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183 MANUSCRIT. —ABÉCÉDAIRE. Exemplaires du nom de Dieu acommancées ce premier jour du moys de Janvier

Année 1609. Faictes par moy Anthoine Vinier disciple de monsieur de Gérentes escrivain à sainct Anthoine. S.l.

,

1609.

Manuscrit in-4 oblong (environ 198 x 230 mm), 45 feuillets (un titre, ff. 3-27 et ff. 29-47), demi-maroquin

rouge avec petits coins de vélin, pièce de titre rouge sur le premier plat, dos orné de fleurons dorés (

Reliure moderne

dans le goût ancien

).

4 000/5 000 €

E

XTRAORDINAIRE

RECUEIL D

’ «

EXEMPLES

»

CALLIGRAPHIÉS

PAR UN MAÎTRE

ÉCRIVAIN DU DÉBUT DU

XVII

E

SIÈCLE

.

Chaque exemple comprend une grande et superbe lettre de l’alphabet, ornée d’éléments géométriques (comme les lettres

à cadeaux) ou de formes fantastiques animalières, et de pièces en vers rimés copiées dans une écriture bâtarde.

Ces poèmes, d’une tournure savoureuse et imagée, traitent principalement de morale et de philosophie (ex :

Chasteté

est de l’âme sa victoire, Celuy qui veut avoir vie éternelle, Entretenements de femmes et de tous mauvais gouvernements

bien à moindrie l’honneur des hommes

, etc.) ; plusieurs pièces ont trait à l’art de l’écriture et au métier de maître écrivain,

comme par exemple :

Brave escrivain monstre moy le / scavoir et le secretz pour l’escriture

[...].—

Au commencement de cette belle science

il y fault employer labeur / et intelligence, Et pour scavoir escripre / avec la mesure il faut scavoir lier et former l’es-

cripture

[...].—

On ne saurait donner trop de louange / à l’escriture ou gist art et scavoir

/ [...]

belle escriture est excel-

lente à voir / Vive donc la vertu & les lettres et la plume pour avoir or argent aussy pesant qu’enclume

Nous n’avons rien trouvé sur l’auteur de ces modèles d’écriture, le dénommé Antoine Vinier (?), tout comme sur l’écri-

vain M. de Gerentes, installé à Saint-Antoine (le faubourg de Saint-Antoine à Paris ou une ville française ?), dont il se

dit le disciple et dont il honore la mémoire.

Les premiers recueils d’exemples d’écriture manuscrite conservés datent du XV

e

siècle

. […]

Les textes destinés à exercer

la main de l’élève ou à montrer l’habileté du maître sont très divers. On trouve des fragments de psaumes, des moralités,

des proverbes, des textes galants, des textes vantant les qualités du maître qui les a tracés, des formules de chancellerie,

etc.

[...] (Jean Hébrard, « Des écritures exemplaires : l’art du maître écrivain en France entre XVI

e

et XVIII

e

siècle » in

Mélanges de l’école française de Rome

, 1995, 107/2, pp. 473-523).

Le volume contient aussi 2 dessins de labyrinthes découpés et contrecollés en tête et à la fin.

Oxydation de l’encre visible sur plusieurs feuillets. Quelques manques de papier touchant les textes restaurés. Le feuillet

28 semble faire défaut au recueil.

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