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les collections aristophil
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ROUGET DE LISLE Claude-Joseph
(1760-1836) officier et
compositeur, l’auteur de la
Marseillaise
.
L.A.S. « Rouget de Lisle », Paris, 20 juin 1824, à une dame ;
1 page et demie in-4.
1 000 / 1 200 €
Au sujet du prospectus pour ses
Chants français
(Paris, l’Auteur,
1825).
Il compte sur la franchise de sa correspondante et la prie de bien
vouloir « jeter les yeux sur la paperasse ci-jointe, et, supposé que
l’occasion s’en présente, accaparer quelques-uns des souscripteurs
qu’elle réclame. Il est inutile de vous prévenir qu’il ne faut pas cher-
cher vos recrues parmi les gens d’une certaine couleur ». S’il devient
« moins ours », il ira lui demander « un pardon que je suis trop puni
d’avoir à implorer »…
On joint
un manuscrit,
Le Chant des Vengeances
, mélodrame
(7 pages
in-fol., rel. demi-percaline fauve, 2 portraits gravés ajoutés). Cette pièce,
plutôt un intermède guerrier et patriotique, chanté, dansé et mimé,
qui se clôt par le
Chant du Départ
, a été représentée par ordre du
Directoire sur le Théâtre de la République et des Arts (l’Opéra) le 30
frimaire an VI (20 décembre 1797) à l’occasion de la descente projetée
en Angleterre d’une armée commandée par Bonaparte. Rouget de
Lisle avait lui-même composé la musique. Ancienne collection du
Dr Lucien-Graux (VII, 18 juin 1958, n° 156).
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TALLEYRAND Charles-Maurice de
(1754-1838) diplomate
et ministre.
L.A.S. « T. », Londres 18 [septembre 1792, au ministre des
Affaires étrangères d’Angleterre, William Grenville] ;
1 page in-4.
1 500 / 2 000 €
Intéressante lettre de diplomatie officieuse, alors que Talleyrand
vient de quitter la France révolutionnaire
.
Arrivé en Angleterre l’avant-veille, il offre ses premiers hommages
« au ministre dont l’esprit m’a paru au niveau des grands evenements
de cette epoque et qui a toujours manifesté des vues si pures et un
amour éclairé de la vraie liberté. À mes premiers voyages j’étois
chargé par le roi d’une mission à laquelle j’attachois le plus grand
prix. Je voulois hater le moment de la prosperité de la France et par
consequent l’attacher s’il etoit possible à l’Angleterre. J’osois a peine
il est vrai esperer tant de bonheur dans nos circonstances ; mais je
ne pouvois me resoudre à ne pas faire des efforts pour y parvenir.
L’assurance que vous daignates nous donner de la neutralité de votre
gouvernement à l’epoque de la guerre me parut un presage tres heu-
reux. Depuis ce moment tout est cruellement changé parmi nous ;
et quoique rien ne puisse jamais detacher mon cœur ni mes vœux
de la France et que mon espoir soit d’y retourner aussitôt que les
loix y auront repris leur empire ; je dois vous dire Mylord et je tiens
beaucoup à ce que vous le sachiez que je n’ai absolument aucune
espece de mission en Angleterre, que j’y suis venu uniquement
pour chercher la paix et pour y jouir de la liberté au milieu de ses
veritables amis. Si pourtant Mylord Graville desiroit conoistre ce que
c’est que la France en ce moment, quels sont les differents partis qui
l’agitent, ce que c’est que le nouveau pouvoir executif provisoire et
enfin ce quil est promis de conjecturer des terribles et epouvantables
evenemens, dont j’ai été presque le temoin oculaire, je serai charmé
de le lui apprendre »…