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LUCRÈCE.
In Carum Lucretium poetam Commentarii a Ionne Baptista Pio editi: codice Lucretiano delige(n)ter emendato…
Paris : Jehan Petit, Josse Bade,
[août 1514]. — In-folio, 324 x 212 : (10 ff.), CLXXXIIII ff., (6 ff.). Demi-chagrin noir
à coins, dos à nerfs, armes dorées au dernier caisson (
reliure du XX
e
siècle
).
1000 / 1500 €
13990/134
Renouard,
Imprimeurs & libraires parisiens du XVI
e
siècle,
II, 252. - Renouard,
Josse Bade,
III, 28-29
Importante édition, partagée entre Jehan Petit et Josse
Bade, dédiée à François Deloynes (?-1524?), conseiller
au Parlement de Paris.
IL S’AGIT DE LA PREMIÈRE ÉDITION DONNÉE EN
FRANCE du
De Rerum natura (De la nature des choses)
de Lucrèce, publiée par l’humaniste orléanais Nicolas
Bérauld (1473?-1550?), ami notamment d’Érasme et de
Guillaume Budé, avec le commentaire du philologue
humaniste italien Giovanni Battista Pio (vers 1475-vers
1540), ici en seconde édition.
Ce dernier publia pour la première fois son com
mentaire à Bologne en 1511, il s’agissait alors de la
toute première édition commentée de ce texte. Il se
servit d’une copie de la main de l’humaniste italien
Pomponio Leto (1428-1498) du
Codex Pomponii
Romani
. Susanna Gambino-Longo dans son étude
intitulée
La question de la mortalité de l’âme dans
les commentaires humanistes de Lucrèce de G. B. Pio
et D. Lambin,
donne cette précision quant à ce qui a
décidé Pio à établir le commentaire de ce poème :
«Lucrèceintervientàunmomentcritiquedelacarrièrede
l’humaniste : en effet, après la rupture avec son mentor,
Filippo Beroaldo l’Ancien, Pio avait quitté Bologne
et s’était rendu à Rome en quête de reconnaissance
intellectuelle. Ces données biographiques expliquent
l’envergure et l’investissement de Pio dans cette
œuvre monumentale, qui sera ensuite reprise en 1514
par Nicolas Bérault (chez J. Petit). Par le choix de
commenter Lucrèce, outre la continuité et la cohérence
avec ses recherches sur des auteurs rares, précieux et
archaïsants, comme Fulgence et Plaute, Pio entendait
certainement prouver ses compétences philosophiques
en vue de l’obtention d’un poste académique »
(Susanna Gambino-Longo, in :
Commenter et philosopher à la Renaissance,
2014, p. 31).
Elle précise par la suite que le commentaire de Pio « comporte une structure digressive, en accord avec l’usage de l’académie
bolonaise et le style très personnel introduit par Beroaldo, où le texte commenté est certes le lieu de l’exercice philologique,
mais qui se laisse tenter par une ouverture tous azimuts » (ibidem).
Cette édition comporte un titre imprimé en rouge et noir, entouré d’un joli encadrement gravé sur bois et comprenant au
centre la marque du libraire, ici celle de Jehan Petit. Le texte et le commentaire sont imprimés en caractères romains et les
titres courants ainsi que la foliotation en caractères gothiques.
Restaurations au titre ainsi qu’aux premiers et aux derniers feuillets. Galeries de vers dans les marges, avec parfois une légère
atteinte à la foliotation et à quelques notes. Tâches d’encre au bord inférieur des 80 premiers feuillets.
Provenance : Jean-Baptiste Colbert de Beaulieu, avec son ex-libris et ses armes dorées au dos.
L
ivres
anciens