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les collections aristophil

29 août 1913

, séjour à Offranville chez Jacques-Émile Blanche

: « Que

devient la colombe

? Où ses plumages frais et son roucoulement

russe qui calme les frénétiques, les fauves et les crocodiles

? Je

pose une autre toile pour Blanche, debout sur pelouse avec vareuse

et géraniums. Ciels de Tiepolo, travail, paresse,

Sacre du printemps

à quatre mains, Greffulhe parfait d’élégance et de tendre fatuité

ingénue

»... – «

La fiancée n’avait sans doute guère envie de voir le

fiancé. Le fiancé se l’explique, mais cela ne le remonte pas à une

époque où il en aurait besoin

»…

3 août 1917

, après une lecture du

Cap de Bonne Espérance

chez

Valentine Gross perturbée par l’arrivée de Marcel PROUST en retard

:

«

Je m’excuse, mais vous devez savoir ce qu’une lecture si grave,

coupée à demi représente. La figure la plus familière devient le

commissaire de police, le mari et les acolytes à la porte d’une chambre

d’amour. On ne

coupe

pas un poète ce que

moi

j’appelle un poète.

Marcel, prévenu amplement de l’heure et de la réunion, aurait dû

le comprendre

»... Etc. En 1920, Cocteau envoie à Marie le bulletin

de souscription (joint) aux

Joues en feu

de RADIGUET, «

véritable

bracelet de perles

»… Le

20 février 1925

, il lui annonce les fiançailles

de son frère Paul… Vers 1937

: «

Tous les journaux annoncent que je

me consacre à la boxe

»…

Parmi les lettres non datées, signalons celle où il recommande

la lecture du

Journal d’un poète

de Vigny, «

peut-être l’œuvre

d’intelligence et de noblesse la plus haute que je connaisse

»… Et celle-ci

qui résume bien le ton de cette correspondance pleine d’affection

:

«

Chère grande amie Je suis triste sans vous. Votre bonté m’avait

guéri d’un malaise qui recommence. Il est d’ailleurs inexplicable ce

malaise

: sensation que personne ne saura jamais ce dont je suis

capable, sensation de solitude et détresse “souriante”. Aimez-moi

bien, vous êtes le seul cœur proche, sûr, sincère. La souffrance de

savoir qu’on me juge comme un aimable pitre m’écœure du monde

et m’enferme dans une solitude néfaste. [...] C’est hélas de la tristesse

véritable et une sorte d’étouffement physique

».

Référence

: « Jean Cocteau et Marie Scheikévitch. Correspondance

(1910-1937)

», par R. Clerdy et D. Gullentops, in

Cahiers Jean Cocteau

17

(2019).

Provenance

: George KOPP (ex-libris).

au monde

»... [23 novembre], après une représentation de Lucrèce

Borgia par Sarah BERNHARDT

: « Sarah si monstrueuse et si sublime,

cette œuvre immense et ridicule, ces décors hideux et grandioses,

forment un ensemble bouleversant. […] Sarah, saluant à la fin, m’a

produit l’impression de Dieu après le 7

e

jour. C’est ce qui se peut voir

de plus haut dans “l’inférieur genre théâtral”. Du reste le mélodrame

de style noble et d’intérêt indiscutable me semble être la forme la

plus parfaite de ce qui doit se jouer sur une scène

»...

1912

. En mars, cartes postales du séjour de Cocteau en Algérie. En

juin, il presse Marie d’intervenir auprès de Calmette pour obtenir une

note dans

Le Figaro

, «

indispensable pour pousser les grosses dames

indolentes et littéraires

»… En

août

, amusantes nouvelles mondaines

de Paris…

Septembre

, visite aux ROSTAND à Arnaga

: « Maurice porte

une bouse de vache frisée en équilibre sur la tête, Edmond cisèle des

Ballades pour la montre “Star” et Madame reste en haut “avec des

amis”

!!

»…

4 novembre

: « On meurt de malaise à sentir s’approcher

la neige (En fait de neige je ne supporte que la vôtre réchauffée d’un

peuple d’Edelweiss en velours), à collectionner dans sa gorge la flore

et la faune de l’atmosphère citadine, à revoir des gueules. […] Je vous

imagine boréale, archangélique et myope prenant la mesure du nez

de votre modèle d’ouverture

»…