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CHAR René (1907-1988).
MANUSCRIT autographe signé,
Réponse à un questionnaire sur
Hugo
, et L.A.S. d’envoi à Maurice Noël, 14 février 1952; 2 pages
et demie in-4 et 1 page oblong in-8.
À l’occasion du cent-cinquantenaire de la naissance de Victor Hugo
.
Char commence par juger sévèrement Hugo, « intense et grouillant
moment » de la culture du XIX
e
siècle, « non une marche effective de
la connaissance poétique de ce siècle ». Puis il reconnaît que le poète
« sait projeter sur le métier perdu du vers, quand ce métier est inspiré,
successivement la lumière la plus harmonieuse et la plus cramoisie. Il
est aisé, mystérieux à souhait, fauve admirable dans ses bonds; son
toucher est ineffable, par instant proche de la caresse médusante de
Racine. […] Il a des thèmes pour tous les âges et tous les idéaux, mais
nul de ses thèmes n’est satisfaisant pour aucun. Sa griffe torrentielle
est irremplaçable lorsqu’on la contemple froncée et dessinée sur des
débris ou des morceaux, des lamelles et des bouts d’ongle. Dans son
entier il est impossible »… Cependant après avoir été « mis en pièces
par l’obus baudelairien – ses contrées belles se libèrent, son aurore
cesse de jacter, des pans de poème se détachent et, splendides,
volent devant nous »…
Char prie M. Noël de ne pas « amputer » son texte, de le publier dans
le
Figaro littéraire
sans chapeau ni commentaire « qui consituerait
une sorte de désaveu, comme cela fut pour le portrait de Rimbaud »…
1 500 - 2 000 €
TB
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CHIRAC PIERRE (1650-1732) MÉDECIN.
L.A., Montpellier 3 mars 1695, [à Michel BÉGON]; 3 pages
in-4 (infime trou de ver). L.A., Montpellier 3 mars 1695,
[à Michel BÉGON]; 3 pages in-4 (infime trou de ver).
Très rare et curieuse lettre médicale du Premier Médecin de Louis
XV et surintendant du Jardin des Plantes.
Il est fort aise que le monstre soit tombe entre les mains de Begon, et
il demande des precisions sur l’interieur du corps d’Après l’autopsie.
«Quoyque le nombre de pareilles observations soit asses grand,
cependant ceux qui les ont faittes se sont presque tous contentes de
décrire les monstrès par raport a leur figure extraordinaire et peu se
sont attaches a décrire exactement leur interieur et surtout la disposition
des gros vaisseaux qui est sans difficulte la plus importante observation
qu’on doive faire dans ces cas pour eclairer la matiere des monstrès
qui a este fort mal traitée jusques icy. A propos de monstrès je vous
diray par retour qu’un de nos Thresoriers de France qui est fort velu
se frotant ces jours passes le bras pendant la nuit il l’apperceut tout
en feu cella le surprit beaucoup et il m’envoya le lendemain prier de
le venir voir croyant d’être fort mal. Je vouleus par curiosite avant de
luy rien dire scavoir au vray la chose je fis fermer les fenêtrès luy fis
frotter le bras dans son lit et s’apperceut d’une lueur semblable a celle
du phosphore d’Anglétérre. Après quoy je le desabuse et le tirais de
la peine ou il etoit luy faisant entendre que c’etoit un effet très naturel
et qui n’etoit pas plus a craindre pour luy que l’etoient les etincelles
qui sortoient des chats lors qu’on leur frottoit l’epine dans l’obscurite.
[...] Je crois qu’il y a bien des gens a qui pareille chose arriveroit s’ils
prenoient soin de s’examiner la dessus». Cela lui rappelle un passage
de Virgile «ou il parle de certaine flamme qui pareut sur la tête du jeune
Ascanius», ainsi que des pages de Tite-Live et autrès historiens «ou
il est fait mention de certains feux folets qu’on avoit veu sur la tête de
certains heros et qu’on avoit traite de fable jusques icy. Cette obser-
vation peut justifier la verite de ces faits»...
On joint
une L.A.S. de Pierre RAINSSANT (1640-1689) a Michel
Begon, expliquant l’emploi de soie de perles pour soigner les oreilles
(4 pages in-4).»
600 - 750 €
TB
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Livres & Manuscrits
20 février 2020