Previous Page  109 / 172 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 109 / 172 Next Page
Page Background

233

CHAR René (1907-1988).

MANUSCRIT autographe signé,

Réponse à un questionnaire sur

Hugo

, et L.A.S. d’envoi à Maurice Noël, 14 février 1952; 2 pages

et demie in-4 et 1 page oblong in-8.

À l’occasion du cent-cinquantenaire de la naissance de Victor Hugo

.

Char commence par juger sévèrement Hugo, « intense et grouillant

moment » de la culture du XIX

e

siècle, « non une marche effective de

la connaissance poétique de ce siècle ». Puis il reconnaît que le poète

« sait projeter sur le métier perdu du vers, quand ce métier est inspiré,

successivement la lumière la plus harmonieuse et la plus cramoisie. Il

est aisé, mystérieux à souhait, fauve admirable dans ses bonds; son

toucher est ineffable, par instant proche de la caresse médusante de

Racine. […] Il a des thèmes pour tous les âges et tous les idéaux, mais

nul de ses thèmes n’est satisfaisant pour aucun. Sa griffe torrentielle

est irremplaçable lorsqu’on la contemple froncée et dessinée sur des

débris ou des morceaux, des lamelles et des bouts d’ongle. Dans son

entier il est impossible »… Cependant après avoir été « mis en pièces

par l’obus baudelairien – ses contrées belles se libèrent, son aurore

cesse de jacter, des pans de poème se détachent et, splendides,

volent devant nous »…

Char prie M. Noël de ne pas « amputer » son texte, de le publier dans

le

Figaro littéraire

sans chapeau ni commentaire « qui consituerait

une sorte de désaveu, comme cela fut pour le portrait de Rimbaud »…

1 500 - 2 000 €

TB

234

CHIRAC PIERRE (1650-1732) MÉDECIN.

L.A., Montpellier 3 mars 1695, [à Michel BÉGON]; 3 pages

in-4 (infime trou de ver). L.A., Montpellier 3 mars 1695,

[à Michel BÉGON]; 3 pages in-4 (infime trou de ver).

Très rare et curieuse lettre médicale du Premier Médecin de Louis

XV et surintendant du Jardin des Plantes.

Il est fort aise que le monstre soit tombe entre les mains de Begon, et

il demande des precisions sur l’interieur du corps d’Après l’autopsie.

«Quoyque le nombre de pareilles observations soit asses grand,

cependant ceux qui les ont faittes se sont presque tous contentes de

décrire les monstrès par raport a leur figure extraordinaire et peu se

sont attaches a décrire exactement leur interieur et surtout la disposition

des gros vaisseaux qui est sans difficulte la plus importante observation

qu’on doive faire dans ces cas pour eclairer la matiere des monstrès

qui a este fort mal traitée jusques icy. A propos de monstrès je vous

diray par retour qu’un de nos Thresoriers de France qui est fort velu

se frotant ces jours passes le bras pendant la nuit il l’apperceut tout

en feu cella le surprit beaucoup et il m’envoya le lendemain prier de

le venir voir croyant d’être fort mal. Je vouleus par curiosite avant de

luy rien dire scavoir au vray la chose je fis fermer les fenêtrès luy fis

frotter le bras dans son lit et s’apperceut d’une lueur semblable a celle

du phosphore d’Anglétérre. Après quoy je le desabuse et le tirais de

la peine ou il etoit luy faisant entendre que c’etoit un effet très naturel

et qui n’etoit pas plus a craindre pour luy que l’etoient les etincelles

qui sortoient des chats lors qu’on leur frottoit l’epine dans l’obscurite.

[...] Je crois qu’il y a bien des gens a qui pareille chose arriveroit s’ils

prenoient soin de s’examiner la dessus». Cela lui rappelle un passage

de Virgile «ou il parle de certaine flamme qui pareut sur la tête du jeune

Ascanius», ainsi que des pages de Tite-Live et autrès historiens «ou

il est fait mention de certains feux folets qu’on avoit veu sur la tête de

certains heros et qu’on avoit traite de fable jusques icy. Cette obser-

vation peut justifier la verite de ces faits»...

On joint

une L.A.S. de Pierre RAINSSANT (1640-1689) a Michel

Begon, expliquant l’emploi de soie de perles pour soigner les oreilles

(4 pages in-4).»

600 - 750 €

TB

107

Livres & Manuscrits

20 février 2020