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Afin de payer son logement, elle sollicite l’aide de son
amie :
Puisque Buloz
[directeur de la
Revue des Deux Mondes
]
vous
remet l’argent de Simon, envoyez-le-moi, car celui que
Chopin attend de son éditeur souffre quelque retard et je touche
avec mon hôtesse au quart d’heure de Rabelais
[...]
Elle lui
enverra sous peu son article sur Mickiewicz,
qui sera je crois plus
long que je ne l’annonçais.
Que son amie défende aussi
ses
Cordes de la lyre auprès de la Revue des Deux Mondes :
[...]
notre Buloz hésite et recule parce qu’il y a cinq ou six phrases
assez hardies, et que le cher homme craint de se brouiller avec
son cher gouvernement.
Elle donne des détails pratiques pour que
cette pièce de théâtre soit publiée dans deux numéros de la
revue.
En outre, je voudrais que cela parût, car plus la revue tarde
à m’insérer, plus les réimpressions tardent à venir et
conséquemment je me trouve gênée, faites-le marcher, ma chère
belle. Aux termes de mon traité, il est obligé d’insérer sans aucun
retard tout ce que je lui donne
[...] Elle a même préféré
perdre
moitié sur Lélia plutôt que de faire fragmenter cette longue
tartine.
Bonnaire et Buloz sont timorés :
Ces messieurs espèrent
que je vais bientôt leur donner quelque nouvelle à la Balzac.
Malgré tout le talent de Balzac, je ne voudrais pas pour tout au
monde me condamner à travailler dans le genre éternellement.
J’espère que j’en suis sortie pour toujours.
Que sa
correspondante laisse donc gémir Buloz :
Il faut bien que les
lecteurs de la revue se fassent un peu moins bêtes, puisque moi,
je me fais moins bête de mon côté
.
[...]
Chopin est toujours très bien. Il me charge de vous remercier
bien tendrement de tout l’intérêt que vous prenez à lui. Soyez sûre
que lui aussi vous aime bien, et que chacune de vos lettres est une
fête pour nous deux. Le Docteur est très content de sa santé. Il
nous mène souvent promener et dîner ensuite chez lui où il nous
traite en gourmets. Hier il a versé à son malade un demi-verre de
champagne coupé d’eau. Quand il lui en versera un second, il
sera bu à votre santé.
Correspondance
, éd. G. Lubin, t. IV, n° 1843.
181. STENDHAL (Henri Beyle, dit). L
ETTRES ÉCRITES DE
V
IENNE EN
A
UTRICHE
, sur le célèbre compositeur J
h
. Haydn,
suivies d’une vie de Mozart et de considérations sur Métastase et l’état présent de la musique en France et en
Italie.
Paris, De l’Imprimerie de P. Didot l’aîné, 1814.
In-8, demi-basane fauve, dos lisse orné de filets et fers
dorés, chiffre doré en queue, pièce de titre rouge, tranches jaunes, étui moderne
(Reliure de l’époque).
2 000 / 3 000 €
É
DITION ORIGINALE
,
DE TOUTE RARETÉ
,
DU
PREMIER LIVRE DE
S
TENDHAL
, publiée sous le pseudonyme de Louis-Alexandre-César Bombet.
Reliure de l’époque au chiffre DF, non identifié.
Quelques rousseurs claires, taches sur le bord des charnières sur les cartons des plats et le long du dos. Minime restauration à la coiffe supérieure
et aux mors.
182. STENDHAL (Henri Beyle, dit). H
ISTOIRE
DE
LA
PEINTURE
EN
I
TALIE
,
PAR
M. B.A.A.
Paris, Didot l’Aîné, 1817.
2 volumes in-8, demi-veau blond, dos lisse orné de filets dorés et à froid, pièces de titre et de tomaison vert
foncé, tranches marbrées
(Ottmann).
1 500 / 2 000 €
É
DITION
ORIGINALE
.
F
RAÎCHE
RELIURE
SIGNÉE
DE
O
TTMANN
.
Tome II, erreur d’imposition du cahier 15 (les pages sont disposées dans le désordre) et petit manque de papier dans la marge inférieure des pp.
449-452.
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