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283. mUsset (alfred de). l
ettre aUtOGraPHe siGnée à
m
me
J
aUbert
, datée
Mardi soir
[11 août 1835], 3 pages
in-4 (233 x 184 mm), avec un
dessin OriGinal
. adresse autographe et marques postales sur la page 4 du 12 août
1835, sous chemise demi-maroquin noir moderne.
4 000 / 6 000 €
l'
Une des Premières lettres de
m
Usset à
m
adame
J
aUbert
.
l
ettre sPiritUelle Ornée d
’
Un amUsant dessin OriGinal
à l'encre d'une demi-page juste avant la signature. On y voit
alfred de musset et un ami en habit faire, chapeau bas, la révérence à une dame assise dans un fauteuil qui ne peut être
autre que madame Jaubert dont il fréquentait le salon. Cette dernière, née Caroline d'alton-shée (1803-1882), était très
liée au poète, qui éprouvait pour elle une amitié tendre et l'avait surnommée
la Marraine.
Cette amitié se transforma début
1835 en une brève liaison amoureuse, que musset romancera en 1837 dans sa nouvelle
Emmeline
et dont la rupture lui
inspirera sa
Nuit de Décembre.
Cette lettre se situe donc peu après cette liaison, qui reprendra un temps, début 1836.
musset vient de recevoir une lettre de sa correspondante, et il la remercie avec une verve extraordinaire.
Dieu soit béni !
vous m'avez écrit une lettre absurde ! s'exclame-t-il, Suit cette charmante rêverie : Quand vous avez écrit, votre fenêtre
était ouverte, vos rosiers se dandinaient au vent — vous étiez décoiffée — ou mal coiffée— vous étiez sous quelque
impression joyeuse de la chauve-souris qui, quoi qu'en dise Mr Serres, est le chef-d'œuvre de la création. Et il y avait
infailliblement à côté de vous des cirons qui dansaient dans un rayon de soleil ... dorénavant je n'irai vous voir que le
matin ...
a quoi peut-il la comparer ?
... vous êtes jolie comme un ange — voyons — je vous compare à une perle fine... il
y a bien de vous dans une perle — d'abord elles vivent dans l'eau, — ensuite Heine n'a-t-il pas dit quelque part que la
poésie est la maladie de l'homme, comme la perle est la maladie du pauvre animal appelé huître. Oui, les perles sont des
larmes devenues joyaux, vrais symboles de la poésie. Mais bon — je vous insulte de vous comparer à la poësie — vous
valez bien mieux que nos muses.
il parle à ce sujet d'un poème de delphine Gay (mme de Girardin), puis compare sa
correspondante à
Titania, reine des fées, midsummer night's dream,
et cite deux vers en anglais, d'une berceuse, en
précisant :
(decrescendo)
. nouvelles de lui-même :
je viens de Montmorency, j'ai perdu mes gants dans le lac d'Enghien
et mon mouchoir à Andilly.
il termine par une pirouette :
Adieu madame ... La première fois que vous sentirez sous votre
bonnet lilas une petite divagation prête d'éclore, écrivez-la-moi, je vous en supplie.
Cette lettre est adressée à mme Jaubert chez
Mme la princesse de Belgioioso, à La Jonchère près Ruel
[rueil]. la célèbre
Cristina trivulzio, princesse belgiojoso (1808-1871), admirée par balzac, Heine, liszt et bien d’autres, était l'amie intime
de mme Jaubert. musset en sera platoniquement épris de 1837 à 1842, et confiera longuement ses peines à mme Jaubert.
Vexé par le refus de la princesse, il se vengea en publiant les stances
Sur une morte
en 1841.
Correspondance
, Cordroc'h-Pierrot-Chotard, PUf, 1985, t. i, pp. 164-165.
lettre exposée à la bibliothèque nationale de france en 1957 lors de l’exposition
Alfred de Musset,
n°126.
quelques petites restaurations à l’adhésif.
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