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ALBERTI, Leon Battista.
De re aedificatoria.
Florence, Nicolaus Laurentius Alamanus, janvier
1485.
In-folio (280 x 208 mm) de 204
ff.n.ch. Collation : a-d
8
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6
f-o
8
p
6
q-z &
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(a1r blanc,
a1v dédicace à Lorenzo de Medici, a2r début du texte,
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7v colophon,
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8r ode au lecteur par
« Baptista siculus, »
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8v registrum). 34 lignes, lettre Romaine, espaces de 6 et 7 lignes avec
initiales imprimées ; veau brun, roulette encadrant les plats, blason central de William Stirling,
dos à nerfs
(reliure anglaise du début du XIX
e
siècle).
150 000 / 200 000
€
BMC, VI, 630 ; BSB-Ink A-125 ; Cicognara, 370 ; Fowler, 3 ; Goff, A-215 ; GW, 579 ; HC, 419 ;
Millard Italian 4 ; PMM, 28.
Editio princeps, établie par Ange Politien (1454-1494) et dédiée à Laurent de Médicis.
Homme de lettres, défenseur de la langue italienne, moraliste, mathématicien, mais surtout
théoricien de l’art et architecte, Alberti s’est acquis dès la Renaissance une réputation universelle.
Ses projets d’édifices créèrent un nouveau langage architectural, synthèse hardie de l’Antiquité
et de la modernité. Moins d’un siècle après sa mort, il restait une autorité, et Vasari, dans la
première édition des
Vies
, rendit hommage au « Vitruve florentin ».
L’architecture était aux yeux d’Alberti l’art par excellence, celui qui contribue le mieux à l’intérêt
public, la forme supérieure du Bien. Dans les années 1440, à la demande de Lionello d’Este,
Alberti entreprit un commentaire du
De architectura
de Vitruve. Devant l’obscurité et les
incohérences du texte, il décida de réécrire lui-même un traité d’architecture, inspiré certes de
l’architecte romain, mais adapté aux nécessités et aux mentalités modernes.
Le
De re aedificatoria
(« l’Art d’édifier »), divisé en dix livres comme le traité vitruvien, est
le premier traité d’architecture de la Renaissance. Très rapidement, Alberti fut cité par les
humanistes et les écrivains, tel Rabelais dans
Pantagruel
, comme l’égal non seulement de
Vitruve, mais aussi d’Euclide ou d’Archimède. Dans l’introduction de l’ouvrage, Alberti aborde
le rôle de l’architecture dans la vie sociale. Les trois premiers livres techniques sont consacrés
respectivement au dessin, aux matériaux, aux principes de structure. Dans les livres IV à X,
Alberti traite de l’architecture civile : choix du site, typologie des édifices civils, publics et privés.
Sa cité idéale a un plan rationnel, avec des édifices régulièrement disposés de part et d’autre de
rues larges et rectilignes. Cette nouvelle conception de l’urbanisme, en rupture avec les pratiques
médiévales, est liée sans doute à l’essor sans précédent de la cité-république.
Le
De re aedificatoria
est aussi le premier texte moderne à parler clairement des ordres
d’architecture.
C’est aussi le premier livre d’architecture imprimé daté.
Sa publication est antérieure d’au moins une année à la première édition du
De architectura
de
Vitruve (Rome, Eucharius Silber, vers 1486 ou 1487 ; voir BAL, IV, 3489, qui date l’édition
entre août 1486 et août 1487).