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264. VERLAINE (Paul). R
OMANCES SANS PAROLES
. Ariettes oubliées. – Paysages belges. – Birds in the Night. –
Aquarelles.
Sens, Typographie de Maurice L’Hermitte, 1874.
In-12, broché, emboîtage demi-maroquin bleu
avec coins, étui (
Devauchelle
).
4 000 / 5 000 €
Édition originale.
E
NVOI AuTOGRAPHE Au CRAYON DE
V
ERLAINE
:
à Émile Le Brun,
bien amicalement,
P. Verlaine
Émile Le Brun, professeur d’anglais à l’École alsacienne de Paris, fréquenta Verlaine à partir de 1886 et devint son ami et
avocat. En 1890, le poète lui dédia le sonnet XXV de son recueil
Dédicaces
.
E
XEMPLAIRE ENRICHI D
’
uNE VINGTAINE DE CORRECTIONS Au CRAYON DE LA MAIN DE
V
ERLAINE
. Au verso de la page de titre,
dans la liste indiquant des œuvres en préparation, le poète a notamment ajouté au crayon ces remarques :
Comme les
fossiles de Bouilhet
(en regard de « L’île »),
Nouvelles perdues
(en regard de « L’Esprit d’analyse »), et
Aventures d’un
homme simple
(en regard de « Mémoires d’un veuf »).
265. VERLAINE (Paul). Lettre autographe signée à Irénée Decroix, datée
Paris le 15
[janvier 1877]. 1 page in-8
sur un bifeuillet (206 x 135 mm), à l’encre brune, sur papier vergé, avec au verso
DEuX GRANDS DESSINS
ORIGINAuX
, chacun à pleine page, sous chemise demi-maroquin noir moderne.
12 000 / 15 000 €
Lettre ornée de
DEuX AMuSANTS DESSINS À LA PLuME
en pleine page, chacun portant une légende autographe.
Cette lettre est adressée à Irénée Decroix, négociant en vins, fils d’un ancien professeur à Charleville, ami de Verlaine. Verlaine
fut témoin à son mariage en 1878, puis parrain de son fils Paul l’année suivante. Il lui dédia une pièce de son recueil
Dédicaces
.
Dans son style télégraphique habituel, Verlaine annonce à son ami
Fait les deux commissions en question
, puis enchaîne :
Repars demain matin
— pour Bournemouth — où il donne son adresse.
Verlaine partit de septembre 1876 au 28 mars 1877 enseigner le français, un peu de latin et de dessin à des pensionnaires
de l’école Saint-Aloysius à Bournemouth, station balnéaire sur la côte sauvage de la Manche en Angleterre, en face de l’île
de Wight, qu’il décrira dans son poème
Bournemouth
, repris dans
Amour
.
Aux vacances de Noël 1876, Verlaine passa quelque temps chez sa mère à Arras et décida alors de quitter l’Angleterre pour
reconquérir Paris. Il y partit quelques jours en janvier, pour se rendre compte de l’accueil qui lui serait fait. Dans cette lettre,
il confie à son ami ses projets parisiens. Il attend des nouvelles de son correspondant, et repartira d’Angleterre
vers le 1
er
Avril,
afin de passer une semaine à Londres avant mon retour définitif en ce Paris qui a vu mon enfance, et verra probablement ma
vieillesse, s’il y a lieu
. A Londres comme à Paris, il compte sur lui
et cette « Huppe » pour un séjour non moins cordial
qu’investigateur
. Il lui signale enfin que sa mère
va rentrer à Arras
[...]
où elle sera toujours heureuse de vous recevoir
.
Au verso, le premier dessin représente une tête de personnage chevelu (Elias Howe) accoudé sur un nuage, désignant de
ses deux index la légende de Verlaine :
Ça, c’est notre bon génie.
Elias Howe (1818-1867) est l’inventeur américain de la
machine à coudre en 1846 et obtint une médaille lors de l’Exposition universelle à Paris en 1867. Verlaine le représente
dans sa correspondance pour la seconde fois (voir lettre à Decroix du 8 février 1876), peut-être parce que Decroix lui a
proposé un négoce de machines à coudre, après celui des vins ?
Le second dessin représente trois hommes se dirigeant vers la poste d’un restaurant sur laquelle est écrit en grandes lettres :
ROAST BEEF
. A gauche : Irénée Decroix, jouant sur une flûte l’air célèbre de l’époque :
L’amant d’Amanda
, légendé :
Vous, avec votre flûte
. Il est suivi par Verlaine avec son éternel cache-nez, son chapeau et un panier, légendé :
moi, plein
de méfiance
, et par le bedonnant Ernest Delahaye, l’ami de Rimbaud, légendé :
LLLui !!! plein de confiance
. Au-dessous
de la composition, Verlaine a écrit :
Notre Semaine de Pâques en 77, ou, du moins, je l’espère !
On retrouve l’humour de Verlaine jusque dans la légende des grands traits de plume peu compréhensibles :
Ça, c’est du
brouillard !
Collection Matarasso, (3 mai 1982, n° 87, incorrectement datée du 15 nov. 1876).
Correspondance
, éd. Ad. Van Bever, t. III, p. 100 ;
Correspondance générale
(éd. M. Pakenham), Fayard, 2005, t. I, p. 546-547
(dessin reproduit).
Petites restaurations à l’adhésif à la pliure et petite déchirure sans manque.
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