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RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme).

Le Drame de la vie ; contenant un homme tout-

entier

.

Imprimé à Paris, à la maison ; chés la V. Duchêne et Mérigot jeune, 1793

.

5 parties en 5 volumes in-12 [177 x 103 mm] de 243 pp., (12) ff. ; pp. [245]-496 ; pp. [497]-776, (6)

ff. ; pp. [777]-1040 ; [1041]-1252, 62 ff. paginés [1205]-[1376], mal paginés [1205]-1396 : demi-

maroquin rouge, dos à nerfs, tête dorée, non rogné

(Pagnant)

.

Édition originale de cette autobiographie dramatique de Restif, souvent mise en résonnance avec

Monsieur-Nicolas

.

Un des rares exemplaires imprimés sur grand papier vergé à grandes marges, la condition

la plus désirable pour cet ouvrage.

Dans l’

Avis

placé en tête Restif écrit : “Cet Ouvrage précedera de la manière la plûs avantageuse, le

Monsieur-Nicolas.”

Cet ouvrage fut également le premier que Restif imprima lui-même sur sa presse privée installée à son

domicile, rue de la Bûcherie.

Le Drame de la vie

  fut commencé le 25 mai 1785, imprimé en 1792-1793,

et enfin mis sur le commerce en 1796.

Restif invite le lecteur dans un mot placé en exergue en haut du titre : “Lecteur ! Liséz le plus interessant

des Ouvrages, sans craindre le scandale !” Hormis les vastes

Mystères

du théâtre médiéval, cette œuvre

est peut-être la plus longue pièce de théâtre jamais publiée : cinq volumes avec 1252 pages. Dans le

même

Avis

Restif signale : “Voici, Lecteur, l’Ouvrage le plûs extraordinaire qui ait encore paru ! Il est

uniq (sic) dans son genre. Publier la Vie d’un Homme ; la mettre en drame, avec une vérité, qui le fait

agir, au lieu de parler, c’est une entreprise hardie, qui n’a pas encore été tentée…”

Dans une note imprimée en manchette de l’

Avis

, Restif se défend des accusations d’immoralité à propos

de cet ouvrage et écrit : “Il est des Gens qui appellent immoral, tout ce qui est voluptueux, ou libre ;

comme si toute la morale consistait à s’abstenir de Femme : un républiquain doit se mettre au-dessus

des petitesses de la sotise Chatouilleuse de l’ancien régime : Bravons et les Tartufes & les Capons :

Prenés garde au Puriste, qui nous ramènera les Censeurs.” 

Des centaines de personnages issus de tous les milieux prennent vie dans ce drame-fleuve, dont l’action

se déroule sur plus d’un demi-siècle.

À la fin de l’ouvrage Restif a publié la correspondance que lui a adressée Grimod de la Reynière. Les

treize “Actes des Ombres”, en dehors des dix grandes

Pièces regulières

successives, qui composent cette

œuvre sont des piécettes destinées à être joués par les ombres chinoises du Sieur Castanio,

machiniste-

mathématicien

, qui tenait un petit théâtre au n° 188 du Palais-Royal, auquel Restif aimait s’y rendre.

En frontispice le superbe portrait de Restif gravé en taille-douce par L. Berthet d’après Louis Binet,

daté de 1785, in-4°, dépliant, dont Rives Childs signale : “On ne trouve ce portrait que dans un petit

nombre d’exemplaires.”

Courbin corrige une erreur de Rives Childs : les

Pièces-Justificatives

à la fin du V

e

volume sont de 124

pages et non de 60 pages (62 ff.), mal paginés. Certains exemplaires renferment 2

ff.n.ch

. avec des vers

et 6

ff.n.ch

. avec le prospectus de

Monsieur-Nicolas

.

Les 62 ff. paginés [1205]-[1376], à la fin du V

e

tome, contenant les

Pièces-Justificatives

, sot imprimés sur

trois sortes de papier, dont un verdâtre. 

(Soultrait,

Bibliothèque J. Bonna

, XVIII

e

siècle, n° 129. Rives Childs, XLII.)

3 000 / 4 000