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118
282.
Gabriel PIERNÉ
(1863-1937). Manuscrit musical autographe signé, [
Première Suite pour orchestre
], 1883-
1884 ; 118 pages in-fol. montées sur onglets (dérelié).
5 000/6 000
Première Suite pour orchestre, opus 11, composée à Rome à la Villa Médicis par le jeune musicien, et qui sera dédiée à
Camille Saint-Saëns.
Composée en guise d’envoi de première année du Prix de Rome, elle est datée à la fin du manuscrit : « Rome – Villa Medici
83-84 » ; on peut suivre dans le détail la genèse et l’avancement de chacun des quatre mouvements dans la
Correspondance
romaine
de Gabriel Pierné (éditée par Cyril Bongers, Symétrie, 2005). En février 1883, il commence par la
Marche funèbre
; en
mars, il écrit le final, une tarentelle, née des rythmes joués sur des tambourins par de charmantes Italiennes qui passent sous ses
fenêtres ; au début de novembre, il compose un
Menuet vif
pour piano, dédié à Saint-Saëns, qu’il décide peu après d’orchestrer
comme premier morceau ; en février 1884, enfin, le 3
e
morceau, « une
Romance
pour cor avec une orchestration discrète » ; le
tout est achevé le 3 mars (« 118 pages d’orchestre »). Dans son rapport, le 27 septembre 1884, Massenet se montre élogieux :
« C’est une œuvre charmante que la
Suite pour orchestre
de M. Pierné. Les idées sont franches, l’instrumentation en est claire,
pleine d’élégance et d’intérêt. Il y a même une certaine ingéniosité dans la façon d’accoupler les timbres de l’orchestre. On doit
signaler un
Intermezzo
d’un sentiment absolument délicieux ».
La
Suite
fut créée le 8 avril 1886 par l’orchestre du Conservatoire sous la baguette de Jules Garcin, à l’occasion de l’audition
annuelle des envois de Rome au Conservatoire. L’orchestre requiert : 2 grandes flûtes, 1 petite flûte, 2 hautbois, 1 cor anglais,
2 clarinettes, 1 saxophone alto, 4 bassons, 2 cors ordinaires en ré, 2 cors chromatiques en fa, 2 trompettes chromatiques, 2 cornets, 3
trombones, 1 tuba, timbales, percussion (grosse caisse et cymbales, tambour de basque et triangle), 2 harpes, et le quintette à cordes.
1
Entrée en forme de Menuet vif
, en la mineur à 3/4,
Andante maestoso
puis
Vif
(p. 1-17) ; 2
Marche funèbre
, en la bémol
à 12/8,
Andante
(p. 18-51) ; 3
Intermezzo
, en mi majeur à 4/4,
Moderato quasi Andantino
(p. 52-68) ; 4
Tarentelle
, en si bémol
majeur à 6/8,
Allegro vivace
(p. 69-118).
Le manuscrit, très soigneusement noté à l’encre brune de l’écriture petite et précise de Pierné au recto de feuillets Lard-
Esnault à 28 lignes, rassemble à la fois la partition d’orchestre, ainsi que la réduction au piano écrite au bas de la page ; à
plusieurs endroits, Pierné a noté à l’encre rouge, en haut de la page, une version de la partie des 4 bassons réduite pour
2 bassons ; on relève de nombreuses corrections par grattage. Ce manuscrit a servi de conducteur, comme le montrent de
nombreuses annotations au crayon de papier ou au crayon bleu, notamment la suppression dans le 2
e
mouvement de deux longs
passages de 18 et 28 mesures, biffés au crayon bleu (p. 30-33 et 40-45), la seconde coupure remplacée par 9 mesures écrites au
verso des p. 44-45 ; il a également servi pour la gravure de la partition publiée chez Alphonse Leduc en 1890.
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