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ACADÉMIE FRANÇAISE

tiques, ennemis de Corneille et du pape, je ferai transcrire l’œuvre

des six jours [

Olympie

] tel quil est. Je ny veux rien changer. Je veux

devoir les changements à vos conseils, et sur tout à limpression que

cela fera sur le cœur de Madame de Chauvelin, car soit dit sans

vous déplaire, tous les raisonements des hommes ne valent pas un

sentiment d’une femme. Je ne dis pas cela pour vous dénigrer. Mais

je pretends que si vous aprouvez, et si Mad

e

de Chauvelin est emüe,

la piece est bonne, ou du moins touchante ce qui est encor mieux.

En un mot vous l’aurez et je vous remercie de me l’avoir demandée.

Je me mets aux pieds de votre belle actrice. Quand verrai-je le jour

où elle jouera la fille, et M

e

Denis la mere, et moy le bonhomme !

Je persiste fermement dans l’opinion où je suis que Dieu nous a

creés et mis au monde pour nous amuser, que tout le reste est plat

ou horrible »...

Correspondance

(Pléiade), t. VI, p. 708.

L’Académie française au fil des lettres

, p. 128-133.

829

VOLTAIRE

(1694-1778) [AF 1746, 33

e

 f].

L.A.S. « V », Ferney 6 décembre [1761], au marquis de

CHAUVELIN

, ambassadeur à Turin ; 2 pages in-4.

5 000 / 6 000 €

Belle lettre sur son théâtre, sa pièce

Olympie

, et sa colère contre

Genève

.

[À la suite des remous causés par l’article « Genève » dans

l’

Encyclopédie

, Voltaire va devoir quitter les Délices où il avait construit

un théâtre pour s’installer à Ferney.]

« Disposez ordonnez ; je pars avec douleur de Ferney [

sic

] ou jay

basti un tres joli teatre, pour aller sur le territoire damné de Geneve

qui a declaré la guerre aux téatres. Ne trouvez vous pas qu’il faudrait

bruler cette ville ? En attendant que Dieu fasse justice de ces heré-

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