les collections aristophil
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PISSARRO CAMILLE (1830 - 1903)
L.A.S., Paris 22 mars 1887,
à SA FEMME JULIE; 4 pages in-8.
2 000 / 2 500 €
« Depuis que Lucien [leur fils] est arrivé il s’oc-
cupe ferme de son exposition. Je suis assez
content de l’ensemble de son travail, cela lui
fera du bien, je l’espère pour ses gravures.
Il n’a pu voir VANNIER l’éditeur possible
de la poupée, ayant à s’occuper d’abord
des “Indépendants”, cela viendra après, du
reste cela n’avancerait pas les choses, Van-
nier lui-même attend une réponse pour
établir les prix. Fénéon a présenté Lucien à
un Monsieur de ses amis qui voudrait faire
des petits livres, espérons qu’à un moment
donné cela finira par aboutir »… La veille il
a vu Heymann, qui lui a promis de l’argent:
« Selon ce qu’il me donnera je t’enverrai – il
y a deux petites affaires presque faites avec
Heymann, mais on n’a pas l’air aussi pressé
que je le suis »… Quant à l’affaire Paulin, cela
n’a encore rien donné: « Je ne sais donc s’il
aimera les gouaches ou mes deux toiles – je
fais cependant une grande concession pour
le tenter c’est toujours ainsi ils ne savent pas
profiter des bonnes occasions, Heymann
lui sait bien en profiter, il ne vend pas mes
dessins et gouaches il les garde pour lui, et
quand il vend, il en demande cher – il avait
trouvé dans le temps deux MONET pour rien,
il les garde, il en a demandé à un amateur
1.200 f pièce, j’espère bien que mon tour
viendra. En attendant je t’annonce que mon
tableau au point faira très bien dans son
cadre chêne or et blanc, et si je puis avoir
6 à 7 tableaux de cette qualité, cela ira. J’ai
vu cette toile toute encadrée à côté d’autres
de confrères, eh bien, cela fait très bien »…