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les collections aristophil
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OFFENBACH JACQUES (1819-1880).
MANUSCRIT MUSICAL autographe,
Les Brigands
, [1869] ;
430 pages oblong in-fol. (quelques pages vierges), en
feuilles sous chemises titrées et numérotées, dans trois
boîtes-étuis en maroquin vert avec titre doré (quelques
petites déchirures marginales, quelques feuillets de titres
empoussièrés et déchirés).
100 000 / 150 000 €
Important manuscrit de travail de la partition d’orchestre de
l’opéra-bouffe
Les Brigands
, présentant d’importantes variantes
avec la partition publiée et des passages inédits
.
Les Brigands
, opéra-bouffe en 3 actes sur un livret d’Henri Meilhac
et Ludovic Halévy, fut créé à Paris au théâtre des Variétés le 10
décembre 1869, avec Zulma Bouffar, José Dupuis et Mlle Aimée dans
les principaux rôles. Dernier grand succès d’Offenbach sous le Second
Empire, il fut rapidement repris à travers l’Europe et l’Amérique. En
1878, Offenbach en élaborera une nouvelle version avec un tableau
ajouté au dernier acte, donnée à la Gaîté le 25 décembre 1878.
Les temps sont durs pour la bande de brigands menée par Falsacappa,
et sa fille Fragoletta a des scrupules ; elle laisse même échapper un
riche voyageur égaré ; par amour pour elle, le jeune fermier Fragoletto
(rôle de travesti, tenu par Zulma Bouffar) rejoint la bande, au cours
d’une cérémonie à peine troublée par les carabiniers qui arrivent
« toujours trop tard ». Falsacappa met en place un stratagème pour
capturer dans une auberge l’ambassade de Grenade qui conduit
la princesse vers son fiancé le duc de Mantoue, contre une dot de
trois millions, dont Falsacappa compte bien s’emparer ; les brigands
prennent la place des ambassadeurs, et Fiorella jouera le rôle de la
princesse. À l’arrivée de la fausse ambassade à Mantoue, le caissier
du duc doit avouer qu’il a mangé la caisse ; la nouvelle ambassade
survient ; on arrête les brigands, ils vont être pendus, quand Fiorella
reconnaît dans le duc (le Prince) le voyageur à qui elle avait sauvé la
vie, et obtient leur grâce : les brigands deviendront d’honnêtes gens.
Le manuscrit est écrit à l’encre brune sur des feuillets de papier oblong
Lard-Esnault à 24 lignes, dont Offenbach utilise parfois entièrement
les 24 portées, pour noter les parties de chant, des chœurs et de
l’orchestre. Chaque numéro est classé sous une chemise de papier
musique avec titre et numéro («
Les Brigands
1
er
acte n° 1 ») ; des
renumérotations des pages de titre témoignent de réorganisations
successives de l’opéra ; certaines de ces chemises portent des
annotations (Offenbach semble avoir réutilisé quelques feuillets de
La Princesse de Trébizonde
(1869), à laquelle il travaillait au même
moment). Ce manuscrit présente d’abondantes suppressions, révi-
sions, modifications, ratures et corrections, y compris aux paroles,
des passages biffés, certains passages révisés avec des collettes
ou des parties de feuilles cousues ou épinglées à la partition ; les
sections à répéter sont généralement indiquées par numéros, signes
ou lettres, avec parfois des notes du compositeur au copiste (« Je
prie le copiste d’écrire le chant dans la partie de Clarinettes »)… On
relève également des indications pour le chant ou la mise en scène,
des interventions d’instruments (notamment des percussions). On
compte une cinquantaine de pages de musique non retenue dans la
partition vocale publiée en 1870 (du reste, la partition d’orchestre de
cet opéra demeure inédite). Notons que dans certains numéros on
relève le nom de Ginevra, qui deviendra Fiorella. La fin est décousue et
lacunaire, peut-être à la suite du remaniement du dernier acte en 1878.
Le manuscrit comprend les 24 numéros suivants (nous ne comptons
pas les couvertures-titres ; nous mettons entre crochets droits les
numéros de l’édition avec éventuellement leur titre) :
Ouverture
, marquée au début
All° maestoso
puis
All
to
(11 pages) ; à
la fin « Rideau ».
Acte I
. « N° 1 », [1 Introduction], marquée au début
Moderato
, com-
mençant par l’air de Domino (« jouant du cor ») : « Le cor dans la
montagne »… (le 2
e
cor étant noté « sur la scène dans la coulisse »),
suivi par le chœur des brigands, etc. (36 pages).
« N° 2 », [2 Couplets de Fiorella] : « Au chapeau je porte une aigrette »…,
en la majeur avec l’indication au copiste « transposé en la
♭
» (ce que
fait l’édition) (6 pages).
« N° 3 », [3 Morceau d’ensemble], chœur : « Nous avons pris ce petit
homme »… (14 pages), avec d’importantes corrections.
« N° 4 Couplets » [4] de Fragoletto : « Quand tu me fis l’insigne honneur
de me rendre visite »… (4 pages).
« N° 4 bis » (ex
5 bis
), [Chœur de sortie] reprise de « Nous avons pris
ce petit homme »… (2 pages).
« N° 5 » (ex 6), [5 Rondo] de Fiorella : « Après avoir pris à droite »…
(14 pages, avec coupure épinglée au début).
« N° 6 » (ex 7), commençant par le chœur « Ce petit est un vrai luron »…,
suivi de [6 Saltarelle] de Fragoletto : « Falsacappa voici ma prise C’est
un courrier de cabinet »… (19 pages).
«
Final
» [7 Final], commençant par le [Chœur de réception] : « Pour
cette cérémonie »…, puis l’Orgie, un temps interrompue par l’arrivée
des Carabiniers : « J’entends un bruit de bottes de bottes de bottes »…
[avec cette note d’Offenbach : « Tout le monde col soprani doit pro-
noncer à demie voix et sur le rythme musical les paroles du chœur
entendu déjà – de façon à ce que les paroles arrivent distinctement
au public »] ; puis le [Chœur des Carabiniers] : « Nous sommes les
carabiniers »… (57 pages, avec d’importantes corrections).
« Entr’acte du 2
d
» [8] (4 pages sur papier à 22 lignes).
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