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[DURAS (Claire de Kersaint, duchesse de)].
Ourika.
À Paris, De l'Imprimerie royale, sans
date
[1823]
.
In-12 [162 x 96 mm] de 108 pp. : maroquin prune à grain long, dos à larges nerfs orné, sur les
plats encadrement de filets dorés et roulette à froid, fleurons à froid dans les angles intérieurs,
grands fers d’angle dorés, coupes et bordures intérieures décorées, tranches dorées
(reliure de
l’époque).
Édition originale tirée à une quarantaine d'exemplaires non mis dans le commerce.
Élégante impression sur papier vélin, exécutée par l'Imprimerie royale qui n'avait encore
jamais publié de romans.
Exemplaire de première émission : la citation de Byron figure en page de titre au lieu d’être
reportée en page 3.
Voix de femmes.
Le roman anonyme retrace l’histoire d’Ourika, jeune sénégalaise élevée dans le raffinement
par la maréchale de Beauvau durant la Terreur. Du fait de son improbable amour pour
Charles, le petit-fils, et victime des préjugés, elle se réfugie dans un couvent pour y mourir de
chagrin. Mme de Duras projette une image de la femme vouée à ne jamais atteindre la liberté,
développant ainsi une version féminine du mal du siècle.
Réédité chez Ladvocat en 1824, le roman connut un succès européen salué d’emblée par
Goethe et par le roi Louis XVIII qui donna spontanément le ton en appelant
Ourika
“une
Atala de salon”.
Précieux exemplaire offert par l’auteur au comte de Pourtalès.
On a relié à la fin la lettre autographe de Mme de Duras à Pourtalès qui accompagnait l’envoi
du livre : “
Je sais Monsieur le prix que vous voulez bien mettre à avoir un exemplaire d’Ourika. Il
ne m’en reste que trois ou quatre mais je suis charmée d’en placer un si bien, et de vous montrer par
là combien j’ai été touchée de l’obligeance et de la grâce que vous m’avez montrées en mille occasions.
Agréez Monsieur ainsi que Madame la Comtesse de Pourtales l’expression de mes sentimens et de
ma considération distinguée
” (Lettre autographe signée “K. de Duras”, 1 page in-12).
Très bel exemplaire conservé dans une ravissante reliure décorée de l’époque.
Reliure très légèrement passée. Mors et coins restaurés. Quelques rousseurs.
Ex-libris de
Robert de Billy, Claude Rey.
Ex-dono manuscrit daté de 1930.
(Rahir,
Bibliothèque de l’amateur,
p. 411.- Carteret, I, 250 : un seul exemplaire cité.- Escoffier,
Le Mouvement romantique 1788-1850,
n° 496 : collation erronée
.-
Scheler,
Un best-seller
sous Louis XVIII
, in :
Bulletin du Bibliophile
, 1988, pp. 11-28 : “Au cours d’une période trop
souvent marquée par un obscurantisme militant,
Ourika
se révélait porteur d’une clarté qui
n’était rien de moins qu’un précieux reflet du Siècle des lumières.”)
6 000 / 8 000
€