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Puis il passe longuement en revue les théâtres et les artistes du jour, avec beaucoup d'esprit :

... j'ai applaudi la Grisi

pommelée... Et je dis encore que Grisi est insupportablement commune, vulgaire etc. tant qu'il vous plaira, mais elle est

très souvent belle dans Sémiramis, c'est son rôle... on l'entend. Or on n'entend pas Paulinette

[Pauline Viardot, née Garcia,

célèbre cantatrice, sœur de la malibran]...

J'imagine que les excercices d'équitation auxquels elle s'est livrée, en sont la

cause. Il est probablement resté un peu de sa voix au bout du nez de V

[iardot]

comme un fil de macaroni.

suit une longue

description du costume assez curieux de la cantatrice dans

Arsace ... Elle est charmante, elle est pleine d'âme, plus

distinguée cent fois que tous ces braillards-là. Mais aussi quelle idée d'aller — enfin.

il revient à sa maladie, avouant drôlement que

la fièvre, la diète, le sirop et la vue d'une religieuse qui prie le bon Dieu

sont d'excellents remèdes

contre la férocité

... il se reproche en effet un poème qu'il vient de publier :

raide comme un

bâton sous quatorze couvertures ... je pensais à mes derniers vers ; et je les ai sincèrement regrettés, mais très sincèrement.

C'est mal, c'est absurde, non pas de les avoir faits, mais de les avoir imprimés.

musset, qui venait de publier son fameux poème

Sur une morte

(

Revue des Deux Mondes

, octobre 1842), violente diatribe

contre la célèbre princesse belgiojoso, sentait qu'il était allé trop loin dans sa vengeance d'amoureux éconduit.

En tout

honneur, je ne l'aime plus,

précise-t-il.

Sans vouloir se rabibocher comme disent les gamins, il souhaiterait cependant

trouver un moyen quelconque de réparer la chose.

il s'adresse donc à sa confidente :

... mettez votre menton dans votre

main, appuyez votre coude sur votre jarretière, brûlez-vous le bout du pied, et donnez-moi un conseil. Il est positif que

personne ici n'a cru les vers adressés à Uranie

[la princesse belgiojoso] ... mais il l'avertit :

... dites-vous bien que je ne

veux pas de réconciliation, sous aucun rapport, aucun rapprochement, j'en ai bien assez, à présent que c'est fini. Mais je

sens que j'ai été trop loin et je voudrais revenir sur l'impression laissée ...

On sait que mme Jaubert, intime de la princesse,

sera très choquée de ce poème, qu'elle ne pardonnera pas à son « filleul ».

musset termine en disant qu'il ira voir jouer rachel et lui en parlera et signe :

Votre filleul plein de sirop.

s

Ur la mOitié de la PaGe

7, m

Usset a dessiné à la PlUme sa CHambre Pendant sa maladie

: il est dans son lit, enfoui

sous les édredons, des fioles sur sa table de nuit. Une grosse nonne prie à genoux, alors qu'il gémit dans son lit (légende

autographe) :

Sœur Marceline où êtes-vous ? et ma petite marraine ? et cette bonne Princesse

[belgiojoso]

envers qui aïe !

aïe ! l'estomac ! aïe la poitrine !!! ouf !!! ouf !!!

On joint : une enveloppe avec adresse autographe à mme Jaubert (11 août 1842). sur madame Jaubert, voir également lot 283.

Correspondance (1827-1857)

. édition de léon séché. slatkine reprints, 1977 [1907], n°Cxxiii. dessin reproduit en tête

du livre, p. [5].

289. mUsset (alfred et Paul). n

OUVelles

.

Paris, Magen, 1848.

in-8, demi-maroquin violet à long grain avec

coins, dos lisse orné de gros fers dorés répétés, relié sur brochure, couverture

(Durvand)

2 000 / 3 000 €

édition originale. les deux premières nouvelles,

Pierre et Camille

et

Le Secret de Javotte

sont d’alfred de musset ; les

deux autres,

Fleuranges et Deux mois de séparation,

ont été écrites par son frère Paul.

l’exemplaire, cité par Carteret, a figuré à la vente de la collection du marquis de Piolenc en 1913. il est enrichi d’une note

de la Comédie-française, avec bon à payer, signée par alfred de musset.

de la bibliothèque blondeau beauduin (ex-libris).

290. mUsset (alfred de). l’H

abit Vert

. Proverbe en un acte par alfred de musset et émilie augier.

Paris, Lévy

Frères, 1849.

in-12, maroquin vert, encadrement de filets dorés, dos ornés de doubles filets dorés,

encadrement intérieur de filets, doublure et gardes de soie moirée de ton jaune ocre, tranches dorées sur

témoins, couverture

(Mercier s

r

de Cuzin).

2 000 / 2 500 €

édition originale de cette pièce de théâtre, l’une des plus rares de l’auteur.

Carteret mentionne une couverture verte : celle de cet exemplaire est bleue.

très bel exemplaire, provenant des bibliothèques laurent meeûs (1982, n°368) et Charles Hayoit (ii, 2001, n°298).

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