail ensuite je serai heureux d’aller me
reposer à la campagne. Ma femme vous fait dire que les asperges doivent être bon à cueillir si vous les voulez allez les prendre,
si
vous les aimez bien entendu
»...
Correspondance
, t. V, n° 1635.
*
23.
Auguste RENOIR
(1841-1919). L.A.S., Vendredi soir [27 novembre 1896], à Teodor de
W
yzewa
; 1 page obl. in-12
(carte postale), adresse au verso (encadrée avec portrait photographique).
1 000/1 500
« Jean viendra aussi déjeuner au Caboulot demain »...