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BOILEAU-DESPRÉAUX Nicolas
(1636-1711)
Le Lutrin.
Poème héroï-comique.
Édition conforme au texte original ornée
de vignettes par Ernest et Frédéric
HILLEMACHER (Lyon, N. Scheuring, 1862).
In-4; reliure maroquin rouge, plats ornés
d’un décor doré de filets et ornements aux
écoinçons, double filet doré sur les bords,
dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure,
tranches dorées (
Capé
).
Très belle édition sortant des presses de Louis
Perrin à Lyon, tirée à 300 exemplaires. Elle
est illustrée d’un frontispice et de 6 vignettes
gravés à l’eau-forte par Frédéric Hillema-
cher d’après les dessins d’Ernest Hillemacher
(1818-1887).
Exemplaire unique
, un des 25 exemplaires
sur papier de Hollande avec les vignettes
avant la lettre, ici doublées d’un tirage sur
Chine, avec
huit dessins originaux d’Ernest
Hillemacher
: le frontispice (esquisse aux
crayons noir et rouge mise au carreau), les
6 vignettes (signées et datées, à la mine de
plomb), et un portrait de Boileau (crayon noir,
estompe et rehaut de blanc, signé E.H.).
On a relié en tête une très belle lettre de Boi-
leau avec un poème.
L.A.S. « Despreaux »,
Paris 4 mars 1703), à son ami Claude BROS-
SETTE; 2 pages in-4.
Son frère « le Chanoine de la S
te
Chappelle »
[Jacques Boileau] a envoyé à Brossette « la
requeste presentée par le Chantre Barrin au
sujet du Pupitre mis sur son banc » [allusion
au
Lutrin
]. Boileau s’excuse de son retard
à répondre aux lettres de son ami : « Il me
semble cependant que c’est vostre faute
puisque c’est vostre trop grande facilité à
me pardonner mes negligences qui me rend
negligent. […] Encore ne vous bornés vous pas
aux seules excuses mais vous les accompa-
gnés de jambons et de fromages qui feroient
tout excuser quand mesme vous auriés tort ».
Pour réparer son tort, il insère dans sa lettre
un dizain fait sur un vers de l’Anthologie (cité
en grec) sur Homère :
« Quand la derniere fois sur le sacré Vallon
La troupe des neuf Sœurs par l’ordre
d’Apollon
Lût l’Iliade et l’Odyssée,
Chacune à les loüer se montrant empres-
sée,
De leur Auteur, dit-il, apprenés le vrai nom :
Jadis avec Homere aux rives du Permesse
Dans ce bois de lauriers où seul il me suivoit
Je les fis toutes deux plein d’une douce
yvresse
Je chantois, Homere escrivoit. »
Puis il copie le quatrain composé par Char-
pentier sur le même vers, et en critique ensuite
certains termes… « Pour ce qui est des lettres
que vous me sollicités de vous envoier, je ne
sçaurois encore sur cela vous donner satisfac-
tion parce qu’il faut que je les retouche avant
que de les mettre entre les mains d’un Homme
aussi éclairé que vous. Je les ay escrites la
pluspart avec la mesme rapidité que je vous
escris celleci, et sans sçavoir souvent ou
j’allois. M
r
RACINE me rescrivoit de mesme
et il faudroit aussi revoir les siennes. Cela
demande beaucoup de temps. Dailleurs il y
a dedans quelques secrets que je ne crois
pas devoir estre confiés a un tiers »...
On a relié à la suite une L.A.S. de Carlo BOTTA
(1766-1837) à Ginguené, Paris 21 mai 1812
(1 page in-4, adresse, en français). Longue
lettre faisant l’éloge de la Jérusalem délivrée
du TASSE, et disant son admiration pour BOI-
LEAU : « Boileau à mon avis est la perfection
meme. Je ne trouve rien dans aucune langue
de plus parfait que son
Lutrin
, et quelques
unes de ses
Satyres
»…
2 000 - 3 000 €
TB
101
Livres & Manuscrits
20 février 2020