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909

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les collections aristophil

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ROUGET DE LISLE Claude-Joseph

(1760-1836) officier et

compositeur, l’auteur de la

Marseillaise

.

L.A.S. « Rouget de Lisle », Paris, 20 juin 1824, à une dame ;

1 page et demie in-4.

1 000 / 1 200 €

Au sujet du prospectus pour ses

Chants français

(Paris, l’Auteur,

1825).

Il compte sur la franchise de sa correspondante et la prie de bien

vouloir « jeter les yeux sur la paperasse ci-jointe, et, supposé que

l’occasion s’en présente, accaparer quelques-uns des souscripteurs

qu’elle réclame. Il est inutile de vous prévenir qu’il ne faut pas cher-

cher vos recrues parmi les gens d’une certaine couleur ». S’il devient

« moins ours », il ira lui demander « un pardon que je suis trop puni

d’avoir à implorer »…

On joint

un manuscrit,

Le Chant des Vengeances

, mélodrame

(7 pages

in-fol., rel. demi-percaline fauve, 2 portraits gravés ajoutés). Cette pièce,

plutôt un intermède guerrier et patriotique, chanté, dansé et mimé,

qui se clôt par le

Chant du Départ

, a été représentée par ordre du

Directoire sur le Théâtre de la République et des Arts (l’Opéra) le 30

frimaire an VI (20 décembre 1797) à l’occasion de la descente projetée

en Angleterre d’une armée commandée par Bonaparte. Rouget de

Lisle avait lui-même composé la musique. Ancienne collection du

Dr Lucien-Graux (VII, 18 juin 1958, n° 156).

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TALLEYRAND Charles-Maurice de

(1754-1838) diplomate

et ministre.

L.A.S. « T. », Londres 18 [septembre 1792, au ministre des

Affaires étrangères d’Angleterre, William Grenville] ;

1 page in-4.

1 500 / 2 000 €

Intéressante lettre de diplomatie officieuse, alors que Talleyrand

vient de quitter la France révolutionnaire

.

Arrivé en Angleterre l’avant-veille, il offre ses premiers hommages

« au ministre dont l’esprit m’a paru au niveau des grands evenements

de cette epoque et qui a toujours manifesté des vues si pures et un

amour éclairé de la vraie liberté. À mes premiers voyages j’étois

chargé par le roi d’une mission à laquelle j’attachois le plus grand

prix. Je voulois hater le moment de la prosperité de la France et par

consequent l’attacher s’il etoit possible à l’Angleterre. J’osois a peine

il est vrai esperer tant de bonheur dans nos circonstances ; mais je

ne pouvois me resoudre à ne pas faire des efforts pour y parvenir.

L’assurance que vous daignates nous donner de la neutralité de votre

gouvernement à l’epoque de la guerre me parut un presage tres heu-

reux. Depuis ce moment tout est cruellement changé parmi nous ;

et quoique rien ne puisse jamais detacher mon cœur ni mes vœux

de la France et que mon espoir soit d’y retourner aussitôt que les

loix y auront repris leur empire ; je dois vous dire Mylord et je tiens

beaucoup à ce que vous le sachiez que je n’ai absolument aucune

espece de mission en Angleterre, que j’y suis venu uniquement

pour chercher la paix et pour y jouir de la liberté au milieu de ses

veritables amis. Si pourtant Mylord Graville desiroit conoistre ce que

c’est que la France en ce moment, quels sont les differents partis qui

l’agitent, ce que c’est que le nouveau pouvoir executif provisoire et

enfin ce quil est promis de conjecturer des terribles et epouvantables

evenemens, dont j’ai été presque le temoin oculaire, je serai charmé

de le lui apprendre »…