les collections aristophil
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WILLIAM BOUGUEREAU
(1825-1905)
Réunion de 6 lettres autographes
signées
Paris, La Rochelle, juillet
1873-décembre 1895
Ens. 10 p. sur 6 f. et doubles f. in-8 et
in-12 (dimensions diverses)
1 000 / 1 500 €
Réunion de 6 lettres autographes signées
à un destinataire non identifié.
Correspondance affectueuse dans laquelle
Bouguereau évoque aussi bien la santé
de sa famille ( « Je connais des faits qui
prouvent que la maladie de mon pauvre
fils ne trouve pas toujours la guérison
dans la médecine homéopathique […] je
connaissais le fils d’un docteur de cette
école qui vient de mourir […] ») que ses
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GUSTAVE COURBET (1819-1877)
Lettre autographe signée à Victor Hugo
Salins, 28 novembre 1864
4 p. sur 1 double f. in-8 (20,8 x 13,5 cm)
15 000 / 20 000 €
Importante lettre autographe signée à
Victor Hugo dans laquelle Courbet évoque
les diverses persécutions qu’il a subi et lui
demande l’autorisation de peindre son
portrait.
Les deux hommes ne se sont pas encore
rencontrés lorsque le 11 novembre
1864, Courbet écrit une première lettre
au poète en exil pour lui proposer de
peindre son portrait. On ne connaît pas
la réponse qu’Hugo a fait à Courbet mais
dans cette seconde lettre, le peintre se
montre particulièrement exalté : « Vous
l’avez dit, j’ai l’indépendance féroce du
montagnard ; on pourra je crois mettre
hardiment sur ma tombe, comme dit l’ami
Buchon : Courbet sans courbettes. »
Si dans la première partie de sa
missive, Courbet est assez révérencieux,
rapidement, il explique à Hugo avoir plus
souffert que lui : « A la fleur de votre âge,
Delacroix et vous n’aviez pas comme moi
l’empire pour vous dire,hors de nous point
de salut. Vous n’aviez pas de mandats
d’amener contre votre personne. Vos
mères ne faisaient pas comme la mienne
des souterrains dans la maison pour vous
soustraire aux gens d’armes. »
Hugo est alors en exil à Guernesey pour
avoir tenté d’organiser la résistance contre
le coup d’État qui a porté Napoléon III au
pouvoir. Courbet lui expose les tourments
dont il a été l’objet : « […] soldats violant
son domicile effaçant des tableaux avec un
boquet d’essence par ordre d’un ministre
[…] Les luttes étaient artistiques, c’était des
questions de principes, vous n’étiez pas
menacé de proscription. »
Mais qu’Hugo se rassure, Courbet ne plie
pas : « Malgré l’oppression qui pèse sur
opinions sur l’art en France : « L’Académie
de France à Rome, telle qu’elle est
organisée, a produit de beaux résultats […]
c’est en grande partie grâce à elle que l’Art
Français se maintient au premier rang. »
Provenance :
- Vente Piasa, Paris, 19 juin 2006, lot 18
Deux lettres insolées et une tachée
notre génération malgré mes amis exilés,
[…] nous restons encore 4 ou 5 nous
sommes assez forts malgré les renégats,
malgré la France d’aujourd’hui et les
troupeaux en démence nous sauverons
l’art, l’esprit et l’honnêteté dans notre
pays. » Courbet inclut-il Hugo dans son
compte ? Toujours est-il qu’il songe à
venir le voir pour en faire le portrait.
Malgré sa volonté d’aller à Guernesey,
les deux hommes ne se rencontreront
qu’en 1871, à l’enterrement du fils d’Hugo
et Courbet ne peindra jamais son portrait.
Provenance :
- Timbre humide (Alfred Normand?)
- Vente Piasa, Paris, 27 mars 2003, lot 77
Petites déchirures marginales et taches,
1 petit timbre humide au dos du f.
Manuscrits du XVII
e
au XIX
e
siècle