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“
Cette œuvre admirable à laquelle je ne vois
rien d’équivalent dans notre littérature
” (André Breton)
207
LORRAIN (Jean).
Monsieur de Phocas.
Paris, Ollendorff, 1901.
In-12 [181 x 115 mm] de (2) ff., 410 pp. : maroquin janséniste brun, dos à nerfs, large bordure intérieure
de maroquin brun ornée d’un sextuple filet doré, doublures et gardes de soie lie-de-vin, tranches dorées
sur témoins, couverture illustrée conservée
(Canape et Corriez).
Édition originale.
“S’il est admis de voir dans
À rebours
de Huysmans le bréviaire de la décadence, il faut reconnaître à
Monsieur de Phocas
qu’il constitue la somme de ce mouvement. […] Sept ans après la mort de Lorrain,
Breton découvre avec enthousiasme
Monsieur de Phocas
et s’en ouvre immédiatement dans une lettre
à son ami Théodore Fraenkel : « Cette œuvre admirable à laquelle je ne vois rien d’équivalent dans
notre littérature » […]. Il accorde « une place exceptionnelle à Jean Lorrain » qu’il juge pareil à « ces
dieux de la poésie que nous avons en somme récemment découverts »” (Anthonay,
Jean Lorrain.-
Pia,
Dictionnaire des œuvres érotiques,
329).
Superbe envoi autographe signé sur le faux-titre :
à ma mère,
ce livre de
nausée, de tristesse
et d’amertume.
Ah. Seigneur, donnez moi
la force et le courage
de contempler mon cœur
et mon corps sans dégoût,
son fils enfin
guéri,
Jean
En tête, note autographe de Georges Normandy, le premier biographe de Jean Lorrain : “Exemplaire
ayant appartenu à Mme P. Duval-Lorrain [la mère de l’auteur]. Le titre fut déchiré par une domestique
qui, ayant l’ordre de m’envoyer cet exemplaire à cause de la dédicace, crut agir sagement en évitant des
frais de poste. Elle expédia la dédicace seule et l’exemplaire mutilé demeura à Nice où je le retrouvai
après la mort de ma vénérable amie (1926).
Je suis très heureux d’offrir cette relique à mon ami Armand Godoy, poëte français. Elle sera à sa vraie
place dans son admirable bibliothèque.”
On joint un billet autographe signé de Gustave Moreau
(1 page in-12 ; 13 juin [18]80 ; réponse
à une dame).
Le peintre joue un grand rôle pour Phocas, lequel cherche salut et guérison dans ses tableaux. “L’artiste
entre tous les modernes qui s’est approché le plus de la Divinité et l’a toujours évoquée meurtrière !
Gustave Moreau, l’âme de peintre et de penseur qui m’a toujours le plus troublé !” (p. 348).
Les chimères du peintre ne feront qu’exalter la souffrance de Phocas…
Très bel exemplaire.
Selon la note de Georges Normandy, le titre, déchiré par une domestique, fait défaut. Deux petites
fentes marginales restaurées au faux-titre. Dos légèrement passé.
2 000 / 3 000
€