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Alexandre DUMAS fils

(1824-1895)

73. DuMAS Fils (Alexandre). L

E FILS NATuREL

. Comédie en cinq actes.

Paris, Charlieu, 1858

. In-12, maroquin

fauve, plats couverts d’un décor à répétition constitué d’un pavage de croisillons à froid ponctué à chaque

intersection d’une pastille dorée, chaque losange ainsi formé chargé de la lettre majuscule H, bordure en dent

de scie dessinée au moyen de fers dorés, dos orné du même décor dans les entre-nerfs, dentelle intérieure,

tranches rouges peints d’un semé d’étoiles dorées, étui (

Gruel

).

5 000 / 6 000 €

Édition originale.

E

XEMPLAIRE IMPRIMÉ SuR PAPIER FORT

,

OFFERT PAR L

AuTEuR À SON GRAND AMI LE POèTE ET DIPLOMATE

H

ENRI D

’I

DEVILLE

(1830-1887).

Il se présente dans une très remarquable reliure à son chiffre H en semé sur les plats et répété au dos, exécutée par Léon

Gruel.

I

L EST ENRICHI D

uNE LONGuE DISSERTATION AuTOBIOGRAPHIquE INÉDITE DE DIX

-

SEPT PAGES

,

ÉCRITE ET SIGNÉE PAR L

AuTEuR

LuI

-

MêME

sur les feuillets de garde au début et à la fin du volume. Celle-ci, rédigée à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-

Maritime) le 18 août 1858, s’adresse à Henri d’Ideville.

Ces pages présentent un très grand intérêt, Alexandre Dumas fils ne ménageant pas les détails intimes et racontant, parlant

à cœur ouvert de sa vie, ses goûts, ses connaissances, ses amours, etc.

Tu m’as demandé de te faire en tête du Fils naturel, une préface pour toi tout seul

, écrit-il à son ami.

Dumas évoque ses débuts dramatiques :

Je dois bien cette exception non seulement à mon meilleur ami, mais encore au

témoin assidu et au confident patient de mes espérances, de mes hésitations

,

de mes découragements pendant la conception

et l’élaboration de chacune de mes pièces

.

Puis, il parle de son amour pour Marie Duplessis qui lui inspira le personnage de Marguerite Gautier dans

La Dame aux

camélias

(1848) :

J’avais été en 1845 l’amant d’une belle fille entretenue. Cette liaison avait duré six semaines. J’avais

aimé cette fille comme on aime à vingt ans une courtisane parisienne. Séparé d’elle depuis deux ans, j’appris sa mort à

l’étranger. Cette mort m’émut outre mesure. De cette émotion est né le roman de La Dame aux Camélias dont le premier

tiers seul est vrai, calqué sur le commencement de mes relations avec Marie Duplessis. Tout le reste, toute la partie

sentimentale et poétique, tout le drame enfin pure imagination, supposition de mon esprit mis en mouvement par un

battement de mon cœur. Le livre eut du succès

[...].

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