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ACADÉMIE FRANÇAISE
763
RULHIÈRE Claude-Carloman de
(1735-1791) officier,
diplomate, poète et historien [AF 1787, 40
e
f].
6 MANUSCRITS autographes ; 8 pages, la plupart petit in-4.
500 / 600 €
Bel ensemble de poésies
.
À M. l’abbé de Lille
[DELILLE]
sur son poème des Jardins
(5 qua-
trains) :
« Sur les sommets du double mont
Vous aves scu, mon cher de Lille,
Vous ceindre des lauriers qui couronnent le front
Et d’Hesiode et de Virgile »…
À Mad. ***
(19 vers)
: « J’ai bravé dans le nord la fureur des hyvers /
Les Muses m’ont suivi non loin de ces deserts »…
À Mad. la duchesse
de Charmes qui était venue voir le jardin de l’auteur
(huitain) : « Une
divinité qu’on revere / Dans cet humble vallon, dans ces modestes
lieux »…
L’Occasion
(44 vers, avec quelques ratures et corrections) :
« L’occasion fuit sans tourner la tête »…
Brouillon très corrigé d’une épître à un duc en vers et en prose :
« Quoi ! la sottise et la méchanceté / Tranquilles dans leur lit dorment
à volonté »… Plus une pièce de circonstance offerte à Étienne de Jouy
par la nièce de Rulhière.
On joint
3 L.A.S. « Rulhiere », 2 P.A.S. et 1 P.S.
15 décembre 1772
, comme
capitaine réformé de cavalerie, demandant que le duc de La Vrillière
l’autorise à consulter les manuscrits de la Bibliothèque du Roi pour
son projet d’écrire une histoire de la Marine de France ; sa situation
de fortune est « detruite par le renversement de l’etat que j’avois aux
affaires etrangeres »...
[Août 1778]
, au comte d’Angivillier, demandant
douze sycomores pour son hermitage… Reçu pour des livres « que
le Roi a bien voulu m’accorder » (1785). Certificats de service dans la
Cavalerie nationale parisienne (1790-1791). Etc.
764
SACY Louis de
(1654-1727) avocat, érudit et philosophe [AF
1701, 2
e
f].
L.A.S. « De Sacy », 12 juillet ; sur 1 page petit in-4.
400 / 500 €
« Je suis tres faché […] que les contretemps de ma maladie et de
ma rechute vous ayent attiré quelque refroidissement de la part du
Patron » ; il accepte la responsabilité du retard, « mais en verité j’ay
travaillé le plus tost, et le mieux que j’ay pü. Vos observations m’ont
paru fort judicieuses. Vous verrez que je m’y suis conformé »…
On joint
une P.A.S. de dédicace : « Pour Monsieur de Baigniol de la
part de son trop obéissant serviteur De Sacy » (taches).
765
SAINT-AIGNAN François de Beauvillier, duc de
(1610-
1687) pair de France, premier gentilhomme de la Chambre,
lieutenant-général, ordonnateur des fêtes de la Cour, poète
[AF 1663, 17
e
f].
L.A.S. « Le Duc de St Aignan », Le Havre 4 juin 1674, au
marquis de SEIGNELAY ; 3 pages in-4.
500 / 600 €
Intéressante lettre comme gouverneur du Havre
.
Voici la quatrième lettre qu’il écrit depuis quinze jours ; il ne doute
pas que le marquis en ait rendu compte au Roi, et qu’il ne soit pas
fâché de recevoir des nouvelles de la Manche et de l’armée navale
ennemie : « les divers mouvemens de ceste flotte les rend sy incer-
taines qu’on ne les a pas tousjours bien sceuës ; on mescrit mesme
de Paris ce matin qu’elle est hors de la Manche et quaparemment
elle va à Bayonne à Beslisle ; ou en Ré ; mais elle a reviré vers les
Dunes. […] ce matin estant allé à cheval sur les quatre heures à deux
lieuës d’icy vers les costes, j’ay entendu un grand-nombre de coups
de canon de ces costés là ; mais je ne peux juger ce que ce peut
estre ; ny quel dessein ces gens la peuvent avoir sy ce n’est d’attendre
que M. le Prince soit attaché à quelque place pour tomber sur le lieu
qui leur sera le plus facile ; car pour Dunkerque je m’imagine que
quelque envie qu’ils en ayent, ils auront peine à la passer »… Du reste,
les places de ce gouvernement sont en état de peu les craindre, et
lui-même « prest à me mettre à la teste d’un corps de neuf à dix mil
hommes ». Avec leurs quatre pièces de canon, il a « peine a croire
que leur milice batte celle-cy ; bien que le comte d’Hornes et Farjeau
se promettent merveilles »…
766
SAINT-AIGNAN François de Beauvillier, duc de
(1610-
1687) pair de France, premier gentilhomme de la Chambre,
lieutenant-général, ordonnateur des fêtes de la Cour, poète
[AF 1663, 17
e
f].
L.A.S. « Le Duc de St Aignan », [1680 ?, à Madeleine de
SCUDÉRY] ; 3 pages in-4 (portrait gravé joint).
600 / 800 €
Belle lettre relative aux
Conversations sur divers sujets
de Mlle
de Scudéry (1680).
Il a reçu son présent à genoux : « Ce qui vient de vous mademoiselle
porte avec soy une recommandation qui charme ceux à qui il est
addressé ; et je me fais un sy grand honneur de voir quayant ecrit
d’aussy belles choses vous m’ayés cru capable d’en connaistre le
prix que je vous en seray obligé toute ma vie ; ces livres incompa-
rables que vous nommés si galammant des amys commodes nont
pas demeuré longtemps seuls dans mon cabinet. J’ay desja eu une
longue conference avec le premier, qui m’a dit des choses sy delicates
sy justes et si bien tournées a la louange du Roy que j’ay devoré ce
que je devois gouster peu a peu »… Il admire en particulier ce que
dit Timocrate à Telesile et à Cephise, de ce grand monarque, « ma
passion dominante », et l’entretien de Chrisante et Noromate, « qui
m’a fait connaistre que les religieux les plus sçavans et les plus zellés
ne sont pas ceux qui parlent le mieux contre le libertinage ; et que
mademoiselle de Scudery est tousjours inimitable »…
Au dos de la lettre, Madeleine de SCUDÉRY a noté de sa main : « Le
Duc de St Agnan ».
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