4
5.
Pierre BONNARD
(1867-1947). L.A.S., [Paris 14 septembre 1905], à Félix
F
énéon
; 1 page in-8, enveloppe.
600/800
« Je pars samedi soir et mon amie est à la campagne en ce moment. Je dois donc renoncer à vous avoir à déjeuner pour le moment du
moins car au mois d’octobre j’espère bien que nous nous retrouverons »…
6.
Pierre BONNARD
. L.A.S., Dimanche, à une amie [l’actrice Marthe M
ellot
, Mme Alfred A
this
?] ; 1 page in-8.
600/800
« Ce matin Marthe vient d’avoir un petit crachement de sang. J’espère que ce sera sans gravité, mais c’est au moins huit jours
d’immobilité. Il nous faut donc remettre ce déjeuner à plus tard. Nous nous faisons une joie de passer un moment avec vous. Ce n’est
que partie remise j’y compte bien »… En post-scriptum : « Les Thadée nous ont écrit qu’ils viendraient s’installer lundi à ma campagne ».
7.
Pierre BONNARD
(1867-1947). 4 L.A.S., Le Cannet juin-décembre 1942, à la comtesse
C
osta de
B
eauregard
à Cannes ;
3 pages in-8 (une avec déchirure enlevant 3 fins de lignes) et 1 page oblong in-12, enveloppes.
1 000/1 200
Lundi
[1
er
juin]
, acceptant une invitation.
[6 juin].
« Je suis au regret de ne pouvoir entreprendre un portrait en ce moment, je ne suis
pas en forme et sens que je ne ferai rien de bon. –Je puis faire un dessin si cette idée vous convient ». Il est toujours à l’atelier le matin…
Lundi [29 juin]
: « Nous viendrons donc mercredi. Si cela ne vous dérange pas trop nous arriverons à 1 heure à cause d’une matinée assez
chargée »…
18 décembre
. Amusant billet remerciant pour l’envoi d’une volaille : « Mille et mille mercis mais c’est trop beau et je serai
obligé de me peser après. [….] Mr Agasse va m’aider dans la destruction de cette volaille ».
Reproduction page 2
8.
CARTES À JOUER. Armand Gustave HOUBIGANT
(1789-1862) graveur et dessinateur, historien et antiquaire. L.S.
comme « Cartier du Roi », avec pièce jointe, Paris 19 novembre 1818, au rédacteur des
Annales
; ¾ page in-4, adresse, et
1 page oblong in-4 (annotée par Villenave).
150/200
« J’ai l’honneur de vous envoyer quelques épreuves des moules en acier que je viens de faire graver pour les nouvelles cartes à jouer
dont je suis l’auteur et dont la publication a été autorisée par ordonnance Royale. Si vous croyez qu’elles méritent le petit mot d’éloge
que je vous envoye, je vous prie de vouloir bien l’insérer dans votre feuille »… Sous le titre «
Nouvelles Cartes à jouer
», on annonce de
belles épreuves gravées sur acier : bientôt « la France se verra en possession d’un jeu digne, par sa perfection de l’état de splendeur ou
les beaux-arts sont arrivés parmi nous »…
O
n
joint
une épreuve de carte représentant Blanche de Castille, et une épreuve de carte publicitaire d’un cartier londonien, fournisseur
de S.M.
9.
Gaston CHAISSAC
(1910-1964). L.A.S., [1951 ?] ; 2 pages in-4.
1 000/1 200
L
ongue
et
intéressante
lettre
sur
l
’
art
contemporain
,
l
’
art
brut
et
J
ean
D
ubuffet
, faisant allusion à son propre livre,
Hippobosque
au bocage
.
« Il n’est pas sûr que je parviendrais à faire autorité en matière artistique mais je pourrais peut-être y parvenir indirectement en
signalant des artistes » ; il est assez bien placé pour qu’on l’imprime, même lorsqu’il parle de gens qu’on ne connaît ni d’Ève ni d’Adam,
mais il est plutôt porté à mettre en vedette des non-artistes, ou tout bonnement le premier venu. « Les conceptions d’ailleurs peuvent
varier, ainsi Jean
D
ubuffet
a attendu d’être divorcé et remarié pour plonger dans son art brut. Et qui sait s’il n’a pas voulu devenir célèbre
(il était homme à le devenir plus tôt) pour que sa fille résiste à ceux qui peuvent s’escrimer à la détacher de lui. On tient toujours, à un
père célèbre. Peut-être encore a-t-il voulu affubler les siens d’un parent des plus surprenants. Il me semble qu’il fait trop un plat de l’art
brut pour en être l’apôtre dans l’âme. Il peut se donner en spectacle pour un public, pour un seul peut-être. Et malgré toute l’encre qui
a coulé à son sujet sans doute n’a-t-on pas encore mis le doigt sur le principal. Je l’ai vu lui et sa femme spectateurs du portrait qu’il
peignait de
P
onge
[
Personnage hilare (portrait de Francis Ponge)
, 1947, Stedelijk Museum Amsterdam]. Ils riaient tous deux à s’en donner
mal aux côtes et ce fut pour moi des plus inattendu après les avoir vu dans une attitude d’un tout autre numéros. Peut-être jouaient-ils
un rôle pour moi l’écrivassier capable d’ajouter à la légende. D’autre part, est-ce par Hasard ou non qu’il m’a connu par
P
aulhan
? Il n’est
pas impossible qu’ils aient songé à me faire jouer un rôle, puis un autre après avoir vu que je ne correspondais pas à l’idée qu’on se faisait
de moi. Mais comme l’idée qu’ils purent ensuite se faire de moi ne correspondait, ne pouvait pas davantage correspondre à la réalité,
ils peuvent en être restés à tirer des plans sur la comète pour me combiner un rôle à jouer et qu’ils n’y renonceront de sitôt »… Il parle
ensuite d’un article de
M
ontaron
paru dans
Ouest-France
(édition de Vendée) : « après s’être permis de traiter Picasso de faux primitif,
il dit que personne ne peut dire si je suis un non un farceur. Il dit aussi qu’on ne peut encore juger de la valeur d’
Hippobosque au bocage
ni de son art futur mais que mes lettres “invraisemblable” eurent à la longue plus de succès que ma peinture dont il dit simplement que
je barbouille drôlement le papier d’emballage. Il ne nie d’ailleurs pas mon tempérament artistique qu’il considère comme l’énigme 1
ère
.
Et il fait suivre son article de mon poëme
J’en reste sardine
. Même lorsqu’il me concerne, je préfère les articles le mieux écrits quand
même me dénigrent-ils. Ce Montaron me traite encore de palefrenier amateur alors que j’avais justement voulu ne pas être un garçon
d’écurie autodidacte. […] Je me réjouis plutôt de l’attitude des lettres françaises à mon égard car perchant dans le pieux bocage vendéen
je pourrais pâtir d’être l’enfant chéri des communistes »…
Reproduction page 2