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les collections aristophil

19

COCTEAU JEAN

MANUSCRIT autographe signé « JC

»,

Le Baron Lazare

,

1920

; 157 feuillets in-fol. ou in-4 écrits au recto, sous

chemise autographe (marges effrangées aux tout premiers

feuillets).

8 000 / 10 000 €

Manuscrit complet de cette pièce en trois actes, un des premiers

essais dramatiques de Cocteau

.

La dernière page du manuscrit porte la date

: « Bassin d’Arcachon le

30 septembre 1920

». La pièce a donc été écrite au cours de l’été 1920,

lors d’un séjour au Piquey en compagnie de Raymond Radiguet, avec

qui Cocteau rédigeait au même moment le livret de l’opéra-comique

Paul et Virginie

, et la saynète

Le Gendarme incompris

. Il écrit alors

à sa mère qu’il travaille à «

une grosse pièce en trois actes pour le

boulevard. […] On dirait du Bernstein (mieux écrit)

». Cette pièce ne

fut jamais éditée ni représentée du vivant de Cocteau. Ce n’est qu’en

2003 que l’on put prendre connaissance du texte (malheureusement

amputé de sa fin) dans l’édition du

Théâtre complet

de Cocteau dans

la Bibliothèque de la Pléiade.

L’action des deux premiers actes se situe en 1913. Le baron Alfred

Lazare, riche industriel, amateur d’art éclairé, entretient une actrice

vieillissante, Gladys Rubis, « mauvaise actrice et grande courtisane

».

Celle-ci est amoureuse d’un gigolo opiomane, Jacques Touraine, qui

veut la quitter pour épouser Rosine, la fille du baron, lequel s’y oppose

absolument. Un soir qu’il est pris d’un malaise en rentrant chez lui,

le baron est recueilli par Alice, une jeune prostituée. Encouragée par

son souteneur André dit Dédé, elle va l’attirer dans ses filets. Lorsque

le rideau se lève sur le troisième acte, nous sommes en 1919, après la

guerre. Le Baron a épousé Alice et, mal vu par la haute société, s’est

retiré à Maisons-Laffitte. Il accepte le gigolo Jacques pour gendre,

après que celui-ci ait fait preuve à la guerre de sa droiture. Mais le

retour de Dédé, qui continue à voir et exploiter Alice, lui ouvre les yeux

sur les véritables sentiments de celle-ci et le baron met fin à ses jours.

La pièce est intéressante à plus d’un titre, outre la situation de certains

personnages qu’on retrouvera dans le roman

Le Grand Écart

. Par

sa maîtrise des procédés du théâtre de Boulevard, elle annonce

les grandes réussites à venir des

Parents terribles

et des

Monstres