186 MANUSCRIT. — [MATHÉMATIQUES]. GIORDANO (Vitale). Studio di matematica. Con la direttione del Sign
r
Vitale Giordano. [Rome]
, 1675.
Manuscrit de 418, 528 et 490 pages, 3 volumes in-folio, basane maroquinée brune,
décor de roulettes et de fleurons dorés dans le genre à la Du Seuil, dos orné, tranches mouchetées de rouge (
Reliure
italienne de l’époque
).
4 000/6 000 €
I
MPOSANT COURS DE MATHÉMATIQUES TRANSCRIT PAR UN ÉLÈVE DE
V
ITALE
G
IORDANO
(1633-1711),
MATHÉMATICIEN
ITALIEN
QUI
FUT AU
SERVICE DES
PAPES
ET DE
LA REINE
C
HRISTINE DE
S
UÈDE
.
Rien ne prédestinait Vitale Giordano à l’étude des mathématiques. Recherché par la justice pour avoir étouffé l’un de
ses beaux-frères, dit-on (Michaud), il quitta précipitamment l’Italie et s’enrôla dans les troupes qu’Innocent X levait
pour combattre les Turcs. Après s’être distingué au cours de plusieurs combats, il retourna à Rome où il fut admis dans
la garde du château Saint-Ange : c’est à ce moment-là qu’il se mit à étudier les mathématiques, Viète et Euclide en
particulier, et fit d’extraordinaires progrès dans ce domaine. Il fut nommé mathématicien de la reine Christine de Suède,
le pape Clément X l’appela au château Saint-Ange en qualité d’ingénieur, Louis XIV le sollicita pour enseigner dans
l’Académie fondée à Rome en 1666, et, en 1685, on lui donna la chaire de mathématiques du collège de la Sapience.
Le manuscrit, transcrit de manière rapide par un dénommé Giacomo Spinola, forme un cours complet de mathématiques
en trois grands volumes de près de 1500 pages, orné de nombreuses figures techniques dans le texte : arithmétique, al-
gèbre, géométrie, gnomonique, trigonométrie, ingénierie militaire, etc.
Mouillures aux tomes I et II, galeries de vers à plusieurs feuillets (tome I surtout). Restaurations à la reliure.
187 MANUSCRIT. — Mémoire sur le commerce du Levant.
1787-1788.
Manuscrit in-folio de 3 et 7 pages non
chiffrées, la première partie en feuilles, la seconde cousue d’un ruban de soie bleue.
1 000/1 200 €
Intéressant manuscrit dans lequel l’auteur, un dénommé Le Bon, pointe du doigt la menace que représentent la Russie
et l’Angleterre qui tentent par tous les moyens de mettre la main sur le commerce du Levant, détenu par les Turcs, et
nuire aux intérêts français.
L’auteur y évoque notamment les événements de 1787-1788 :
La Russie a usé de stratagème de concert avec ses alliés
pour séduire les Cours de Versailles et de Madrid, en leur disant que l’occasion était des plus favorables pour faire re-
vivre le Siècle des Croisades, et qu’il falait
[sic]
que les puissances chrétiennes se réunissent pour expulser les Turcs
[...]
hors de l’Europe
.Évocation également de la concurrence mercantile, de la politique extérieure de l’Angleterre et de
la mise en place d’un jeu de manipulation entre les nations de l’Europe :
Que la Russie fut venue naviguer dans la mer
du Nord, dans l’océan français et espagnols jusques dans la Méditerranée, avec des vaisseaux pour le commerce on
devait la bien accueillir, mais non armés en guerre,
[...]
les vaisseaux russes sont montés par des pilotes anglais
[...].
85
186