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[BYRON, George Gordon, Lord & John William POLIDORI.]
The Vampyre.
A Tale.
London, Printed for Sherwood, Neely, and Jones, 1819.
Reliés en tête :
• BYRON (Lord).
Werner
, a Tragedy.
London, John Murray, 1823.
• BYRON (Lord).
The Bride of Abydos.
A Turkish Tale. Third edition.
London, John Murray, 1813.
3 ouvrages en un volume in-8 de 84 pp. ; VIII, 188 pp. ; (4), 72 pp. : maroquin rouge à grain long,
dos à faux nerfs orné de grands fleurons dorés, riches encadrements dorés et à froid sur les plats,
roulette intérieure, coupes et bordures intérieures décorées, tranche de gouttière ornée d’un paysage
peint sous la dorure selon la technique du “fore-edge painting”, tranches dorées
(reliure anglaise de
l’époque).
Édition originale.
Le célèbre récit fantastique, esquissé par Byron, a été composé par John William Polidori (1795-1821)
à la Villa Diodati, sur les bords du lac Léman.
Après avoir étudié la médecine et soutenu une thèse sur le somnambulisme, ce fils d’un Toscan
émigré à Londres se mit au service de Lord Byron, qu’il accompagna en Suisse en 1816.
L’auteur de
Childe Harold
se lassa vite de ce garçon sombre et inexpérimenté. Rentré en Angleterre,
Polidori tenta d’exercer la médecine avant d’embrasser la carrière des lettres. Criblé de dettes,
il se suicida au cyanure à l’âge de 25 ans. Sans ce
Vampyre
, que l’on attribua tout de go à Byron,
son nom serait oublié.
Le récit de Polidori sur un canevas du futur martyr de Missolonghi se pare de charmes vénéneux
puisés dans le folklore des Balkans et, philhellénisme oblige, dans les traditions populaires de
cette Grèce encore ottomane qui coûtera la vie à Byron. Une partie de l'action de cette histoire de
vampires, débauche, maladie, folie et brigands, se déroule précisément en Grèce.
Bien qu'il ne s'agisse pas de la première apparition du vampire dans la littérature occidentale,
l'histoire de l'effrayant Lord Ruthven – “surhomme” byronien amateur de femmes et de sang –
constitue le premier traitement moderne du récit vampirique, qui s'imposa dès lors comme un genre
à part. Il ouvrait la voie au
Dracula
de Bram Stoker (1897).
L'ouvrage, paru d'abord en 1819 dans la revue
The New Monthly Magazine
, connut un grand succès lors de
sa publication en volume et donna lieu à d'innombrables adaptations à la scène tout au long du XIX
e
siècle. Stoker en reprit quelques éléments essentiels, donnant au personnage du vampire une nouvelle
impulsion, aussitôt reprise par le cinéma.
Deux ouvrages de Byron ont été reliés en tête :
•
Werner, a Tragedy.
Édition originale et premier tirage (sans les mots "The End" à la fin de la pièce).
Cette tragédie dédiée à Goethe met en scène un héros très sombre et typiquement byronien,
un Manfred germanisé. Bien que le titre porte la date de 1823, l'ouvrage fut publié
à la fin de l'année 1822.
•
The Bride of Abydos.
A Turkish Tale.
Édition publiée l'année de l'originale. Célèbre poème inspiré de la légende de
Héro
et Léandre
. Comme indiqué en titre, l'action se situe dans l'ancienne colonie milésienne
de l'Hellespont, aujourd'hui Nagara-Bouroun. Byron, qui y séjourna en 1810, composa
l'ouvrage après avoir traversé à la nage le détroit des Dardanelles pour imiter les deux
héros de Musée.
On a relié à la fin une suite de 22 gravures sur acier de Charles Heath d'après Richard Westall : elles
furent publiées par John Murray pour illustrer les œuvres de Byron.
“Je n'estime
profondément
que deux
bonshommes :
Rabelais
et Byron”
Gustave Flaubert