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Superbe exemplaire, auquel on a joint une lettre autographe de Huysmans et quatre lettres concernant la réception
d’
A Rebours
(toutes conservées dans une chemise à part) :
– une
LETTRE AuTOGRAPHE
adressée à Théodore Hannon et signée
votre Huysmans qui vous spatule les digitales
(3 pages
et demie in-2, enveloppe jointe) :
Mon cher Hannon, êtes-vous vivant ou mort ? Est-ce une ombre érotique qui a fait
paraître le Mirliton Priapique qui ne m’est point parvenu ? Quid ? Le culte phallique vous absorbe-t-il tellement le doigt
sans ongle, que les 5 autres doigts ne puissent plus tenir une plume. Homme silencieux, rassurez J. K. Avez-vous lu les
Contes cruels de Villiers de l’Isle Adam ? Si non - volez immédiatement les acheter, car c’est un précieux recueil d’une
fumisterie noire, souvent exquise
[...]. Huysmans vient d’être malade,
marmiteux, endolori et d’esprit et de corps
:
J’espère
que vous n’êtes pas aussi patraque que le vieux père VatardI
[...]
Je travaille tout de même, plongé en plein cœur d’un
roman très étrange, clérical vaguement, pédéraste un peu ; le roman de la fin d’une race mangé par les souvenirs d’une
enfance religieuse et la maladie des nerfs. Un roman à un seul personnage ! ça sera curieux, je crois - d’autant que là-
dedans, il y a le raffinement épuisé de toute chose, de la littérature, de l’art, de la fleur, des parfums, des ameublements,
des pierreries, etc.
[...].
– une lettre autographe de Théodore Hannon à Huysmans (4 pages in-12) : [...]
voilà un volume vraiment extraordinaire,
l’un des plus surprenants qui aient paru dans ces dernières années... Un vrai tour de joie, de souplesse ; une merveille
d’originalité
[...]
Quel prestigieux enchantement, j’ai été ébloui et cloué net d’admiration à la première lecture, et à la
seconde cette impression de l’œil, du cœur, de l’esprit et des nerfs exaspérés s’est encore accrue... C’est absolument neuf
cette littérature
[...] Cela a dû faire un joli chahut à Paris [...].
– une lettre autographe signée de Paul Margueritte à Huysmans, datée de Paris, le 16 mai 1884 (3 pages in-12, à en-tête
du Ministère de l’instruction publique et des Beaux-arts) :
Comment vous dire ce que j’éprouve encore, car il m’obsède &
me hante, ce livre
[...].
D’autres, plus autorisés que moi vous diront combien votre œuvre est merveilleuse, synthèse qu’elle
est de notre siècle ; de quel courage n’est-elle pas empreinte ! & quelle désespérance ! Votre des Esseintes (un nom trouvé)
est admirable et lorsqu’on a réagi contre le premier malaise & l’irritation que donnent cet étrange héros
[...]
Oui cet
hermaphrodite singulier qu’est des Esseintes, comme homme & comme artiste, voilà qui m’a profondément troublé & plu.
[...]
Je voudrais vous dire ce qui m’a particulièrement frapp
é, [...]
l’étude d’analyse fouillée sur les contemporains,
Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, et l’immense douleur des pages de la fin qui est si éloquente
[...]
J’espère que votre livre
fera beaucoup de bruit & de scandale, vous avez poussé un cri trop vrai & trop douloureux pour qu’il ne retentisse pas
au loin
[...].
– une lettre autographe signée de Georges Eekhoud à Huysmans, datée de Bruxelles le 25 juin 84 (3 pages in-12). Après
avoir remercié longuement Huysmans de son éloge de
Kees Doorik
, il poursuit :
Mais assez parlé de moi. Que je vous
félicite sans réserve pour votre stupéfiant, unique, phénoménal A Rebours. Je le lis et le relis ; et le classe bien au-dessus
de tout ce que Paris a produit durant ces six derniers mois sans même en excepter Chérie. C’est effrayant de subtilité dans
la pensée, inouï de raffinement dans la ciselure ; mais avec cela solide, précis, nerveux, d’une vision absolument saine
[...]
. Je savoure aussi le rôle que joue l’odorat dans vos magiques correspondances ; ce clavier des parfums, et cet autre
clavier des goûts que vous tourmentez et maîtrisez en Chopin comptent parmi les plus neuves et les plus trouvées des
trouvailles.
[...]
Que de connaissances, que de pénétration il y a dans ces transpositions de tout l’art dans le verbe
nombreux et lumineux. Et comme vous doublez avec de sataniques coquetteries et d’irritantes réticences le cap du
Scabreux !
[...]
Je ne puis contrôler mon appréciation que dans quelques cas, pour Barbey entre autres
[...].
Et encore ce
que vous dites des Zola, des Goncourt et de Villiers de l’Isle Adam. Je vous crie bravo, et encore, et toujours
[...].
– une
CARTE
-
LETTRE AuTOGRAPHE
adressée à Maurice de Fleury (une page in-12 pliée en deux). Huysmans cite le titre de
livres sur les parfums qu’il connaît et s’arrête sur celui écrit par Piesse, le seul valable à ses yeux en dehors d’ouvrages
rares du XVII
e
siècle :
Le Piesse donne tout ! C’est lui que je prêtai jadis à Goncourt pour Chéri et dont je me servis pour
A Rebours. Je ne l’ai malheureusement plus, sans quoi je vs
[sic]
l’enverrais mais j’ai prêté l’Atkinson à Descaves, il y a
bien longtemps
[...].
Personnellement, je ne m’occupe plus que de l’odeur du Satanisme qui existe. Quelques sulfures
inguinaux, à la verveine - herbe des sorciers, le saviez-vous, incrédule ?
[...]
à jeudi chez Zola
[...].