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950

SIMENON, Georges.

Maigret à New York

.

Paris, Presses de la Cité, 1954

.

In-12 [177 x 115 mm] de 217 pp., (3) ff. de catalogue et d’achevé d’imprimer : broché, couverture

illustrée.

Un des 100 exemplaires numérotés sur vélin pur fil (n° 97).

La couverture est illustrée du portrait de Simenon à la pipe en médaillon.

Le roman avait paru pour la première fois aux Presses de la Cité en 1947, sans tirage sur grand papier.

Émouvant envoi autographe signé sur le faux-titre :

à Pierre Mac Orlan,

vieil ami

G Simenon

Du créateur du commissaire Maigret à l’auteur de

Quai des brumes

, l’association est très plaisante.

Chacun des deux romanciers sut traduire et exploiter l’imaginaire populaire de leur temps et peindre

la vie des petits gens, prolongés par le cinéma : Marcel Carné a ainsi adapté

La Marie du port

, douze ans

après

Quai des brumes

.

“Vieil ami”, assurément : Georges Simenon (1903-1989) fut parmi les rares à rendre hommage au

vieux bourlingueur (1882-1970), qui, comme lui, demeura toute sa vie en marge des courants :

“Vous êtes un grand bougre, cher Mac Orlan. Tout le monde en convient et vous classe parmi les très

rares bonshommes qui, gentiment, simplement, apprennent aux autres à regarder autour d’eux avec

des yeux neufs. De sorte que tous, nous vous devons quelque chose. Nous vous devons aussi de nous

avoir donné un exemple, celui d’une vie dans laquelle il n’y a rien à gommer, d’un écrivain qui est

un homme, d’un homme en harmonie avec ce qu’il fait et avec ce qu’il écrit” (Lettre hommage à

Mac Orlan, 1965).

La provenance a un écho particulier s’agissant de Pierre Bergé :

le jeune homme de 18 ans, courtier en livres pour le compte du libraire

Richard Anacréon, a rencontré Pierre Mac Orlan en 1948 : ils se

lièrent d’amitié. “Il était un grand écrivain. Lui aussi, comme Giono,

Faulkner, avait expérimenté les voyages immobiles et son

Petit manuel du

parfait aventurier

est un chef-d’œuvre” (

Les Jours s’en vont je demeure

, 2003,

pp. 125-126).

Fidèle à son souvenir, Pierre Bergé devait créer des années plus tard

un prix Mac Orlan.

800 / 1 200 €

Du père

de Maigret

à l’auteur

de Quai

des brumes

949

GENET, Jean.

Pompes funèbres

.

A Bikini, aux dépens de quelques amateurs

[Paris, Gallimard],

1947

.

Grand in-8 [258 x 165 mm] de 311 pp. la dernière non chiffrée, (1) f. de justification de tirage, (3) ff.

blancs : broché, couverture de papier parme rempliée ; étui en demi-maroquin parme de Boichot.

Édition originale, tirée à 495 exemplaires.

Elle est dédiée à Jean Decarnin, jeune résistant communiste mort sur les barricades pendant la

libération de Paris. Le nom de l’auteur porte un accent circonflexe sur le titre et la couverture.

Un des 25 exemplaires sur mûrier d’Annam, seul grand papier.

Selon une note au crayon, il s’agit de l’exemplaire de Jean Paulhan.

Le roman devait être publié par Marc Barbezat, le directeur de la revue

l’Arbalète

. “Dans l’impossibilité

de verser la somme de cinq cent mille francs demandée par Genet, il dut y renoncer. Genet se tourna

alors vers Gaston Gallimard, qui accepta d’éditer

Pompes funèbres

, hésitant toutefois à le faire sous son

nom et préférant user d’une adresse fictive” (Marie-Françoise Quignard).

Une deuxième édition, également clandestine et tirée sur les mêmes presses, celles de G. Coquette

selon Jean-Pierre Dutel, devait sortir quelques mois plus tard : éditée par Paul Morihien, elle est

ornée d’un frontispice de Jean Cocteau et d’une photographie de Pierre Jahan en couverture.

Plaisant exemplaire.

Les feuillets n’ont pas été coupés. Couverture passée sur les bords.

L’Enfer de la bibliothèque

, BnF, 2007, n° 238 : notice de Marie-Françoise Quignard.- Dutel,

Bibliographie des ouvrages érotiques publiés

clandestinement en français

III, 2237.- Pia,

Les Livres de l’Enfer

, 2007, n° 1163.

2 000 / 3 000 €

Gallimard

éditeur

clandestin

à Bikini