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les collections aristophil
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ÉGYPTE, 1633
L.A.S. par le voyageur
Jacques
ALBERT
, au Caire
4 novembre 1633;
3 pages in-fol. (copie ancienne jointe).
[EGYPT]. Signed autograph letter by
the traveller Jacques ALBERT, Cairo
4 November 1633; 3 pages in-fol.
(transcription provided).
Firsthand account on seventeenth-century
Egypt, Soudan and Abyssinia.
800 / 1 000 €
Très rare et intéressant témoignage sur
l’Égypte, le Soudan et l’Abyssinie
.
Le R.P. Théophile et M. Magy ont sans doute
exagéré ses mérites, mais il racontera ce
qu’une longue pratique de l’Égypte lui a
appris. Le pays n’est plus gouverné comme
il l’était lors du passage du R.P. Théophile,
où l’on pouvait jouir encore d’une certaine
liberté; «mais despuis 6 à 7 ans la tirannie de
ces passas [pachas] est devenue sy grande
qu’ils n’ont point de honte de demander
de leur bouche ce qu’ils prétendent soit
d’une Nation ou daultre, vandant sy cher
les charges de la pollice du pays que par
necessitté ceux quy les ressoivent sont forcés
de faire des extraordinaires estortions envers
le menu peuple tellemant quil est une pittié
& les négotians sont tellement foullés par
les grans dasses que y sont que avec peine
personne y peult vivre sans que les Consulz
soit de nostre Nation que celui de Venise
ly puissent mettre remede»... Seuls les 19
Sanjachs «tiennent ung peu le frain ausd.
Passas»... Albert propose de faire un rapport
sur les revenus du Grand Seigneur et sur sa
milice, et il donne des renseignements sur
la province voisine du Sohaquen [Souakin],
ses soldats, ses richesses, etc.: «le revenu
de laditte province est d’aller a la picoree
ordinairemant contre une nation ditte Fungis
gens noirs» qui ont «fort peu ou point de
Relligion» et où sont «la plus grand partie
que se servent de noirs pour esclaves». Ici
se débarquent les marchandises venant
du Mocal et des Indes. Puis Albert parle
longuement des progrès du christianisme
en Abyssinie. L’Empereur (ou Rahis) y «est
tellemant zellé a la Relligion Cationique qu’il
bat par ordinaire la Campagne avec grandis-
sime nombre de soldats le nombre desquelz
jay peine a croire pour estre ung perpet-
tuel ordinaire de cent mille hommes la plus
grand partie a cheval bonne partie sur des
Ellephans et tous ceux quil treuve qui ne se
veullent point Cattolliser on les faict mourir
ou arracher leurs langues, si bien a present
sen treuve fort peu de la Grasse de Dieu»...
Le dit Empereur, autrefois tout nu, s’habille
maintenant «a la Royalle», fait construire des
palais et des églises... Il aime «grandemant
nostre Roy» et désire lui envoyer quelque
beau présent, comme «ung couple delephant,
ung per de giraffes, & quelques lions et leo-
pars»; on doute cependant que les Ottomans
leur laissent le libre passage. Il recommande
d’envoyer «touttes sortes d’images en taille
dousse tant divines que prophanes de tous
les empereurs Romains & principallement du
Roy & de la Reine», des livres, etc. Albert fait
hommage à son correspondant d’une pierre
d’isme portant des lettres chaldéennes, dont
il explique longuement les vertus curatives…