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BEAUX-ARTS
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GUSTAVE COURBET (1819-1877)
« La Colonne » : manuscrit
autographe
[S.l., après 1871]
7 p. sur 7 f. in-8 (21 x 13,4 cm)
10 000 / 15 000 €
Manuscrit autographe raturé et corrigé
comportant des différences importantes
avec la lettre que Courbet envoie à Jules
Simon, ministre de l’Instruction, le 21 juin
1871 dans laquelle il se défend d’être à
l’origine du déboulonnage de la colonne
Vendôme, en mai 1871.
Courbet explique qu’il a agi dans l’intérêt
et par la volonté publique : « Comme je
l’ai déjà dit, c’est influencé par le vœu
populaire qui attribuait au monument
commémoratif de nos succès guerriers
[…] et après en avoir référé aux artistes
dans une assemblée générale […] que
j’adressai au gouvernement […] la pétition
par laquelle j’émettais le vœu que cette
colonne soit déboulonné et transporté
aux Invalides […] »
Visiblement, l’idée ne prend pas et
Courbet l’abandonne mais pas les agents
de la Commune : « Le gouvernement du
18 mars, la Commune de Paris, reprit à
nouveau (mais sans ma participation) cette
idée pour son compte, affin d’exprimer
par cet acte l’idée anti-belligérante qu’elle
professait ce décret parut 12 jours avant
ma nomination à la Commune. »
Courbet se pose en sorte de victime
sacrificielle : « Je crois que malgré tous
ces raisonnements de n’avoir pas séduit
mes juges mais il me reste un argument
péremptoire comme il faut absolument
que quelqu’un suporte la responsabilité de
cette colonne […] j’offre au gouvernement
de la relever à mes frais. »
C’est la proposition qui sera retenue, pour
le plus grand malheur de Courbet. En effet,
tout le monde le voit comme l’instigateur
du déboulonnage et lorsqu’en 1873, Mac
Mahon est élu président de la République,
ce dernier décide de lui faire supporter
le prix du relèvement de la colonne.
Courbet est ruiné et craignant un nouvel
emprisonnement, il prend le chemin de
l’exil dans lequel il mourra en 1877.
Restaurations, mouillures, taches, petits
trous et traces de pli