41
102.
Gioacchino ROSSINI
(1792-1868). L.S., Passy 8 octobre [1858], à Torribio
C
alzado
,
directeur du Théâtre Impérial
Italien ; la lettre est écrite par Olympe
R
ossini
; 1 page in-4, adresse (coin sup. gauche manquant sans toucher le texte,
quelques légères fentes).
700/800
Au sujet de la cantatrice Mme
G
ambardi
, qui refuse de chanter dans son
L’Italienne à Alger
. Si elle a effectivement créé « le rôle de
primo soprano dans
L’Italienne à Alger
» et si son engagement actuel est dans les mêmes termes que celui qu’elle avait signé lors de la
création de ce rôle, alors « elle ne peut pas se refuser à prendre un rôle qu’elle auroit créé avec beaucoup de succès comme vous l’affirmez.
La Conprimaria n’est autre chose qu’une Seconda Donna renforcée. Le mot conprimaria n’a été inventé (dans notre siècle de prétendu
progrès) que pour anoblir un tant soit peu l’emploi de seconde Donna. Si Mad. Gambardi depuis la création de ce rôle a fait de tels
progrès, qu’ils la placent dans la sphère de prima donna, vous lui direz de ma part qu’il n’y a pas de petits rôles pour les grandes artistes.
Qu’elle soit donc complaisante envers son directeur et obligera aussi l’auteur de la musique »...
103.
SPECTACLE
. 7 catalogues de ventes, Paris 1937-1981.
100/120
Catalogue de la Bibliothèque de Madame
S
egond
-W
eber
, Sociétaire honoraire de la Comédie-Française
(par Georges Andrieux, 30 juin
1937, préface d’Édouard Champion). –
Georges
W
akhévitch
, 240 peintures
… (24 novembre 1975). –
Collection Sacha
G
uitry
. Souvenirs
historiques, littéraires et de théâtre
(17 février 1977, annoté). –
Succession de Madame Yvonne
P
rintemps
. Bel Ameublement. Tapis. Bijoux.
Orfèvrerie
(8 novembre 1977). –
Écrin d’Yvonne
P
rintemps
(15 novembre 1977). –
Succession Maria
C
allas
(14 juin 1978, couv. déchirée,
qqs prix notés). –
Molière et le Théâtre. Collection de M. Robert
M
anuel
(16 novembre 1981).
104.
SPECTACLE
. 23 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
200/250
Nicole
A
nouilh
(5), Henri Calef, Daniel Ceccaldi, Georges marquis de
C
uevas
(4), Maurice Escande, Edwige Feuillère, Roland Giraud,
Raymond Hermantier, Fernand Lumbroso, Mary
M
arquet
(2, plus 2 photos), Jacques Rosner (2), Pierre
V
aneck
(dessin original avec
dédicace a.s.), Jean
W
eber
(2, dont une longue de 1949 à son « Bébé chéri » sur ses tournées, un gala Rostand, son travail d’acteur…).
O
n
joint
4 lettres de François Le Targat et Gilbert Martineau ; plus 5 programmes : 150
e
anniversaire de la Révolution française
au Palais de Chaillot (1939), 2 petits programmes du Rideau de Paris au Théâtre des Mathurins sous l’Occupation,
La rude journée
(1945, couv. par Cocteau), 6
e
Festival de Bellac (1959).
105.
THÉÂTRE
. 26 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
200/250
Fernand
B
riet
(16, à un auteur dramatique, parlant de Sardou, Judic, Millaud et du Théâtre du Palais-Royal), Suzanne
B
rohan
(2, une
à Suzanne Reichenberg), Anna
J
udic
(4, dont un communiqué de presse élogieux), Angèle
P
asca
(longue lettre enthousiaste à un auteur
dramatique, Pétersbourg 1875),
P
olaire
, Jenny
T
hénard
, Gustave
W
orms
(longue et belle lettre à Dalloz, parlant de Mme Pasca et de
la Russie, Saint-Pétersbourg 1871). Plus diverses notices, coupures de presse, et portraits.
106.
Jacques THIBAUD
(1880-1953) violoniste.
M
anuscrit
autographe, Bordeaux mai 1953 ; 14 pages d’un cahier d’écolier
in-4 (
Les Goélands
) à papier quadrillé, écrites à l’encre verte ou au stylo bleu.
600/800
É
mouvant
cahier
tenu quatre mois
avant
sa mort
,
au
sujet
d
’
un
projet
d
’
académie
de musique
dans
sa
ville
natale
de
B
ordeaux
(il
meurt le 1
er
septembre en vol vers Saigon, dans la catastrophe aérienne du Mont Cimet).
Le cahier s’ouvre par un projet de discours à Bordeaux, remerciant le maire Jacques
C
haban
-D
elmas
, et les officiels de sa ville natale,
de lui avoir confié la présidence et l’organisation d’une Académie Internationale de Musique à Bordeaux. Thibaud évoque des souvenirs
musicaux de son enfance, et notamment une soirée réunissant Adelina Patti, Faure, Antoine Rubinstein et Henri Wieniawski. Déjà, il
s’est attaché pour la future Académie le concours de très grands artistes : Marguerite Long, Henri Szeryng, Bernard Michelin, Joseph
Calvet ; tant que ses forces le lui permettront, il jouera du violon, « étant persuadé que la musique conserve. [...] Je ne m’arrêterai que
le jour où mes vrais amis me diront franchement de ne plus faire vibrer mon Stradivarius au service des génies créateurs que j’ai essayé
de traduire. Je fermerai cette boîte de violon que j’ai eu la joie d’ouvrir dans le monde entier, dans ce monde universel qui m’a comblé
de son amitié fidèle »... Suivent quelques pages de calculs, le coût de voyages Paris-Tokyo et Paris-Saigon pour « Flipse et moi », et des
éléments d’un budget prévisionnel de l’Académie : bourses d’études, prix, cachets et frais des maîtres, cachets des professeurs bordelais,
publicité, installation, plus des cours « peut-être » par Yves Nat, Jules Boucherit… Notes sur les locaux, les récompenses et son propre
contrat ; il ne croit pas qu’à moins de 20 millions de francs par an, on puisse faire « une très belle chose »... Les deux dernières pages sont
un projet de plaidoyer aux autorités bordelaises en faveur d’un investissement majeur : « Faire valoir que les Conservatoires européens
sont maintenant faibles [...], qu’il est temps de créer une magnifique chose qui aura une portée mondiale [...]. Le Conservatoire national
garde de grandes qualités, mais il est un vieux centre ancré dans l’État et souvent est victime de faveurs politiques dans la nomination de
certains maîtres qui arrivent à l’enseignement officiel sans en avoir la valeur suffisante »... Il faut faire « des artistes complets, armés pour
leurs réussites et pour servir leur Art. [...] je vous demande de m’autoriser à exclure toute idée politique et toutes tendances religieuses.
Je voudrais que les jeunes futurs artistes qui viendront puiser leurs études techniques et d’interprétation chez nous, ne se sentent pas
séparés par des idées raciales ou politiques différentes. L’A.I.M.B. publiera un règlement sévère à ce sujet, dans sa maison officielle, toute
discussion politique, religieuse ou raciale sera punie sous forme de renvoi de ceux qui s’y seront prêtés »...
O
n
joint
le programme de son avant-dernier concert au Casino de Biarritz (24 août 1953), et une photographie de l’hommage à Jacques
Thibaud à Biarritz par Jean Darnel.
Reproduction page 45