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Deux livres de Jorge Luis Borges dédicacés à son ami Maurice Abramowicz

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BORGES (Jorge Luis).

Fervor de Buenos Aires.

Poemas.

Sans lieu,

[Buenos Aires, Imprenta Serrantes]

, 1923.

In-8 [188 x 135 mm] de (32) ff. agrafés, couverture illustrée.

Édition originale : tirée à 300 exemplaires aux dépens du père de l’auteur, elle est devenue très rare.

La couverture est ornée d’une belle composition de Norah, la sœur de l’auteur, gravée sur bois.

Premier livre de Borges.

Dans son

Essai d’autobiographie

(1970)

,

Jorge Luis Borges notait à propos de

Fervor de Buenos Aires

 : “J’ai

l’impression de n’avoir jamais dépassé ce livre-là. Je sens que tout ce que j’ai écrit depuis n’a fait que développer

les thèmes abordés là pour la première fois ; je sens que durant toute ma vie j’ai réécrit ce même livre.”

Exceptionnel envoi autographe signé sur le faux-titre :

a Maurice Abramowicz, de

todo corazón.

Jorge-Luis

Sans doute la plus belle provenance pour ce premier livre de l’écrivain argentin.

Durant son périple en Europe au début de l’année 1914, accompagné de sa famille, la guerre le retint à Genève.

Envoyé au collège Calvin pour y apprendre le français, Borges se lia avec deux garçons de son âge. “Mes

deux amis intimes, se souvint-il plus tard, étaient deux juifs d’origine polonaise – Simon Jichlinski et Maurice

Abramowicz. L’un devint avocat et l’autre médecin.”

Jichlinski devait mourir le premier et Borges entretint sa vie durant une correspondance avec Abramowicz. (Elle

a été publiée en 1999 sous le titre de

Cartas de fervor.

)

Poète et avocat, Maurice Abramowicz (1901-1981) devint député au conseil municipal de la ville de Genève en

1957 sous la bannière du Parti du Travail, lié aux communistes. Borges lui a dédié un texte dans son dernier

recueil,

Los Conjurados,

intitulé simplement :

Abramowicz.

“Cette nuit, je peux pleurer comme un homme, je peux sentir les larmes, car je sais que sur la terre pas une chose

n’est mortelle et que chacun projette son ombre. Cette nuit, Abramowicz, tu m’as dit, sans paroles, que nous

devons entrer dans la mort comme on entre dans une fête.”

Plaisant exemplaire.

Couverture recollée au dos, défraîchie avec fentes marginales et traces de pliure.

40 000 / 60 000