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[BAUDELAIRE Charles]. 1821-1867.
2 protêts. 16 août 1845 & 7 janvier 1864.
4 pp. grand in-8 en partie imprimée,
timbre, cachet.
Intéressants documents montrant Baudelaire
poursuivi par ses créanciers. 1845, sur une
lettre de change de 1500 francs tirée par Aron-
del le 1
er
juin, endossé par traite par Boissard
lequel la fit endosser par Nicolas Perducet qui
la fit endosser à son tour par la Banque de
France, crédit arrivée à échéance le 15 août.
A la date fatidique, Baudelaire installé à l’Hôtel
de Pimodan, quai d’Anjou, n’avait encore rien
payé;le lendemain l’huissier Peaucelliev, à la
requête de Perducet, s’est rendu au domicile
du poète pour recouvrer la somme où il se vit
répondre que le souscripteur dudit effet n’est
pas présent (…) et n’y a fait remettre aucun
fonds pour payer l’effet présenté, ajoutant
qu’il est déménagé de lad. maison pour aller
demeurer à Neuilly chez M. Ancelle notaire
(…). Baudelaire espérait que celui-ci règlerait
la note. Peine perdue. On peut en effet lire
dans la suite du document :
Je me suis rendu
de suite chez M. Ancelle à Neuilly où étant
après avoir réitéré les mêmes protestations et
exhibition et parlant à l’un des clercs de M.
Ancelle lequel m’a répondu que M. Baudelaire
était sorti en ce moment et n’avait pas laissé
de fonds pour les effets (…)
. 1864. Protêt
concernant 2 lettres de changes du 18 août
1853 tirées par Arondel sur Baudelaire, la
première de 10,000 francs et l’autre de 4900
francs, correspondant probablement aux inté-
rêts à taux usuraires sans cesse renouvelés.
Ces traites furent endossées en juillet 1862
par Raymond Matigny lequel chargea l’huis-
sier Charles Forest de récupérer la somme.
Celui-ci se rendit au « domicile » du poète
à savoir l’Hôtel de Dieppe rue d’Amsterdam
pour apprendre que M. Ch. Baudelaire-Dufaÿs
en ce moment sorti n’avait payé aucun fonds
pour payer lesdits effets (…).
600 - 800 €
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BAUDELAIRE Charles (1821-1867)
Lettre autographe signée et monogrammée
à l’éditeur Auguste POULET-MALASSIS
S.l., 4 novembre [18]60, 2 pages in-8
à l’encre brune sur un double feuillet
de papier vélin ivoire, adresse, timbre
et cachet postal du 5 décembre 1860
au verso. (Léger manque de papier
au second feuillet de l’adresse sans
affectation au texte).Lettre autographe
signée et monogrammée à l’éditeur
Auguste POULET-MALASSIS
S.l., 4 novembre [18]60, 2 pages in-8 à l’encre
brune sur un double feuillet de papier vélin
ivoire, adresse, timbre et cachet postal
du 5 décembre 1860 au verso. (Léger manque
de papier au second feuillet de l’adresse sans
affectation au texte).
Importante lettre à son éditeur
écrite au
moment où Poulet-Malassis songeait à céder
les oeuvres de Baudelaire à Hetzel. (...) Mon
Cher, réfléchissons bien. Pour rien au monde,
je ne refuserai à suivre une marche utile pour
vous. Mais sérieusement, en sommes-nous
là? Et puis, considérez qu’il m’en coûtera de
me séparer de vous. Entre nous, il y a autre
chose que les services d’argent qui cependant
sont beaucoup pour me lier à vous. Il y a un
charme qui pour moi ne sera pas ailleurs. Je
ne m’amuse pas à vous faire la Cour. Vous
savez que vous vendez plus lentement que
d’autres éditeurs. Donc, vous ne pouvez pas
suspecter le sens d’amitié qui dicte ce que je
vous écris. En tout cas, et très malheureuse-
ment, je crois que J Hetzel a envie de quelque
chose de moi (...). Et d’évoquer ensuite Wagner
qui lui a adressé son livre, etc.
3 000 - 4 000 €
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Livres & Manuscrits
20 février 2020