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243. MALRAUX (André). L
ACLOS
. M
ANUSCRIT AUTOGRAPHE
SIGNÉ
en tête, [1939], 27 feuillets in-4 et in-8, numérotés
1 à 22 (dont 2bis, 2ter, 13bis dactylographié, 17bis et 17ter avec deux lignes dactylographiées) montés sur onglets
et interfoliés de feuilles de vergé gris. Relié en un volume in-4 (272 x 225 mm), demi-maroquin bordeaux à coins,
dos à nerfs ornés d’encadrements de filets dorés, tête dorée (
F. et A. Maylander
).
5 000 / 8 000 €
U
NIQUE
MANUSCRIT
DE
LA
CÉLÈBRE
ÉTUDE
SUR
C
HODERLOS
DE
L
ACLOS
, parue dans le tome II de l’ouvrage collectif
Tableau de
la Littérature Française
(Gallimard, 1939). En 1970, Malraux la
publie à nouveau dans
Le Triangle noir
avec deux textes sur Goya
et Saint-Just. Elle sera reprise en préface à l’édition Livre de
Poche, puis Folio-Gallimard, du roman.
L’étude s’ouvre par une lettre autographe adressée à
son cher
Professeur,
le médecin et passionné de littérature Henri Mondor
(1 page in-12,
7 juin 1945
), auquel Malraux offre ce
manuscrit
récupéré
. Sur la page de titre autographe qui suit, datée du même
jour, dédicacée et signée, l’auteur précise qu’
Il n’existe pas
d’autre manuscrit
.
B
IEN
QUE
DE
PREMIER
JET
,
CE MANUSCRIT
EST
TRÈS
PROCHE
DE
LA
VERSION
IMPRIMÉE
.
Par ses formules brillantes et ses subtiles
analyses, Malraux met en évidence l’originalité et la modernité
des
Liaisons dangereuses.
Il débute par une synthèse du roman :
Laclos entreprend de raconter une anecdote de sa jeunesse : une
femme abandonnée par son amant décide de faire coucher
n’importe qui avec la fiancée de celui-ci, pour qu’il soit trompé
avant même son mariage. Il y ajoute l’histoire d’une autre femme
qui, séduite et quittée par un complice de la 1re, meurt de chagrin.
Puis il en définit l’essence même
: Les Liaisons sont le récit d’une
INTRIGUE
[…]
Intriguer tend toujours à faire croire qq. chose à
qq. un.
[…]
Le problème technique du livre est de savoir ce qu’un
personnage va faire croire à un autre. D’où une ronde d’ombres
Louis XV à la merci des deux meneurs du jeu.
Pour Malraux, Laclos renouvelle la notion d’intelligence,
idée
passionnelle et mythique
. Il analyse aussi une autre nouveauté :
La
passion s’est métamorphosée : elle était fatalité, elle devient désir
.
Mais, observe-t-il,
le premier caractère de ce livre, qui ne parle que
de passion, c’est de l’ignorer presque toute. Une seule y paraît : l’amour qu’éprouve Mme de Tourvel
[…]
Les cartes sont simples, dans
ce jeu qui n’a que deux couleurs : la vanité, le désir sexuel.
Décelant dans les deux protagonistes principaux des
Liaisons,
la naissance
et le prototype de la figure de
l’intellectuel
, il explique pourquoi ce livre est novateur :
Valmont et Mme de Merteuil sont les deux premiers
personnages de la fiction qui agissent en fonction d’une idéologie
.
Il réalise ensuite des rapprochements avec Balzac, Stendhal, Flaubert et Dostoïevski :
de Laclos à Dostoïveski, de Valmont à Ivan
Karamazoff, la part organique et souterraine de l’homme ne cessera de grandir.
Puis il en donne la définition qui deviendra célèbre :
Par leurs deux personnages significatifs, les Liaisons sont une école de volonté.
Et ce n’est pas un de leurs moindres moyens d’action que leur mélange permanent de volonté et de sexualité
[…]
Tout le livre est
une érotisation de la volonté.
Il conclut :
Laclos fut un dénonciateur de rêves
[…]
En les faisant entrer dans le long domaine des
rêves de tous, celui où les hommes promis à la mort contemplent avec envie des personnages un instant maîtres de leur désir.
Le manuscrit fut présenté lors de l’exposition Malraux, à la Fondation Maeght (13 juillet-30 septembre 1973).
Ancienne collection Henri Mondor.
244. MALRAUX (André). L
A
L
UTTE
AVEC
L
’
ANGE
. Roman.
Yverdon, Éditions du Haut-Pays, 1943
. Grand in-8,
maroquin bordeaux, quadruple filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné de même, doublure et gardes de
daim gris, tête dorée, tranches dorées sur témoins, couverture et dos
(P. L. Martin).
3 000 / 4 000 €
É
DITION
ORIGINALE
.
U
N
DES
4
PREMIERS
EXEMPLAIRES
SUR
HOLLANDE
(n° IV), (sans compter un exemplaire pour l’auteur).
T
RÈS
BEL
EXEMPLAIRE
PARFAITEMENT
RELIÉ
PAR
P
IERRE
-L
UCIEN
M
ARTIN
.
De la bibliothèque Marcel de Merre (2007, n° 379).
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