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15.
Henri MATISSE
(1869-1954). L.A.S., Lyon, Clinique du Parc 13 janvier 1940, [à Henry de
M
ontherlant
] ; 2 pages
in-4.
1 200/1 500
A
vant
son opération d
’
une
tumeur
cancéreuse
. Il a eu raison de venir à Lyon, et a fait bon voyage malgré la neige et le froid. La
clinique est neuve, bien organisée « et pas plus couteuse que celle de Nice qui me fait l’effet maintenant d’un trou à rats. Le service
est fait par des religieuses, qui me font penser à chacune de leur apparition aux tableaux de Philippe de Champaigne. Les docteurs
sont très rassurants et bien élevés. Je me trouve dans mon milieu – tandis qu’à Nice je me sentais entouré de morticoles qui me
maquignonnaient grossièrement. Ils prétendaient à une intervention d’urgence qui a été trouvée ici tout à fait inopportune – au
contraire on m’a préparé depuis mon arrivée à cette intervention indispensable. Elle ne m’effraie pas, au contraire, je la désire »...
Il parle des différents professeurs et chirurgiens (Leriche, Santy, Savy, Wertheimer) qui s’occupent de lui : « vous voyez que je suis
très bien observé »... Il raconte dans quelles circonstances sa venue à Lyon s’est décidée, et conseille à Montherlant d’aller voir le
médecin qui l’y a poussé, Dr Pierre
A
ugier
: « Vous auriez peut-être besoin de faire un peu de désintoxication pour débarrasser
votre sang des bacilles de la furonculose »... On l’opère le lendemain : « Je suis d’une sérénité parfaite et qui m’étonne » ; après un
moment de panique à Nice, la paix est revenue, « une grande paix comme je n’en ai jamais éprouvée. Je pense, toute prétention
gardée, à Socrate – il devait être ainsi. Je dois dire que les médecins m’ont trouvé particulièrement bien conservé à tous points de
vue, organes intacts plus jeunes que mon âge, et moral particulièrement excellent »...