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117 PSALMANAZAR (Georges). Description de l’île Formosa en Asie, du gouvernement, des loix, des mœurs & de la

religion des habitans.

Amsterdam, Estienne Roger, 1705.

In-12, veau fauve, triple filet doré, armoiries au centre, dos

orné de pièces d’armes alternées, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches rouges (

Reliure de l’époque

)

.

1 000 / 1 200

Première édition française de cette célèbre supercherie littéraire, traduite de l’anglais.

Elle est illustrée d’une carte du Japon repliée et de dix-sept planches hors texte gravées sur cuivre, montrant les

costumes, l’architecture, les cérémonies, les navires, la monnaie et même l’alphabet des Formosans, inventés de toutes

pièces par l’auteur.

Celui-ci, un aventurier provençal que l’on ne connaît plus que par le pseudonyme de George Psalmanazar, soi-disant

natif de Formose (Taïwan), où il n’est pourtant jamais allé, y entreprend une scrupuleuse description de l’île et des

mœurs de ses habitants qui doit presque tout à son imagination.

« George Psalmanazar – écrivait Isaac D’Israeli dans ses

Curiosities of Literature

– surpassa par ses talents

d’illusionniste les plus illustres imposteurs du monde littéraire. Son Île de Formose était une supercherie éminemment

audacieuse qu’il maintint avec autant de bonheur que d’érudition ; considérable dut être cette érudition capable de

forger de toutes pièces une langue et sa grammaire, et fertile le génie qui inventa l’histoire d’un peuple inconnu. On

dit que l’imposture ne fut établie avec certitude que grâce à ses aveux repentants. Il avait défié et abusé les esprits les

mieux instruits. »

L’ouvrage est illustré d’une carte du Japon repliée et de dix-sept planches hors texte gravées sur cuivre montrant les

costumes, l’architecture, les cérémonies, les navires, la monnaie et même l’alphabet des Formosans, inventés de toutes

pièces par l’auteur.

Exemplaire relié aux armes et pièces d’armes de la comtesse de Verrue (

1737

, n°

165

).

Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes (

1676

-

1763

), comtesse de Verrue, était l’une des plus grandes bibliophiles de son

temps. Elle possédait une bibliothèque à Paris et une autre dans sa résidence de campagne de Meudon.

L’exemplaire a les ff. A

3

et D

3

à l’état cartonné et renferme, en fin de volume, un catalogue de l’éditeur occupant

11

ff.

Reliure habilement restaurée ; quelques planches proviennent d’un autre exemplaire. Quelques petites rousseurs et

taches éparses ; courte déchirure sans manque à la planche d’alphabet.

Cordier : Bibliotheca Sinica, 282 – Versins, 703-704 – Michael Keevak, The Pretended Asian, Détroit, 2004.

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